Ce samedi 23 mars à Carentan, le Manchois s’est emparé du titre de champion de France des poids plumes en battant aux points (96-94, 96-94, 97-93) le tenant du titre, Kaddour Hmiani.
Une salle du Haut Dick de Carentan archi-comble et totalement acquise au boxeur du Noble Art de Carentan pour un championnat de France appelé à faire date dans cette petite ville de la Manche où la boxe Anglaise fait office de référence en matière sportive depuis de nombreuses décennies.
Le tenant du titre, licencié au CS Meaux Boxe, passait rapidement à l’offensive en tentant d’imposer son travail en puissance, le challenger ne se laissait pas surprendre par cette rugueuse entrée en la matière et répondait avec une droite. Kaddour Hmiani accentuait son offensive au 2e round et décochait de lourds crochets des deux mains, Matthieu Lehot subissait et ne parvenait pas à freiner son adversaire. Le Francilien changeait de tactique au round suivant pour laisser venir et contrer, Matthieu Lehot ne s’engageait pas totalement et restait à distance pour placer sa droite puis son jab avant d’esquiver les dangereuses remises adverses. Le Carentanais s’organisait, la garde haute et prudent, il se méfait des actions imprévisibles du champion dont les crochets faisaient passer le frisson auprès des spectateurs.
L’intensité ne cessait de croitre au fil des rounds pour arriver à un affrontement de toute beauté où tout restait à faire à la mi-combat. Le rythme baissait un peu lors de la première minute du 6e round avant que Matthieu Lehot ne produise une accélération ponctuée par une série de crochets des deux mains. Kaddour Hmiani contrait avec une droite puis un crochet gauche. Le Manchois regagnait son tabouret avec une coupure au coin de l’arcade droite. Les visages marqués des deux boxeurs témoignaient de l’âpreté du duel entre deux champions déterminés à l’emporter. Matthieu Lehot reprenait sa distance et misait sur les changements de rythme. Kaddour Hmiani cherchait le coup dur et il fût à deux doigts de l’obtenir à la 8e reprise quand au cours d’un énorme échange de près, il mettait une droite pleine face qui faisait plier les jambes de son adversaire. Matthieu Lehot résistait et ne tombait pas, encouragé par une salle déchainée, il parvenait à récupérer rapidement.
Les deux hommes éprouvaient le besoin de souffler au 9e round avant que Kaddour Hmiani ne fasse le forcing à la dernière reprise. Matthieu Lehot reculait et contrait, sa précision et ses moyens de défense lui permettaient de maitriser un champion de France resté dangereux jusqu’au dernier coup de gong.
Au terme de ce grand championnat de France, Matthieu Lehot s’offre un second titre national dans une 2e catégorie après celui des poids super-plumes conquis en 2018 . Une performance d’autant plus remarquable que le Manchois avait interrompu sa carrière entre 2019 et 2023.
L’ancien boxeur de Vesoul s’est éteint dans la nuit de mercredi à jeudi 21 mars à Pontarlier (Doubs), il avait 71 ans.
Francis Tripp était venu à la boxe à l’âge de 20 ans à l'Avant Garde de la Motte à Vesoul où il montra rapidement des aptitudes pour le noble art. Il fut champion de France amateur des poids plumes en 1978 et des poids légers en 1981. Il fut également finaliste lors des éditions 1977, 1979 et 1980. En 1977 à Halle-sur-Saale (Allemagne), il représenta la France lors des championnats d’Europe où il fut quart de finaliste.
Francis Tripp n’aura pas connu la même réussite dans les rangs professionnels où il disputa 29 combats. Après avoir battu quelques-uns des meilleurs Français de l’époque, il s’inclina face à Phillipe Martin en championnat de France des poids plumes puis il dût s’avouer vaincu pour le titre national des poids super-plumes devant Daniel Londas et Michele Siracusa, deux boxeurs faisant partie de l’élite Française et Européenne. Sa seule opportunité Européenne se solda également par une défaite en Italie. Son fils Frédéric devint champion de France des poids super-légers en 1998 en infligeant une 1ere défaite à Nordine Mouchi.
La FF Boxe et son Président, Dominique Nato, présentent leurs condoléances les plus sincères à la famille et aux proches de Francis Tripp.
La cérémonie religieuse aura lieu en l'Église Saint Bénigne de Pontarlier (25300) le lundi 25 mars 2024 à 10h00.
Retrouvez ci-dessous l'ensemble des résultats des pugilistes professionnels français qui ont combattu lors de ce troisième week-end de mars 2024.
La performance du week-end est à mettre à l'actif du champion de France des poids moyens, Sofiane Khati (15 v, 4 d) qui est allé battre aux points chez lui à Castlebar, l'Irlandais Gary O'Sullivan (31 v, 6 d). Gay O'Sullivan est une star dans son pays, détenteur de plusieurs ceintures internationales, il a été challenger mondial du Cubain Erislandy Lara et a affronté de nombreux champions du monde tels que David Lemieux ou encore Billy Joe Saunders et Jaime Munguia.
En poids mouches, Clothilde Del Ben (6 v, 3 d) a battu la Serbe Nevena Markovic (9 D, 1 n) par KO au 1er round.
En poids mi-lourds, Agop Margaryan (7 v, 1 d) s’est imposé aux points (59-55, 59-55, 57-56) devant le Vénézuélien Ivan Matute (30 v, 18 d, 2 n).
En poids lourds, Clément Gillet (6 v, 1 n) a dominé le Bosniaque Milos Budincic (4 v, 8 d, 1 n) avant de s’imposer par arrêt de l’arbitre au 4e round.
En poids mouches, Souad Masmoudi (4 v, 1 d, 1 n) a battu aux points (60-54, 60-54, 60-54) la Serbe Dragana Golic (16 d).
En poids moyens, Keanu Klose (10 v, 3 d, 2, n) a battu l’Estonien Artjom Spatar (4v, 7, D) par arrêt de l’arbitre au 4e round. Un résultat positif pour le Normand qui se prépare à défier Sofiane Khati pour le titre de champion de France des poids moyens détenu par le Nivernais.
En poids super-moyens, Stéphane Le Gourrierec (2 v, 1 d) s’est largement imposé aux points (40-33, 40-34, 40-34) face au Géorgien Giorgi Kandelaki (12 v, 61 d, 3 n).
En poids lourd-légers, Brian Omer (7 V, 1 n) a battu aux points (40-36, 39-37, 40-36) le Polonais Krzysztof Stawiarski (3 v, 8 d).
Le poids welter Jimmy Lalin (1 v) a effectué des débuts professionnels victorieux en s’imposant avant la limite devant le Géorgien Giorgi Khaduri (3 d).
Le poids super-lourd (+92 kg) disputera, à Paris, ses premiers Jeux olympiques après s’être adjugé, avec abnégation, son quart de finale au TQO de Busto Arsizio, en Italie. Tout simplement remarquable.
En l’emportant (4-1) aux dépens du fausse garde canadien Alexis Barriere, le Nordiste n’a, non seulement, pas failli alors qu’il disputait l’un des duels les plus importants de sa carrière mais il a également fait étalage de tous ses progrès technico-tactiques, lui qui a considérablement étoffé sa palette, ces dernier mois.
Néanmoins, tout ne fut pas aisé contre le Nord-Américain : « Tactiquement, Djamili a fait un match intéressant, reconnaît Malik Bouziane, entraîneur national en charge de la filière masculine. Il a travaillé tantôt à distance, tantôt à mi-distance, sachant qu’en face, ça frappait. Après avoir perdu le premier round, il a enclenché la marche avant dans le deuxième et inscrit les touches les plus nettes au visage. Il a continué à mettre la pression dans le dernier même s’il a, parfois, eu tendance à en découdre avec la tête en avant. » Ce qui ne l’a pas, pour autant, empêché de se voir priver du bénéfice de la dernière reprise mais, heureusement, par des juges différents de ceux qui ne lui avaient pas accordé le gain de l’opus initial. Si bien qu’au pointage total, c’est le sociétaire de Coudekerque Ring qui a triomphé.
« C’est une réelle performance de sa part car il y avait une sacrée tension, sourit Malik Bouziane. Tout au long de la semaine, Djamili a géré ses combats comme il le fallait, en réussissant à s’adapter à des styles auxquels il avait, jusque-là, du mal à s’accommoder. Auparavant, il avait, en outre, tendance à boxer essentiellement sur les jambes alors que désormais, il est vraiment en appuis et donc beaucoup plus puissant quand il délivre ses coups. En outre, il travaille bien plus à mi-distance et maîtrise mieux la liaison distance - mi-distance. Ce sont des choses qu’il commence à assimiler mais il y a encore du travail et des réglages à effectuer, notamment pour ne pas tomber sur ses coups. »
Retrouvez ci-dessous l'ensemble des résultats des pugilistes professionnels français qui ont combattu lors de ce second week-end de mars 2024.
A Massy,
Don Yves Mikael Taha (11 v, 2 d, 1 n) a battu aux points (95-92, 96-91, 97-90) l’Argentin Alexis Nahuel Torres pour s’adjuger la ceinture IBA Intercontinentale des super-légers.
Le poids lourds Maxime Vaz (1 v) a effectué des débuts victorieux dans les rangs professionnels en mettant ko au 1er round le Georgien Ambako Karalashvili (4 d).
En poids super-welters, Tahar Belkhir (2 v, 1 d) a battu le Géorgien Giorgi Kvaratskhelia (2 d) par KO à la 2e reprise.
Le Cannet,
En poids super-coqs, l’Anglais Connor Adaway (7 v, 1 d) a battu aux points (80-72, 78-74, 78-74) Jo Callea (10 v, 3 d).
A Sedan,
En poids super-welters, le jeune Corentin Avelange-Gerard (4 v, 1 n) a battu aux points (59-55) Batoura Guirassy (8 v, 13, 2 n).
En poids plumes, Justine Lallemand (10 v, 3 d, 1 n) a battu aux points (59-55) la Bulgare Ivanka Ivanova (6 v, 25 d, 3 n).
A Caen,
Le champion EBU Silver des poids lourd-légers, Leonardo Mosquea (14 v) a battu aux points (60-53, 60-53, 60-53) le courageux et résistant Tunisien Sadok Sebki (8 v, 17 d, 2 n).
En poids moyens, Jérémy Roulleau (1 v) a débuté victorieusement sa carrière professionnelle en battant aux points (39-37) Theone Adenet-Louvet (3 v, 1 d).
En poids super-welters, Cédric Peynaud (10 v, 8 d, 3 n) a battu aux points (58-56) Joseph Meyobéne (6 v, 4 d, 2 n).
A Levallois-Perret,
En poids mi-lourds, Mickael Diallo (21 v, 1 d, 2 n) a battu Nadjib Mohammedi (45 v, 11 d) par arrêt de l’arbitre au 4e round. Le provençal a été touché et malgré son immense métier, il n’est pas parvenu à enrayer le forcing du Catalan qui l’a ébranlé plusieurs fois. M. Ammar Sakraoui a stoppé les débats à la 4e reprise.
En poids welters, Marine Beauchamp (5 v, 1 d, 1 n) et la Marocaine Mahjouba Oubtil (5 v, 3 d, 2 n) se sont quittées sur un match nul partagé (58-56, 56-58, 57-57).
En poids moyens, le jeune Benny Nizard (1 v) champion de France amateur 2023, a réussi son entrée dans le monde professionnel en battant largement aux points Avend Yassin (1 v, 1 d, 1 n).
En poids welters, Maxime Devignaud (10 v, 2 d) a fait une rentrée victorieuse deux ans après avoir perdu son dernier combat. Il a battu aux points (60-53, 59-54, 59-54) le Nordiste Jimmy Wailly (7 v, 17 d, 3 n).
En poids lourd-légers, Rida Jkitou (3 v) s’est imposé par KO au 1er round face au Slovaque Patrik Jevicky (2 v, 1 d).
A Pont-Audemer,
En poids mi-lourds, Benjamin Mendes Tani (6 v, 1 d) a battu aux points (60-54) Camilo Castagno (2 v, 6 d).
En super-welters, Enzo Marguerite (2 v) a battu le Géorgien Malkhaz Gelenidze (3 d) par KO au 1er round.
En poids lourd-Légers, Sofiane Abdeljabbar (1 v) a gagné son 1er combat professionnel en battant l’Italien Gianluca Di Florio (2 v, 2 d) par arrêt de l’arbitre au 2e round.
A Saint Martin la Caussade,
En poids lourd-Légers, Sofiane Quoit (5 v, 2 d, 2 n) et le Géorgien Irakli Alanidze (5 v, 4 d, 1 n) se sont quittés sur un match nul partagé (57-57, 58-56, 56-58).
En poids super-moyens, le Géorgien Giorgi Mtchedlishvili (1 v, 2 d, 2 n) a battu Jules Dongla Kaffo (1 v, 1 d) par arrêt de l’arbitre au 4e round.
En poids moyens, Lucas Veilleroy (3 v, 1 d, 1 n) a battu aux points (40-36, 40-36, 40-36) le Géorgien Zura Margishvili (2 d).
A Capestang,
En poids super-légers, Enzo Blanc (14 v) a battu aux points (79-73) le Moldave Ghenadie Gitlan (3 v, 8 d).
En poids coqs, Nathan Yu Chak (1 v) a gagné son 1er combat professionnel en battant le Géorgien Nika Saneblidze (4 d) par arrêt de l’arbitre à la 3e reprise.
A Chateaubriant,
L’Espagnol Jonathan Valero (14 v, 6 d, 1 n) s’est emparé de la ceinture WBC Méditerranée des poids welters en battant Benjamin Dubois (12 v, 3 d, 1 n) par arrêt de l’arbitre au 10e et dernier round.
En poids super-welters, Johnny Bertin (9 v, 2 n) a battu aux points (59-55, 59-55, 58-56) le Moldave Vasile Negara (4 v, 7 d).
En poids plumes, Nicat Mammadov (6 v, 2 d, 2 n) a battu aux points (59-55, 59-55, 58-56) Thibault Sergent (4 v, 5 d, 3 n).
En poids super-plumes, Swan Barteau (4 v, 3 d, 2 n) a battu aux points (60-54, 60-54, 60-54) le Géorgien Davit Shervashidze (3 v, 18 d, 2 n).
A Villemandeur,
En poids coqs, Loïc Tajan (11 v, 2 d) s’est imposé aux points (79-72, 78-73, 78-73) face au Vénézuélien Kervin Romero (7 v, 4 d).
En poids mi-lourds, Alexis Cloarec (4 v, 1 d, 1 n) a battu aux points (60-54, 59-55, 58-56) Loic Kilinan (2 d).
A Florange,
En poids moyens, Kassimou Mouhamadou (8 v, 7 d) a battu le Géorgien Khvtiso Titberia (2 v, 16 d, 1 n) par arrêt de l’arbitre au 4e round.
A Sérifontaine,
En poids welters, Sohan Chaibi (5 v) a battu le Hongrois Norbert Ivanyi (2 v, 3 d) par arrêt de l’arbitre au 3e round.
A Paris,
Les poids lourd-légers Karim Larbi (2 v, 4 d, 3 n) et Aboubacar Yoada (3 v, 2 d, 3 n) ont fait match nul (57-57).
Ce samedi soir à Caen, la Nantaise (8 v, 5 d, 1 n) a conquis la ceinture WBC Francophone des poids super-coqs en battant aux points (97-93, 97-93, 96-94) Sabrina Flamand (2 v, 6 d, 1 n).
Principal combat d’encadrement du championnat d’Europe des poids welters, cette confrontation constituait une belle entre les deux jeunes femmes. Dix rounds durant, les deux boxeuses ne se sont guère ménagées et leur spectaculaire affrontement provoqua l’enthousiasme du nombreux public du Palais des Sports.
Sabrina Flamand avait détrôné Romane Geffray de son titre national sur ce même ring en septembre dernier. Mise en confiance par ce résultat, elle a démarré pied au plancher en passant à l’offensive dès le premier coup de gong. Elle délivrait des crochets des deux mains au corps mais Romane Geffray répondait avec des coups à la face. Le scénario du combat était tracé et les deux combattantes allaient rester dans ce schéma d’échanges à mi-distance. Tête contre tête, Sabrina Flamand et Romane Geffray échangeaient un nombre incalculable de coups au second round. Le rythme montait d’un cran à la 4e reprise, la supériorité technique de la Nantaise faisant la différence. Elle variait les zones de frappes, ses crochets au corps et ses uppercuts faisaient mouche. Incontestablement, elle était dans de meilleures dispositions qu’à l’automne dernier, Sabrina Flamand, égale à elle-même, se dépensait sans compter pour délivrer ses crochets, Romane Geffray encaissait quelques coups mais en bloquait d’autres et remisait avec précision.
Les reprises défilaient et se disputaient sur le même schéma, aucun temps mort ni accrochages et une intensité à couper le souffle pour le plus grand bonheur des spectateurs qui manifestaient bruyamment leurs encouragements et admiration pour la prestation offerte par deux championnes déterminées à conquérir cette ceintre WBC. La puissance des frappes de Sabrina Flamand ou la précision et la variété de celles de Romane Geffray ? Les juges optaient pour la seconde qui ajoutait une 3e ceinture à son palmarès où figurent le titre national et une ceinture International WBF. Au-delà de la victoire de la boxeuse entrainée par Alban Georget, il convient de souligner la qualité de la confrontation entre ces deux pugilistes, du rarement vu en terre Normande.
Ce samedi soir au Palais des sports de Caen, l'invaincu Jordy Weiss (32 v, 1 n) a conservé son titre de champion d'Europe des poids welters en battant aux points (117-111, 118-110, 116-112) le Polonais Michal Lesniak (17 v, 3 d, 1 n).
Enorme ambiance dans un palais des sports archi-comble, les organisateurs ont présenté un programme de qualité composé de combats équilibrés et spectaculaires qui ont rythmé une montée en puissance d’une soirée qui s’est terminée en apothéose avec ce championnat d’Europe. Le Lavallois n’a pas raté sa première défense de titre en construisant sa victoire round après round devant un coriace adversaire qui a combattu sans complexes mais qui s’est heurté à un champion au sommet de sa forme.
Après le traditionnel round d’observation où les deux hommes allongeaient leur bras avant, Jordy Weiss se posait en patron en dictant le rythme et les actions du combat. La garde haute et resserrée, il plaçait deux beaux crochets gauches à la face. Michal Lesniak tardait à se livrer, ses tentatives étant bloquées par les gants du champion, il faisait claquer ses crochets des deux mains sur les flancs sans pour autant parvenir à faire baisser la garde de son adversaire. Nullement perturbé, Jordy Weiss répliquait avec un crochet gauche puis une droite en ligne. Trois rounds de disputés et le visage du Polonais était déjà rougi. Le boxeur de Laval n’est pas réputé pour ses qualités de puncheur, mais sa précision et sa vitesse d’exécution sont telles, qu’il parvient à faire mal et éprouver ses rivaux sur le ring. Michal Lesniak en faisait l’amère expérience, une droite à la face puis un crochet gauche le faisait grimacer et reculer.
Au 5e round, le Français appuyait son direct du bras avant et décochait un uppercut droit, le challenger ne bronchait pas mais il était dominé techniquement depuis le début du combat et ne semblait pas trouver de solutions pour inverser la tendance. Jordy Weiss temporisait quelque peu lors des trois minutes suivantes, il se mettait en position d’attente pour contrer ensuite. Michal Lesniak s’usait à frapper dans les gants et le Français répliquait en séries des deux mains. Remarquablement préparé, le champion déroulait, il ne mettait pas son adversaire en danger mais son activité et sa vista semblaient le mettre à l’abri d’une toujours possible déconvenue. Véritable maitre tacticien, Jordy Weiss gérait ses efforts en baissant d’activité pour mieux jaillir l’instant d’après et asséner ses séries des deux mains. Le Polonais était surpris par ces soudaines accélérations qui le laissaient sans réaction et impuissant à stopper le champion d’Europe. Les rounds se suivaient et se ressemblaient, avec un Jordy Weiss maitrisant à la perfection son sujet et son adversaire pour le plus grand bonheur d’un public Caennais qui l’a spontanément adopté. Au moment du verdict, il ne faisait aucun doute qu’il s’était largement imposé, ce que confirmaient les pointages des juges.
Le Français a assuré l’essentiel lors de cette première remise en jeu de son titre EBU, il devrait maintenant le défendre en Octobre à Laval contre son meilleur ennemi, l’Espagnol Jon Miguez.
Ce samedi 9 mars au palais des sports de Caen, Jordy Weiss (31 v, 1 n) défendra pour la première fois son titre de champion d’Europe des poids welters devant le Polonais Michal Lesniak (17 v, 2 d, 1 n).
Ce championnat d’Europe est une défense volontaire, l’Espagnol Jon Miguez qui avait fait match nul avec le Lavallois restant le challenger officiel. Un Jon Miguez qui doit par ailleurs rencontrer David Papot le 12 avril au Zénith de Nantes.
Jordy Weiss n’a pas dérogé à ses habitudes pour préparer cette échéance en se rendant à Eltham dans la campagne Londonienne chez Ryan Barett son coach Anglais. « J’ai passé un mois là-bas, explique Jordy Weiss, j’ai travaillé avec Louis Greene ex champion du Commonwealth des super-welters et avec Hovhannes Martirosyan un super-léger invaincu qui avance toujours et qui frappe et qui m’a contraint à rester vigilant. Je dispose de tout sur place, de la piste d’entrainement aux repas en passant par l’entretien du linge. Je remercie mes partenaires pour leur aide financière, sans eux tout cela serait difficile ».
Le champion d’Europe a conquis le cœur des Mayennais depuis déjà quelques années et la conquête du titre a décuplé sa popularité, d’où un certain étonnement de le voir défendre son bien dans la capitale Bas Normande. « Mon promoteur Gérard Teysseron que je remercie, a négocié avec Nicolas Perret l’organisation d’une défense par dérogation à Caen le 9 mars. Nous nous étions engagés, puis nous avons reçu une grosse offre de Josh Taylor, ex champion du monde unifié des super-légers pour le boxer en combat d’encadrement de Fury-Usyk. Nous nous sommes concertés avec Gérard et nous avons finalement choisi d’honorer notre parole et préféré l’amitié et la fidélité envers ceux qui nous font boxer toute l’année », confie Jordy Weiss. « Il y a peu de boxeurs capables d’une telle décision, refuser une belle somme d’argent et rester fidèle aux gens qui lui ont fait confiance. Que ce soit l’équipe de Caen ou celle de Laval qui travaille énormément pour la réussite de Jordy depuis toujours et où nous effectuerons une seconde défense face au challenger officiel fin octobre », ajoute Gérard Teysseron, visiblement fier de la position de son champion.
Michal Lesniak avait été retenu par le Team Lavallois pour pallier au forfait de dernière minute de l’Espagnol Jon Miguez le 31 octobre dernier, le Polonais s’estimant insuffisamment prêt avait décliné l’offre pour le plus grand bonheur de l’Albanais Meriton Karaxha propulsé co challenger EBU. L’ex champion de Pologne, qui effectuera son premier déplacement hors de ses frontières, est un battant organisé et offensif, un style qui n’est pas pour déplaire à Jordy Weiss qui excelle dans l’art de contrer les boxeurs qui avancent. « J’ai regardé quelques vidéos, c’est un adversaire que j’ai pris au sérieux, comme tous ceux que je rencontre », indique le tenant du titre, démontrant un irréprochable professionnalisme qui explique en partie son invincibilité en 32 combats.
Championnat d’Europe des poids welters 12x3 : Jordy Weiss vs Michal Lesniak (Pologne)
Championnat WBC Francophone des poids super-coqs 10x2 : Sabrina Flamand vs Romane Geffray
Combat poids lourd-légers 8X3 : Leonardo Mosquea vs Sadok Sebki
Combat poids super-welters 6x3 : Joseph Meyobene vs Cédric Peynaud
Combat poids moyens 4x3 : Jeremy Roulleau vs Theone Adenet-Louvet
Retrouvez ci-dessous l'ensemble des résultats des pugilistes professionnels français qui ont combattu lors de ce premier week-end de mars 2024.
La performance du week end est venue d’Abu Dhabi aux Emirats Arabes Unis où le poids légers Jaouad Belmehdi (20 v, 1 d, 3 n) a infligé une 1ere défaite (96-94, 96-94, 93-97) au Ghanéen Alfred Lamptey (13 v).
Opposé à un jeune et dur frappeur, l’ex champion de France a mis plusieurs fois en difficulté son dangereux adversaire. Il a su se faire respecter d’entrée en assénant un superbe crochet gauche à la face au 1er round. Le Français s’est attaché à resserrer sa garde et bloquer la majorité des frappes du Ghanéen et remiser ensuite avec des coups précis à la tête. Etonnant de résistance et courageux, Alfred Lamptey a encaissé de nombreux coups au visage. Faisant plusieurs fois l’ascenseur, il n’a dû son salut qu’à ses formidables qualités d’encaisseur. Au 9e round, le Ghanéen fut à deux doigts de céder aprés avoir reçu un coup à la pointe du menton, il s'est accroché et fut sauvé par le gong. Quant à Jaouad Belmehdi, récompensé et félicité par Amir Khan en personne, il a montré qu’il avait franchi un nouveau palier en s’imposant avec détermination et autorité. De bon augure pour la suite de la carrière du talentueux Biterrois coaché par Rudy Ruiz.
En poids mi-lourds, Lancelot Proton de la Chapelle (12 v, 1 d, 1 n) et Christopher Brugiroux (4 v, 1 d, 1 n) se sont séparés sur un match nul (58-56, 57-57, 57-57).
En poids welters, Jeremy Dupetitmagneux (9 v, 1 n) a battu aux points (60-54, 59-55, 58-56) l’expérimenté Argentin Sergio Javier Escobar (28 v, 31 d, 4 n).
En poids welters, Clément Casanova (5 v, 2 n) a battu le Géorgien Giorgi Kitiashvili (2 v, 9 d, 2 n) par abandon à la 3e reprise.
En poids super-welters, Moussa Gary (14 v, 6 d, 3 n) a battu aux points (60-54, 60-54, 60-54) le Géorgien Pridon Gasviani (2 v, 3 d).
En poids super-moyens, Sinohai Winterstein (12 v) a mis KO au 4e round le Géorgien Badri Gogichashvili (11 v, 22 d, 5 n).
En poids moyens, Frédéric Cousy (10 v, 4 d, 1 n) a battu Attemane Zanoune (2 v, 7 d, 1 n) par décision partagée (58-56, 56-58, 59-55).
L’invaincu super-welters Hugo Morel (8 v) a mis ko au 1er round le Géorgien Elshan Seidov (3 v, 5 d, 2 n). Hugo Morel a déclenché un crochet gauche puis un droit à la mâchoire qui a électrocuté son adversaire.
En poids super-welters, Mamo Sloyan (2 v) a battu le Géorgien Dimitri Tsiklauri (4 d) par arrêt de l’arbitre au 4e round.
En lourd-légers, Robin Reguillot (2 v, 1 d) a mis ko au 2e round le Géorgien Giga Saralidze (2 d).
En poids coqs, Lauryne Brankaer (4 v) s’est imposée aux points (60-54) devant l’Irlandaise Cara McLaughlin (1 v, 8 d).
En poids super-welters, Mourad Qorchi (3 v) a battu aux points (58-56) Henry Lontchedji (2 d, 2 n).
Flavio Marca (1 v) a effectué des débuts professionnels victorieux dans la catégorie des poids super-légers en battant aux points (40-35) le Géorgien Dimitrije Djordjevic (1 v, 50 d, 4 n).
Le poids lourd-légers Brice Clavier (9 v, 5 d, 1 n) a battu aux points Adel Belhachemi (8 v, 20 d, 4 n).
En poids super-légers, Mohamed Drici (5 v, 2 d, 1 n) a battu aux points (58-56) Jordan Gonzalez (4 v, 5 d, 5 n).
En poids légers, Laid Douadi (25 v, 1 n) s’est imposé aux points (60-54) face à Kodjo Yetongnon (13 v, 7 d, 3 n).
En poids super-plumes, Ishaq Bentchakal (3 v, 1 n) a largement battu aux points (60-53) l’Argentin Edisson Boudiwan (5 v, 7 d, 2 n).
En poids super-légers, Jimmy Wailly (7 v, 16 d, 3 n) s’est imposé par arrêt de l’arbitre au 3e round devant Dylan Robbe (3 d).
En poids super-moyens, Gregory Trenel (21 v, 12 d, 2 n) a battu aux points (60-54) le Bulgare Veselin Vasilev (8 d).
Ce samedi 2 mars à Audenge, le Girondin de 33 ans (13 v, 25 d) est devenu champion de France des poids super-moyens en battant par décision majoritaire (99-91, 98-92, 95-95) le tenant du titre, Salim Benrejeb (10 v, 11 d, 1 n).
La salle de sports du Complexe Ballien était pleine à craquer, avec 900 personnes venues supporter le boxeur de la ville pour un championnat de France professionnel qui constituait une première sur le bassin d’Arcachon.
Sa troisième tentative aura été la bonne, à l’évocation de sa prestation, Baptiste Castegnaro exprime la satisfaction qu’il ressent, « cela s’est vraiment bien passé, contrairement à mes habitudes où je recherche l’affrontement de près, j’ai boxé proprement. J’ai misé sur les déplacements pour ne pas prendre trop de coups. Je suis allé faire un stage en décembre à Cuba avec l’équipe olympique, le changement s’est ressenti sur le ring, je me suis bien senti, j’ai boxé en privilégiant l’aspect technique. Avant la décision, j’étais sûr de l’avoir emporté. Mon adversaire était solide, il n’a jamais reculé, j’ai passé de bons uppercuts mais il n’a pas bronché. »
Le nouveau champion de France a eu un parcours atypique, ancien légionnaire, il s’est battu en Afghanistan et il lui était évident qu’un jour il décrocherait le titre du pays dont il a porté si fièrement les couleurs. « Être champion de France représente beaucoup pour moi, c’est un symbole important et un accomplissement. Rien ne pouvait m’arriver ce soir, j’ai combattu dans la salle où j’évolue depuis mon plus jeune âge, j’étais persuadé que j’allais remporter la ceinture. Le public scandait mon nom, il m’a porté et poussé vers la victoire. Je pense n’avoir jamais aussi bien boxé de ma vie. »
Baptiste Castegnaro a 33 ans et il affiche 38 combats professionnels au compteur et si son CV comporte des défaites, il convient de noter que beaucoup ont été concédées face à des boxeurs de premier plan. Le combattant aquitain confie voir positivement son avenir sur les rings, « ce succès m’a reboosté, j’ai constaté qu’en me consacrant plus sérieusement à la boxe, je progressais, cela me donne envie de continuer et je vais défendre durement ma ceinture. Je suis parti pour une seconde carrière. » Il aimerait que sa réussite serve à d’autres, qui comme lui, sont habitués à connaitre l’échec, « je suis résilient, il faut croire en soi et se dire que tout reste toujours possible si on fait ce qu’il faut pour que cela le devienne. »
Salim Benrejeb, l’ex tenant du titre, ne cache pas sa déception même s’il ne cherche aucune excuse, il s’en veut terriblement et il explique son échec par une erreur d’appréciation. « Je me suis habitué aux combats durs, je pensais qu’en avançant la garde hermétique et en donnant des coups, je prenais les rounds, je me sentais en avance et finalement, je ne l’étais pas. Il m’a surpris par son style, je m’attendais à une grosse bataille physique et il a bougé. J’en avais encore sous la pédale, c’est ce qui me fait regretter cette erreur d’analyse pendant le déroulement du combat, je pouvais en faire beaucoup plus, j’en suis persuadé. J’ai parlé avec les juges et l’arbitre à l’hôtel et j’ai compris leur vision du combat, je suis quelqu’un de courtois et j’aime bien les échanges apaisés avec les officiels après les matchs.»
Exigeant et sévère avec lui-même, le Marseillais est affecté par la perte d’un trophée auquel il tenait tant, si bien qu’il n’arrive pas encore à se projeter sur la suite de sa carrière. A l’instar de son vainqueur, la fiche de Salim Benrejeb ne reflète pas la valeur de cet opiniâtre et sympathique champion qui saura probablement rebondir rapidement.