La renaissance de Florian Montels

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Le 27 janvier, devant son public d’Agde, le protégé des Patrac’s Brothers (25 v, 2 n, 3 d), qui effectuait son retour après une année loin du carré magique, a conquis de haute lutte la ceinture EBU silver des super-coqs en dominant aux points (114-114, 116-112, 116-112) un très valeureux Hugo Legros (15 v, 2 n, 3 d).

C’est Florian Montels qui entamait les débats sur les chapeaux de roue en se montrant un tantinet plus actif. Le but de la manœuvre était clair : martyriser les flancs de son rival pour, ensuite, passer des uppercuts ou des cross au visage. Sauf que le visiteur ne se laissait absolument pas submerger. Il adoptait une stratégie identique à ceci près que lui préférait conclure avec des crochets au niveau de l’oreille. Le duel se résumait à un formidable mano a mano, tête contre tête, au centre du ring, aucun des protagonistes ne voulant, bien sûr, céder. Ce qui mettait à mal l’arcade sourcilière gauche de l’Agathois ouverte dès la troisième reprise. Ce dernier avait, en outre, la main gauche un peu basse et en payait les frais en encaissant des droites en sortie d’échanges.

Pour autant, ni l’un ni l’autre ne prenaient véritablement l’ascendant. Le local était celui qui débitait davantage mais le Picard était plus puissant. Doté d’une allonge supérieure, ce dernier effectuait, de surcroît, intelligemment quelques pas de retrait pour mieux déclencher à sa distance. L’Héraultais en était conscient et collait son opposant le plus possible afin de mieux travailler à l’intérieur.

Dans le septième round le Sudiste accélérait et trouvait l’ouverture entre la garde de l’Isarien qui, lui, continuait de miser sur son bras arrière. L’embellie de l’Occitan se poursuivait. Sa vitesse de bras était impressionnante tandis que le Maxipontain semblait lever légèrement le pied. Mais il ne fallait pas s’y tromper, la confrontation demeurait dantesque et équilibrée. Dans le neuvième opus, le médecin examinait l’œil de Florian Montels et l’autorisait à poursuivre. Quant à Hugo Legros, il donnait l’impression de se refaire la cerise.

Les ultimes minutes étaient à l’unisson de celles qui les avaient précédé : haletantes, passionnantes et indécises. Alors que l’enjeu était de taille pour chacun des boxeurs, ils étaient admirables de respect et de fair-play. Leur engagement ne générait quasiment aucune irrégularité et l’arbitre n’avait guère à intervenir. Malheureusement, oserait-on écrire, il fallait un vainqueur alors qu’un tel spectacle ne méritait pas forcément de vaincu. Les juges récompensaient l’entrain de Florian Montels, véritable rouleau compresseur de bout en bout, et consacraient son succès. Lequel ne manquera pas de relancer totalement sa carrière.

« Cela fait plaisir, déclarait-il, tout à sa joie sur le ring. Je n’aime pas les boxeurs qui tournent. Or, Hugo a fait un combat d’homme, en face et face. Je me suis régalé mais bravo à lui. » L’intéressé lui retournait le compliment dans un mélange touchant de sincérité et de pudeur : «  Je félicite Florian. Nous avons fait honneur à cette ceinture en nous livrant une bonne guerre. Je voulais la gagner pour mon papa qui n’est plus là et pour ma petite fille qui aura bientôt un an. » Gageons que ce ne soit que partie remise.

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