A l’issue des quarts de finale des championnats d’Europe seniors, à Belgrade, Billal Bennama, Samuel Kistohurry et Yojerlin Cesar sont assurés de monter sur la boîte. En revanche, Lounès Hamraoui a été très sévèrement déclaré perdant.
« La prestation de Billal Bennama reflète sa maturité »
Billal Bennama (-54 kg) faisait… son entrée dans la compétition devant l’excellent Azéri Amin Mammadzada, pour autant étrillé (5-0) avec l’art et la manière, comme à l’accoutumée avec le Blagnacais. « Même s’il lui a fallu retrouver ses marques au premier round, c’est lui qui a inscrit les touches les plus nettes, confirme Malik Bouziane, entraîneur national responsable de la filière masculine. Ensuite, Billal s’est davantage engagé, conformément à ce que nous lui avions demandé. Il a su allier vitesse et puissance, tantôt à distance, tantôt à mi-distance, tout en ayant une garde hermétique et les mains bien hautes. Dans cette catégorie, il gère facilement son poids. On voit la différence en terme d’impact. Sa prestation reflète sa maturité et son expérience. Il a fait preuve d’envie mais sans sous-estimer son adversaire. »
« La performance de Samuel Kistohurry est de bon augure »
Samuel Kistohurry (-57 kg) s’est également montré convaincant devant le Turc Mehmethan Cinar qui en a fait les frais puisqu’il a été surclassé 5-0. « Il a été mieux organisé qu’au tour précédent, se félicite l’entraîneur national. Il a moins débité mais a été beaucoup plus précis. Comme il voulait s’assurer la victoire, il a boxé à mi-distance lors des deux premières reprises afin de ne pas subir avant d’en découdre sur les jambes en étant nettement plus relâché dans la troisième. Son adversaire, lui, avait manifestement envie d’aller à la guerre et Samuel l’a parfois un peu trop collé. Ce qui lui a valu d’être ouvert à l’arcade sourcilière droite suite à un choc de têtes. Sa performance est de bon augure dans l’optique du prochain TQO et fait plaisir. Elle va lui donner confiance car cela faisait un long moment qu’il n’avait pas disputé de compétition à haut niveau. »
« Yojerlin Cesar monte en puissance »
Yojerlin Cesar (-80 kg) a été étincelant aux dépens du Monténégrin Petar Marcic, un rival qu’il avait déjà dominé, il y a six semaines, lors du TQO. « C’est la classe ! s’exclame Malik Bouziane. Il est monté sur le ring dans la peau d’un outsider, sachant qu’il est toujours plus difficile de rencontrer quelqu’un que l’on a déjà battu. La stratégie consistait à s’engager mais en ne restant pas dans l’axe. Ce que Yojerlin a fait en alliant mobilité, rapidité gestuelle et anticipation avant de gérer son avance dans le troisième round. Surtout, c’est lui qui terminait les actions. Il a également été très vigilant quant aux moyens de défense. Il y avait beaucoup moins de mouvements parasites dans sa boxe, ce qui lui a permis de rester frais physiquement de bout en bout. Il monte en puissance et est en pleine ascension. »
« Lounès Hamraoui n’a pas à rougir de ce qu’il a produit »
La fête eut été complète si Lounès Hamraoui (-60 kg) avait connu le même sort que ses compères. Hélas, les juges en ont décidé autrement en désignant vainqueur (5-0) son opposant du jour, le Monténégrin Tomislav Djinovic. « Dans le premier round, Lounès n’a certes pas respecté les consignes, reconnaît Malik Bouziane. Face à quelqu’un qui frappe comme c’est le cas du le Monténégrin, il devait rester au centre du ring afin d’être à la fois bien campé sur ses appuis, solide sur ses membres supérieurs et réactif dans ses blocages. Au lieu de cela, il a été mobile et s’est exposé au point d’être compté. Mais ensuite, à mes yeux, c’est lui qui a pris l’ascendant dans la deuxième reprise en inscrivant les touches les plus nettes, notamment en uppercuts. Il a fait le boulot et n’a rien lâché à mi-distance. Et, dans la troisième, il a également pris le dessus physiquement pour faire reculer Tomislav Djinovic. Il ne s’agit donc pas d’une contre-performance de Lounès. Il n’a pas à rougir de ce qu’il a produit. C’est pourquoi il y a vraiment de quoi être surpris par le verdict »