Tournoi présélection France 2024 : débuts réussis pour Sofiane Oumiha et Mathieu Bauderlique

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Les deux médaillés olympiques de Rio n’ont pas manqué leur entrée en lice dans la compétition, ce vendredi, à Saint-Quentin (02). Les voilà bien partis même si, bien sûr, rien n’est encore joué.

Pour lancer la deuxième session, Ali Maoulana (CBA Sainte-Marie) et Riad Labidi (Team Colas Istres) (-57 kg) se sont livrés un bras de fer échevelé. L’Azuréen marchait sans cesse sur son rival mais jamais de manière désordonnée. Ses initiatives étaient construites avec pour but déclaré ne pas laisser le Réunionnais s’organiser. Ce dernier misait, quant à lui, sur sa vitesse de bras, son sens de l’esquive et ses déplacements pour remiser et prendre l’ascendant. A ceci près qu’en dépit de son aisance, il avait le tort de trop rester en face et de ne pas être assez actif pour endiguer les velléités du Sudiste, lequel ne cessait de débiter, essentiellement en crochets et en uppercuts. Ali Maoulana acceptait le bras de fer, de surcroît sans monter les mains. De facto, il rentrait dans le jeu imposé par Riad Labidi qui s’imposait.

Après un break consécutif à sa non-qualification pour les Jeux de Tokyo, Mona Mestien (BC Héninois) était de retour aux affaires devant Mayssa Belkhadra (Échirolles Boxe). Volontaire, elle se positionnait le plus souvent au centre du carré magique mais on la sentait en quête de repères. Elle déclenchait parfois d’un peu trop loin pour être pleinement efficiente et hésitait à lâcher sa droite, son arme favorite. Ses combinaisons étaient quelque peu étriquées tandis qu’elle se montrait, par moment, attentiste. L’Iséroise n’en profitait pas réellement même si elle plantait çà et là des banderilles et s’enhardissait dans l’ultime reprise en martelant les flancs de la Nordiste. Cependant, elle avait beau être vaillante, elle pâtissait de sa relative perméabilité défensive et s’inclinait logiquement.

Hugo Grau, rapide et puissant

Clou de la soirée, le match entre Sofiane Oumiha (Boxoum) et Lounes Hamraoui (Le Noble Art de Rouen), en -63, s’annonçait des plus palpitants avec deux chats désireux de jouer à la souris. Les minutes initiales passées à se jauger et à s’épier en attestaient. C’est le Toulousain qui marquait le premier avec trois droites de plein fouet au visage avant que Normand en assène une qui faisait reculer l’Occitan sur les talons ! Dans le deuxième opus, le fausse-garde rouennais était le plus entreprenant. Il réussissait enfin à déployer sa gauche en ligne en l’agrémentant d’un crochet du bras avant. De son côté, le vice-champion olympique était davantage pour ne pas dire trop dans l’observation. Tout allait donc se jouer dans le troisième épisode. Les deux protagonistes ne se livraient pas pour autant. Lounes Hamraoui ciblait le visage de son adversaire mais Sofiane Oumiha, avec ses feintes d’école et sa vista, trouvait l’ouverture avec son bras arrière. Bref, le verdict était inévitablement indécis et penchait d’un rien en faveur du double champion du monde amateur.

En -71 kg, c’est Hugo Grau (Boxe 85) qui démarrait le mieux aux dépens de Yanis Mehah (Ring Berjallien), monté de catégorie pour l’occasion. Avec ses bras tentaculaires, c’est pourtant lui qui avançait et prenait l’avantage en inscrivant des touches nettes. Sa vitesse gestuelle autant que la variété de ses enchaînements déstabilisaient l’Isérois trop fréquemment sur le reculoir et pas assez campé sur ses appuis. Plus puissant, le Vendéen maintenait à distance son rival avec ses droites en ligne. Se désunissant au fil du match, le Berjallien s’énervait et était sanctionné d’un avertissement pour accrochages répétés. Au lieu de contre-attaquer de manière posée, il tombait dans le piège du pugilat stérile, ce qui lui ôtait toute chance de combler son retard.

Émilie Sonvico en force

En -66 kg, fidèle à elle -même, Émilie Sonvico (BC Uzès) imposait une guerre de tous les instants, marchant sans discontinuer sur Fatia Benmessahel (CSL Aulnay-sous-Bois). Celle-ci savait ce qu’elle avait à faire : ne pas accepter la bagarre, autrement dit, répliquer et désaxer immédiatement pour ne pas se laisser engluer dans des échanges de près à l’issue plus incertaine. Idem lors des phases offensives où il lui fallait sortir après ses gauches-droites. Plus facile à dire qu’à faire car la Sudiste sonnait la charge sans répit pour asséner  sa droite en cross. Le spectacle était dans la lignée de cette donne tactique avec beaucoup d’actions brouillonnes et avortées. Un scénario confus qui voyait les juges privilégier les impacts plus conséquents imprimés par Émilie Sonvico aux dépens de la boxe plus construite de la Francilienne.

La soirée se concluait par un duel fratricide en -80 kg, mettant aux prises Mathieu Bauderlique et Gaëtan N’Tambwe, tous deux sociétaires du BC Héninois. Entre deux hommes se connaissant parfaitement, il était acquis que le match se jouerait à pas grand-chose. On avait d’ailleurs parfois l’impression d’assister à une séance de sparring, certes à très haute intensité, entre l’un et l’autre. Le rythme était un peu monolithique et chacun récitait sa partition sans temps mort. Gaëtan N’Tambwe en en décousant en ligne, Mathieu Bauderlique en prenant le parti de contrer et de tourner. Deux options qui rendaient le spectacle fluide. Toutefois, le médaillé de bronze des Jeux de Rio se révélait un peu plus précis, de surcroît sous différents angles, et était désigné vainqueur.

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