Tournoi de présélection : les derniers reçus à l’examen

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Wassila Lkhadiri, Delphine Mancini, Amina Zidani, Émilie Sonvico et Makan Traoré ont profité de la dernière journée de la compétition, à Saint-Quentin (02), pour composter leur ticket direction Cracovie où se tiendront les prochains Jeux européens qualificatifs pour les JO de Paris.

Pour ce qui était le clou du spectacle en -50 kg, Wassila Lkhadiri (BAM L’Héritage) démarrait en boulet de canon, histoire de mettre sous l’éteignoir Rim Bennama (BC Blagnac) et empêcher la technicienne occitane de s’organiser. L’Yveloinoise imposait à la fois son pressing et sa puissance sans se désunir. De son côté, la Bagnacaise était sur le reculoir car souvent acculée. Si bien qu’elle ne parvenait pas à déployer ses longs segments ni n’avait le temps de désaxer après avoir frappé. Dans la deuxième reprise, la Francilienne, plus précise, s’offrait même le luxe de boxer sur le coup d’œil avant de produire des accélérations dévastatrices. Pareille épreuve de force ne faisait nullement l’affaire de Rim Bennama, pas franchement à son aise dans cette configuration. Les juges en convenaient et validaient la participation de Wassila Lkhadiri aux Jeux européens.

En -51 kg, les dés étaient déjà jetés avec la qualification de Billal Bennama, si bien que l’enjeu était le statut de numéro 2. Enzo Borrel (ABC Carcassonnaise) et Théo Ticout (Boxoum) ne ménageaient pas leurs efforts. Plus petit, le Toulousain, très en verve, cassait la distance tout en déclenchant. Il se montrait entreprenant mais parfois avec un peu de déchet dans sa boxe. Placide, le Pyrénéen, lui, laissait passer les orages quitte, parfois, à se laisser enfermer dans les cordes. Il était peut-être était un ton en dessous en terme d’intensité mais un ton au-dessus en terme de précision. Ce dont convenait les juges.

Dans un match décisif pour la catégorie des -54 kg, Caroline Cruveillier  (Pugil’Istres Boxing) lâchait immédiatement les chevaux en combinant au visage. Delphine Mancini (BC Vigneux) répliquait par quelques rares enchaînements mais on sentait que les deux protagonistes veillaient à ne pas se livrer ni commettre de faute fatidique. L’Azuréenne faisait le choix de reculer et de contrer, ce qui contraignait la Francilienne à aller la chercher en lui barrant la route et sans lui courir après. Elle réussissait, au demeurant, à s’approcher de la Sudiste et ponctuellement à la prendre de vitesse avec des séries des deux mains. Un peu moins productive, Caroline Cruveillier était sanctionnée d’un avertissement dans le troisième round pour avoir appuyé sur la tête de l’Essonnienne qui finissait en trombe après avoir pris l’ascendant physiquement. Suffisant pour l’envoyer aux Jeux européens.

Lounes Hamraoui le plus inspiré

Toujours en -54 kg, Cyndelle Bachelet (Le Noble Art de Rouen) et Coletivi Yetongnon (CAM Bordeaux) luttaient pour une place d’honneur. Plus impactante à mi-distance, la Girondine prenait aussi les devants. Consciente qu’il ne lui fallait pas rester en face de l’Aquitaine, la Normande alternait les déplacements de côté. Elle prenait essentiellement l’initiative à distance, n’ignorant pas que les corps à corps n’étaient pas fait pour mettre en valeur son aisance gestuelle. Laquelle était récompensée sur les bulletins des juges.

Il suffisait à Amina Zidani (Don’t Panik Team) de dominer Mayssa Belkhadra (Échirolles Boxe) (-57 kg) pour aller aux Jeux européens. L’Iséroise faisait bien mieux que de la résistance mais était obligée de multiplier les pas de retrait tant la Havraise se muait en rouleau compresseur à mesure que le temps défilait. Maîtresse de son sujet, Amina Zidani faisait valoir son expérience supérieure et sa capacité à être percutante tout en étant souple du buste. D’une admirable vaillance, Mayssa Belkhadra donnait tout ce qu’elle avait en magasin. Cependant, trop souvent débordée, elle était arrêtée dans la troisième reprise après avoir été comptée dans la deuxième.

Même si en -63,5 kg, l’heureux élu était déjà connu- en l’occurrence, Sofiane Oumiha - la confrontation entre Lounes Hamraoui et Enzo Grau (Boxe 85) s’annonçait palpitante et pas uniquement parce qu’elle allait proclamer le dauphin du double champion du monde. Les duellistes abordaient l’échéance mus par des intentions stratégiques semblables : privilégier l’escrime du poing et ne pas se jeter inconséquemment. Une prestation qui se voulait, de part et d’autre, chirurgicale. Néanmoins, à ce jeu, qui n’en est pas un, c’est le Normand qui se révélait le plus inspiré et le plus complet. Le Vendéen se démenait mais éprouvait des difficultés à cadrer le Rouennais, virevoltant sur les jambes et qui bloquait comme il convenait pour s’assurer un succès appréciable.

Émilie Sonvico en mobilité et en remises

En -66 kg, Émilie Sonvico (BC Uzès) était à neuf minutes du bonheur. Pour cela, il lui fallait franchir l’obstacle Thaïs Larché (BC Noisy-le-Grand), ce qui n’était nullement une formalité. Très appliquée, s’évertuant à ne pas confondre, dans son entrain, vitesse et précipitation, elle misait certes sur sa force physique mais en évitant soigneusement les accrochages. Si bien que la Sudiste adoptait un style qui n’est pas le sien habituellement, en mobilité et même en remises. Le but était d’être la plus propre possible et de jaillir le moment voulu. Quant à la courageuse la Francilienne, elle avait beau ne pas céder de terrain, elle était trop monolithique et linéaire  pour espérer faire la différence.

En -71 kg, la revanche de la finale des derniers championnats de France allait décider de celui qui irait aux Jeux européens. Moins impétueux, Hugo Grau (Boxe 85) réfrénait son tempérament et ne se ruait pas inconsidérément à l’attaque. Makan Traoré (Royan Océan Club Boxe) était tout aussi prudent. S’en suivaient des échanges de qualité, mûrement réfléchis et prémédités mais forcément parcimonieux, personne ne prenant l’ascendant. Jusqu’à cette droite pleine face déclenchée par le Charentais une fraction de seconde avant la fin du premier round et qui mettait durement KO Hugo Grau. Celui-ci se relevait en titubant, si bien que l’arbitre le stoppait sans hésiter. Une amère désillusion pour Hugo Grau et un rêve qui se poursuit pour Makan Traoré qui verra donc les Jeux européens à Cracovie.

En -80 kg, il s’agissait, là encore, de savoir qui serait dans l’antichambre derrière Mathieu Bauderlique. Fidèle à lui-même Raphaël Monny débitait tel un métronome et marchait sur Gaëtan Ntambwe qui, lui, était un tantinet moins rapide de bras mais peut-être plus dur dans ses offensives. Ce que le corps arbitral privilégiait.

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