Anthony Rivière se relance

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En dominant difficilement, aux points (96-94, 97-93, 94-96), le 25 novembre, à Cahors, son compatriote Mehdi Sellami (15 v, 3d), alors que le titre IBO continental vacant des légers était en jeu, le valeureux Blagnacais (11 v, 1 n, 4 d) est reparti du bon pied après sa défaite pour la ceinture de l’Union européenne des super-plumes, en mai.

Au moment de libérer les duellistes, Mehdi Sellami se montrait le plus entreprenant. Très mobile, parfois virevoltant sans pour autant être trop aérien, il débitait sans cesse, tantôt en crochets courts des deux mains au visage, tantôt en donnant des jabs avant de porter l’estocade avec son bras gauche en ligne. Du classique mais réalisé dans les règles de l’art, lui l’ancien membre de l’équipe de France amateur. Sans oublier des uppercuts, histoire de saupoudrer le tout en variant les effets et les plaisirs. « C’est beau ce que tu fais », le complimentait à juste raison son coentraîneur, Rachid Labdouni, avant de lui recommander de finir les échanges sur une frappe lourde et de sortir sa jambe pour ne pas s’exposer au bras arrière de son contradicteur. Des conseils avisés, sachant que cette confrontation mettait aux prises le fausse patte francilien à l’Occitan à la garde orthodoxe.

Conscient qu’il lui fallait montrer autre chose afin de ne pas se laisser distancer, ce dernier durcissait sciemment les échanges dans la troisième reprise. Il avançait plus franchement mais en décousait davantage en puissance en délivrant des droites plongeantes ou en ligne, au choix. Surtout, il avait le tort de ne souvent travailler que sur un coup, de surcroît pas toujours bien cadré. Non seulement parce que ses intentions étaient prévisibles et donc lisibles par le visiteur mais aussi parce que le Fontenaysien se montrait très souple du buste, ce qui l’autorisait à esquiver ou à accompagner la plupart des assauts du Haut-Garonnais.

Mehdi Sellami raccroche les gants

A partir du cinquième round, le local ne cessait de marcher sur son rival, préférant privilégier le haut débit de près aux dépens d’une opposition à distance, ce qui lui aurait sans doute permis de donner davantage la pleine mesure de son allonge supérieure. « On le fait ! C’est toi le patron ! », l’encourageait Mohamed Bennama. De fait, à mesure que les minutes s’égrenaient, il prenait un léger ascendant en étant un tantinet plus impactant. Cela n’empêchait pas, à compter du huitième opus, le Val-de-Marnais de retrouver du poil de la bête dans un admirable sursaut d’orgueil qui confortait l’issue indécise d’un mano a mano intense et palpitant. Il redevenait la mitraillette qu’il était à l’entame du match. Ses cross atteignaient d’ailleurs fréquemment leur cible.

« Fais le reculer ! », enjoignait Mohamed Bennama à son protégé, lequel s’y employait mais n’y parvenait quelque peu que dans les trois ultimes minutes.  Un baroud d’honneur synonyme de succès sur le fil. Et de revers empli de panache pour Mehdi Sellami qui, à trente-sept printemps, annonçait qu’il raccrochait les gants après avoir pris soin de remercier, les larmes aux yeux et avec une sincérité émouvante, tous ceux qui avaient eu le bon goût de l’accompagner au fil de sa carrière. « Je tenais à relever un ultime défi. Il faut reconnaître le vainqueur quand il est vainqueur, déclarait-il, au micro avec l’élégance qui est sienne. Je n’ai pas fait le nécessaire, peut-être parce que je n’ai plus le bagage physique pour contrer ce style de boxe. » Il en a, en revanche, le cœur. Pour toujours.  

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