Devant leur public, Thomas Masson (18 v, 1 n, 4 d) et Vincent Legrand (28 v), tous deux sociétaires de l’USOBL Boxe, l’ont aisément emporté, samedi 6 octobre, lors d’un combat de rentrée. Mais tous deux aspirent légitimement à briguer un titre mondial.

Thomas Masson a vaincu aux points, à l’unanimité des juges, le Géorgien Jaba Memishishi (8 v, 8 d) au terme d’une prestation qui lui aura surtout permis de retrouver des sensations. Cela faisait en effet un an qu’il n’était plus remonté sur le ring, en grande partie faute d’opportunité. Sa dernière sortie datait donc du 22 octobre 2017, lors de son championnat du monde WBC des mouches perdu avant la limite face au Japonais Daigo Higa, à Tokyo. « A l’entraînement, cela se passait bien mais rien ne remplace la compétition, rappelle son entraîneur, Joël Legrand. Ce qui explique que Thomas n’a pas toujours été dans le bon tempo même si c’est allé de mieux en mieux au fil des rounds contre un adversaire au demeurant pas évident à boxer tant il est souple du buste et mobile. Thomas manquait un peu de repères, ce qui est logique. Néanmoins, dans l’ensemble, sa performance est satisfaisante car il a réussi à mettre du rythme. Il a également beaucoup travaillé en vitesse et en feintant pour faire déclencher le Géorgien et le contrer derrière. Cependant, il n’a pas toujours été à la bonne distance pour être d’une efficacité maximale. »
A présent, il y a une forte probabilité que l’Arrageois monte en coqs, toujours avec l’objectif d’avoir une nouvelle chance planétaire. Quitte, s’il le faut, à devoir repasser par un championnat d’Europe dans sa future nouvelle catégorie ou par une demi-finale dans l’une des quatre fédérations internationales majeures. D’ici là, il devrait disputer au moins un autre combat sans titre en jeu, histoire de se réapproprier tous les automatismes qui ont fait de lui un triple champion d’Europe.
Andrew Selby, un piège en terre étrangère
Son camarade de club, Vincent Legrand, lui, a une échéance de prévue. Du moins en théorie. Alors qu’il est censé remettre en jeu sa ceinture EBU des mouches devant l’invaincu Gallois, Andrew Selby (10 v), le 27 octobre prochain, à Newport, Messieurs les Anglais, qui ont remporté les enchères fin août, n’ont toujours pas envoyé les contrats à leurs homologues tricolores. Et ce, alors qu’il était question, dans un premier temps, que le duel ait lieu en Ukraine… Sachant également que le même Andrew Selby avait déclaré forfait moins de deux semaines avant l’échéance alors qu’il devait déjà affronter, titre en jeu, Vincent Legrand, le 28 avril dernier, à Douai. Toujours est-il que la confrontation ressemble fort à un piège en terre étrangère d’autant que le Britannique est très complet techniquement et qu’il se produira à domicile. Ce qui n’est pas neutre, Yvan Mendy peut en témoigner…
En cas de victoire, Vincent Legrand ambitionne lui aussi de s’étalonner à l’étage au-dessus. Pour cela, il aimerait avoir une chance mondiale ou, à défaut, viser une ceinture internationale. En attendant, il a pu effectuer d’ultimes réglages en étrillant par KO le Géorgien Khvicha Gigolashvili (18 v, 30 d), cueilli par un uppercut d’école dès le première reprise. Très en jambes, motivé et affuté, le Nordiste espère voir sa carrière prendre une nouvelle tournure et ne pas gaspiller son énergie à se morfondre, las de ne pas avoir l’occasion de réaliser son rêve. D’autant qu’à vingt-sept printemps, après neuf saisons en mouches alors qu’il mesure tout de même… 1,74 mètre, faire le poids vire de plus en plus au chemin de croix.
Par Alexandre Terrini
Mis en ligne par Olivier Monserrat-Robert