René Cordier nous a quittés

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Le grand entraineur Lorrain s’est éteint ce vendredi 30 septembre à l’hôpital de Nancy, il venait d’avoir 76 ans.

Venu fortuitement à la boxe à l’âge de 15 ans, il n’en est plus jamais reparti. René Cordier a disputé 48 combats amateur avant de devenir soigneur en 1971 puis entraineur au Dombasle Boxe début des années 80. Ce passionné de nature et de jardinage se révélera être un éducateur au discours persuasif auprès des jeunes pousses qui viennent à la salle. Son leitmotiv : « vouloir c'est pouvoir » fonctionne et pousse les meilleurs d’entre eux à s’accomplir, René Cordier possédait cette faculté de déceler rapidement chez ses élèves les aptitudes à devenir champion. Il entraînait également à Tomblaine dans une salle qui porte son nom jusqu’à ce que la maladie le contraigne à cesser ses activités.

Rigoureux et exigeant, sa méthode était basée sur la confiance, la persévérance et le travail. Nordine Mouchi et David Guérault furent les premières pépites qu’il aura formées et façonnées dès leur plus jeune âge jusqu’aux prestigieux titres amateurs et professionnels. Premier Français champion du monde junior pour Nordine Mouchi et précoce champion d’Europe professionnel pour David Guérault. René Cordier gagnera avec ces deux boxeurs plus Gregory Tony et Tnkay Kaya, 7 titres nationaux amateurs, trois titres de champion de France pro, deux titres Européens EBU et EU, tous défendus plusieurs fois victorieusement. Mais c’est avec Anne Sophie Mathis que René Cordier accédera à la notoriété internationale. Sous sa coupe, la lorraine deviendra l’une des plus grandes championnes du monde de l’histoire de la boxe féminine. L’entraineur confiait que la victoire d’ASM à Albuquerque contre la star Holly Holm avait été le moment le plus impressionnant de sa carrière. René Cordier était devenu un entraineur de renommée et de dimension mondiale, unanimement reconnu par ses pairs.

 « René Cordier était dans la boxe par passion, c’était un entraineur à l’ancienne. Il a su me cerner et me donner confiance alors que j’en manquais. René était un pur, un rentre dedans, comme moi en fait, il n’avait pas de vice, il allait à l’essentiel. J’avais confiance en lui, il me disait, je faisais. Il a su me pousser dans mes retranchements et j’ai connu des moments inoubliables avec lui en boxe. Je pense beaucoup à son épouse Corinne », déclare Anne Sophie Mathis.

Au-delà de la boxe, René Cordier était un éducateur attaché à inculquer des valeurs à ceux qui venaient apprendre la boxe et à aider des gens qu’il avait connu par d’autres canaux que le sport.

"Il a fait rayonner beaucoup de choses en étant toujours très bienveillant"

«  C’était comme un second père pour moi, confie David Guerault, effondré par le chagrin, j’ai vécu des moments inoubliables avec René, qui resteront gravés à jamais en moi. C’était un homme de parole qui respectait ses engagements à la lettre , avec des principes forts. Il a tellement fait pour moi, pour la boxe, de la boxe éducative à la ligue professionnelle. Je suis immensément triste, il n’y aura qu’un seul René Cordier, j’ai pris la suite à la salle et on essaiera de poursuivre son œuvre avec les mêmes principes que René ».

Grégory Tony se dit anéanti par le décès de celui qu’il décrit : « comme le père de ses boxeurs, il s’est occupé de tout le monde, sans distinction entre le jeune boxeur éducative et le champion pro. Il m’a enseigné l’humilité et il m’a perfectionné en anglaise. Il était très malade, j’allais lui rendre visite, malgré que je savais qu’il n’allait pas bien ces dernières semaines, c’est un grand coup derrière la tête que je reçois. Je suis très triste ».

 «  Si je suis aujourd’hui professionnelle dans une fédération d’éducation populaire, je le dois à René Cordier, indique  Mme Anouk Ferry, la présidente du club de Dombasle. Il a fait rayonner beaucoup de choses en étant toujours très bienveillant, j’ai été 20 ans à ses côtés. Il était impressionnant par sa volonté, quand il se lançait dans quelque chose, on avait l’impression que l’on pouvait tout faire. René se démenait pour tous, il a aidé beaucoup de gens dans le besoin, que ce soit pour trouver un travail ou d’autres démarches. C’était un grand homme, un véritable éducateur qui donnait énormément de sa personne».

Dominique Nato confie être immensément touché par sa disparition, « c’est un homme que je côtoyais depuis les années 70, René était un grand entraineur reconnu au niveau mondial. C'était aussi un éducateur qui savait tendre la main , de nombreux boxeurs qui sont passés par Dombasle lui doivent beaucoup ».

Le Comité directeur de la Fédération Française de boxe et son président, Mr Dominique Nato, présentent leurs sincères condoléances à la famille et aux amis de René Cordier.

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