Prometteur Yannick Dehez

Partager cet article sur 
Retour aux actualités

 

Le nouveau champion de France des welters (16 v, 1 n), qui a détrôné le tenant, Romain Nemery (6 v, 3n, 7 d), battu aux points, à l’unanimité des juges (96-94, 97-93, 97-94) le 23 décembre, à Deauville, a fait forte impression.
 
 
Originaire de Mont-de-Marsan, terre d’ovalie s’il en est, Yannick Dehez est un bien bel ambassadeur du noble art aux quatre coins de l’Hexagone. Le garçon a toujours été un bon élève, studieux et appliqué. Champion de France cadet et junior, finaliste des championnats de France amateurs seniors puis vainqueur du Tournoi de France et de la Coupe de la Ligue chez les rémunérés, il n’a jamais connu les affres de la défaite en pros. Certes, sa carrière a été parfaitement gérée avec aucune prise de risque excessive, excepté pour son premier combat, en février 2015, quand il s’était défait, sur décision partagée, de Chabane Fehim, autre ancien cador chez les amateurs.
 
Depuis, le fausse-garde Montois a donc gravi les échelons patiemment. A vingt-trois printemps, il passait un véritable test face au rouleau compresseur trapu qu’est Romain Nemery qui, faut-il le rappeler, avait décroché, il y a peu, la ceinture aux dépens de Karim Aliliche, excusez du peu… La donne était simple et se résumait à un chiffre : le challenger mesure neuf centimètres de plus que le tenant (1,76 mètre contre 1,67 mètre). Pour tirer tout le parti de son allonge nettement supérieure, il lui suffisait donc de distribuer, de tourner, d’esquiver, de désaxer en sortie d’échange… Bref, d’être à la fois technique et sur les jambes afin d’exploiter au mieux tout l’espace du ring. Encore fallait-il le faire avec constance, classe et parfois, disons-le, maestria. Ce qui a indéniablement été le cas dix rounds durant, contraignant son opposant à sans cesse lui courir après et, parfois, à faire preuve d’une résignation compréhensible quand bien même son coin l’implorait de ne « pas douter », de « pas accepter la domination » adverse et « d’y croire ». En vain. A l’heure du verdict, le Normand reconnaissait sans peine avoir été dominé par plus fort que lui : « Franchement, je ne vais pas chercher d’excuse. Yannick a été meilleur que moi. Il bougeait super bien. J’ai eu un mal fou à le cadrer et cela m’a fatigué. C’était mission impossible. »
 
« Le chemin européen va s’ouvrir à lui »
 
La démonstration du Sudiste avait de quoi susciter les louanges de Dominique Nato qui, au micro de L’Équipe 21, a apprécié la « belle intelligence du ring » du sieur Dehez, lequel s’est monté à la fois plus précis et plus varié que rival : « Il boxe parfaitement sur le plan technique et tactique. C’est une découverte. Je pense que le chemin européen va s’ouvrir à lui. » Preuve qu’il « y a des boxeurs de talent que l’on sous-estime en France ».
 
L’intéressé pouvait être heureux de sa prestation sous les feux de la rampe, lui qui, au Casino Barrière de Deauville, s’est littéralement révélé aux yeux du grand public. Il tenait avant tout à rendre hommage à son paternel d’entraîneur, Christophe : « J’ai vraiment une très bonne relation avec lui. A la boxe, c’est mon entraîneur, en dehors, c’est mon père. Nous savons bien faire la différence et je pense que c’est ce qui nous a amenés là. J’ai une boxe aérienne d’autant que je n’aime pas prendre trop de coups. J’avais fait en sorte d’être bien prêt même s’il reste beaucoup de choses à travailler. » Et d’abord, ce que l’intéressé n’ignore pas, la puissance car, à l’échelon international, être dénué de frappe risque fort de s’avérer périlleux.
 
Par Alexandre Terrini
 
Mise en ligne par Olivier Monserrat-Robert
 
Crédit photo : Yannick Dehez

 

 

 

Découvrez aussi
crossmenu
linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram