Mendy, en attendant mieux

Partager cet article sur 
Retour aux actualités

 

Le 18 juillet, au Cannet, le Picard (43 v, 1 n, 5 d) a conservé son titre WBA Intercontinental aux dépens du Mexicain Diego Fabian Eligio (20 v, 1 n, 4 d), vaincu aux points, à l’unanimité des juges (116-112, 116-112, 118-110). Mais ses ambitions le portent bien plus haut. En espérant qu’il ait enfin l’opportunité de les satisfaire.
 
Yvan Mendy abordait le quarante-neuvième combat de sa riche carrière professionnelle fidèle à lui-même, sans le moindre excès de confiance ni complexe de supériorité. Son rival d’un soir avait beau être, à vingt-deux printemps, nettement moins expérimenté et ne s’être, jusque-là, jamais produit hors de son pays natal, le Français savait pertinemment qu’il avait encore moins qu’auparavant droit à l’erreur, une défaite risquant fort probablement d’annihiler  son vœu légitime de disputer enfin un championnat du monde. Car c’est bien une opportunité planétaire qu’il vise et… qu’il mérite depuis bien longtemps. Hélas, les affres du boxing business, des décisions maison en sa défaveur - n’est-ce pas Messieurs les Anglais - et enfin, paradoxalement, ses qualités pugilistiques qui font craindre aux tenants de l’affronter par dérogation ne lui ont toujours pas permis d’avoir sa chance. Pour cela, il mise désormais sur la WBA, fédération dans laquelle la remise en jeu de la ceinture WBA Intercontinental équivaut peu ou prou à disputer un quart de finale.
 
 
Être plus subtil tactiquement et sortir les crocs
 
Devant lui, donc, sur le ring du Théâtre du Tivoli, un Latino également conforme à ce que l’on pouvait en attendre. Autrement dit, solide, ne se laissant pas impressionner et capable de remiser gaillardement, en bon ordre et de manière assez variée, tantôt en directs, tantôt en crochets au corps comme à la face. De quoi donner du fil à retordre au tenant, lequel effectuait néanmoins une entame probante, menant les débats à force d’avancer. Il se montrait, de surcroît, plus subtil tactiquement en laissant parfois délibérément son opposant répliquer pour mieux contre-attaquer dans la foulée. Bémol non négligeable, côté tricolore, des changements de rythme parcimonieux et une tendance à parfois trop travailler en force au détriment de la fluidité gestuelle qui est d’habitude la marque de fabrique de l’Isarien.
Si bien que même s’il dominait globalement les échanges, ceux-ci se déroulaient sur un faux rythme qui ne faisaient pas son affaire. C’est même le challenger qui accélérait en fin de round. De plus en plus en confiance, ce dernier tentait crânement sa chance et acceptait volontiers l’épreuve de force. Il se montrait le plus entreprenant et le plus actif en lançant des attaques avec un réel impact. Dans la cinquième reprise, ce n’était d’ailleurs pas pour rien que Brahim Asloum enjoignait son protégé de donner davantage de coups, de finir fort et de « sortir les crocs ». Le Maxipontain avait beau bien bloquer et délivrer des cross du gauche qui faisaient mouche, Diego Fabian Eligio, dont l’appréciable mobilité du buste lui était fort précieuse, donnait la fâcheuse impression de fréquemment déclencher le premier et de donner les séries les plus longues. D’une remarquable maturité tactique en dépit de son jeune âge, il n’était nullement mis sous l’éteignoir.
 
« Faire un championnat du monde d’ici la fin de l’année »
 
« C’est toi le patron ! Fais-le reculer ! », insistait Brahim Asloum. Yvan Mendy n’allait pas jusque-là mais reprenait les commandes. Un peu plus incisif, misant enfin sur ses uppercuts, il profitait, en outre, de la petite baisse de régime du natif de Monterrey qui, dans la seconde partie de la confrontation, avait les mains un chouia moins hautes. Le cardio et la puissance s’avèrent de précieux atouts lorsque l’on n’est pas dans un grand soir… De fait, le pugiliste de Pont-Sainte-Maxence poursuivait son entreprise de sape et même si son contradicteur continuait par intermittence à prendre l’initiative, il manquait de jus pour rivaliser sur la durée avec le champion qui l’emportait à l’usure, avant tout grâce à sa condition physique irréprochable.
« Je n’ai jamais douté, assurait le vainqueur au micro de RMC Sport. Ce qui a été compliqué, c’est d’enchaîner les séries. Je pensais vraiment que Diego Fabian Eligio allait baisser physiquement car je sentais qu’il s’essoufflait. Il a été là tout au long du combat. Chapeau à lui. L’objectif est de faire un championnat du monde d’ici la fin de l’année. »
 
Alexandre Terrini

 

 

 

Découvrez aussi
crossmenu
linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram