Marie Connan y est arrivée

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Le 28 avril, chez-elle, à Vendôme, la Tricolore (7 v, 3 d) a pris sa revanche en détrônant, aux points, à l’unanimité des juges (96-94, 97-93, 97-93), l’Argentine Alejandra Granadino (10 v, 4 n, 2 d), championne du monde IBO des mouches. Celle-là même contre qui elle avait échoué, en novembre, pour conquérir cette ceinture si convoitée.

La Française démarrait tambour battant et tout en mouvement. A la fois pour casser la distance, elle qui pâtissait d’un déficit d’allonge, mais aussi pour tourner immédiatement après avoir touché. Elle usait de son bras avant pour feinter et créer de l’incertitude mais aussi pour déclencher avant d’enchaîner avec des séries des deux mains et de sortir prestement de la zone de contact. But de la manœuvre : ne pas se laisser embringuer dans des accrochages et être en position de se relancer dans la foulée.

La tenante, qui se plaisait à changer de garde par intermittence, l’attendait au centre du ring et s’efforçait de la repousser avec son jab pour passer ensuite sa droite. Un tantinet plus puissante, comme en attestait ce crochet gauche qui envoyait sur les talons la challenger dans le troisième round, la Latina était, en revanche, moins rapide de bras que sa rivale, ce qui laissait à cette dernière le temps de désaxer.

Dans le camp tricolore, le schéma tactique était immuable : déclencher au moment d’avancer, éviter les accrochages et repartir illico à l’assaut. La locale s’y tenait en étant, somme toute, assez organisée dans sa boxe. Cependant, elle ne parvenait pas toujours à terminer nettement les échanges, si bien que les débats étaient assez équilibrés.

Aller au bout de ses rêves…

Néanmoins, Marie Connan, toujours aussi guerrière dans l’âme, creusait un léger écart en se montrant plus active et en produisant des accélérations comme à l’entame de la cinquième reprise. Tout n’était pas parfait, notamment cette tendance, parfois, à se jeter et à en découdre la tête en avant, mais l’ancienne membre de l’équipe de France amateur avait deux mérites éminemment appréciables : ne pas se déliter techniquement dans l’effort et demeurer vigilante en ce qui concerne les moyens de défense en ayant les mains bien hautes. Il le fallait car la sud-Américaine, se sentant menacée, livrait un baroud d’honneur dans l’ultime tiers de la confrontation.

Dans ces conditions, la Frenchie ne s’en laissait pas compter et terminait habilement comme il le fallait : en conservant une précision salvatrice dans ses initiatives assortie d’un débit de coups légèrement supérieur à celui de son opposante, en combinant et en variant opportunément les cibles et enfin, en remisant sans omettre d’effectuer les pas de côté qui s’imposaient histoire de ne pas accepter la bagarre. A la minute de repos, la sono donnait à entendre Jean-Jacques Goldman claironner qu’il irait « au bout de (ses) rêves ». Marie Connan l’a imité avec un panache certain à l’issue d’un mano a mano maîtrisé.

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