Marie Connan attend son heure

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La Française (4 v, 1 d) aborde, chez elle, à Vendôme, en ce samedi 28 août, le rendez-vous le plus important de sa carrière professionnelle : un championnat d’Europe des mi-mouches contre la puncheuse espagnole Joana Suarez (5 v, 1 n, 1 d). La tâche s’annonce éminemment ardue mais pas insurmontable.

L’événement, car c’en est un, est le fruit d’opiniâtretés conjuguées. Celle d’un dirigeant de club obstiné, Robert Guettier, qui préside aux destinées de l’Union sportive vendômoise (USV) boxe, et celle d’une athlète de trente-six printemps dont l’entrain n’est en rien altéré par les outrages du temps qu’elle laisse à d’autres. Robert Guettier, donc, s’est démené pour proposer ce duel au sommet. C’est lui qui a sollicité l’EBU et obtenu son aval pour ce faire avant de partir à la chasse aux euros en vue de boucler un budget qui atteint 30 000 euros. Pour cela, il a rameuté les partenaires privés, les collectivités locales (Mairie, Conseil départemental et Conseil régional) mais également lancé une campagne de financement participatif sur Internet qui permettait à chaque contributeur qui acquittait au minimum dix euros d’obtenir une contrepartie proportionnelle à la somme investie (place pour assister au gala, accès au carré VIP, gants des deux protagonistes, adhésion gratuite à l’USV etc.).

C’est également Robert Guettier qui a contacté les cochallengers potentielles et a finalement convaincu l’Ibère Joana Suarez, descendue des mouches et surnommée Mains de pierre en référence au terrifiant Roberto Duran, de venir relever le défi dans le Loir et-Cher. Ce ne sera pas une partie de plaisir pour la Tricolore dans la mesure où sa rivale est gauchère, frappeuse et plus grande de dix centimètres.

« Je vais voir de quoi je suis capable »

Qu’importe, celle qui vit habituellement à Londres où elle s’entraîne et enseigne la langue de Molière, a un plan de bataille finement ficelé. « La préparation s’est très bien passée même si, en dépit des coupures, elle a été assez longue dans la mesure où le combat a été reporté deux fois, explique-t-elle. La première parce que les contraintes sanitaires nous imposaient le huis clos dont ne voulions pas. La seconde parce que Joana Suarez a contracté la Covid. Toujours est-il que nous avons mis l’accent sur la stratégie. En effet, pour gagner, je vais devoir boxer différemment de ce que ce je fais d’habitude. Joana Suarez a un très bon bras arrière et cherche le coup dur. C’est pourquoi, face à elle, le but ne sera pas d’avancer mais d’être plus posée et réfléchie, notamment en la laissant venir et en la contrant. Néanmoins, je me servirai de mes qualités. Je ne les délaisserai pas. L’idée est plutôt d’ajouter de nouveaux éléments à ma panoplie. Il faudra que je sois très vigilante défensivement. Je n’aurai pas le droit à l’erreur. J’espère arriver à reproduire ce que j’ai travaillé à la salle avec mon coach Matthew Joseph Burke. »

Marie Connan vit l’échéance dans la joie et la bonne humeur : « C’est un chance énorme de faire un championnat d’Europe. Je ne veux rien avoir à regretter. Ce n’est pas parce que j’évoluerai à domicile que j’aurai la pression. Au contraire. Je n’oublie pas que cela ne fait que cinq ans que je pratique la boxe anglaise. A mes débuts, jamais je n’aurais pensé disputer le titre continental. C’est extraordinaire. Je vais voir de quoi je suis capable. Si ça marche, je viserai plus haut. En cas de défaite, je n’arrêterai pas et je retenterai ma chance. »

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