Jérôme Abiteboul : « Le succès sans risque n’existe pas »

Partager cet article sur 
Retour aux actualités

Le PDG d’Allstar Boxing et promoteur de Tony Yoka sait que son protégé jouera très gros, le 11 mars, au Zénith de Paris, face à Carlos Takam. L’occasion, aussi, de revenir sur ses projets.

Photo ©Presse Sports

Ce combat a quelque peu les allures d’un tout ou rien pour Tony Yoka. Comment le vivez-vous, vous qui êtes son promoteur ?

Dans la boxe, on dit souvent ça, que quand on perd tel ou tel combat, après, c’est fini. À titre personnel, je pense qu’il n’y a jamais rien de fini. Il y a défaite et défaite. En clair, la manière dont on perd ou dont on gagne est importante. Je dirais que c’est un gros combat de retour avec de l’enjeu. Il est sûr que pour la suite de sa carrière, il vaudrait mieux que Tony le gagne. Pour l’instant, on n’est plus dans la Conquête… Tony a pris ses responsabilités et la mesure de son adversaire. On connaît les qualités de Carlos qui est un boxeur très expérimenté mais aussi très physique. Cette confrontation sera très intéressante à voir et, aujourd’hui, personne ne peut dire comment elle va se passer. Tony sait que ce ne sera pas facile mais je pense qu’il a confiance en lui. Il a à cœur de prouver que ce qu’il s’est passé face Martin Bakole était un accident.

Ne prend-il pas un risque trop important face à un boxeur de la trempe de Carlos Takam qui a, de surcroît, le profil parfait pour le gêner ?

Ces dernières années, la boxe, en France, a beaucoup souffert du peu d’oppositions de bon niveau et du peu de risques que les boxeurs et les promoteurs prennent. Ce sport a besoin de vraies confrontations, en somme, que les meilleurs s’affrontent entre eux. Le succès sans risque n’existe pas. Avec Tony, nous nous sommes posé les bonnes questions. Pour qu’il reprenne confiance, il convient qu’il gagne contre un adversaire de valeur. L’idée, en se mesurant à Carlos, est justement que cela ait du sens. C’est d’ailleurs moi qui ai suggéré la chose.

« Je suis ouvert à tous les partenariats intelligents »

Toujours est-il que Tony Yoka pâtit d’un déficit d’image…

En tant que promoteur, nous faisons avec les armes que nous avons, c’est-à-dire en faisant en sorte que ses adversaires soient bons. On nous a beaucoup reproché de lui avoir fait rencontrer des boxeurs qui n’étaient pas ceux attendus. Or, depuis son retour de suspension, Tony n’a affronté que gars qui avaient un bon palmarès. A lui, à présent, de reconquérir le cœur des Français. Ses performances l’y aideront. Plus largement, je pense que la boxe professionnelle, en France, est, dans sa globalité, assez dépendante des résultats de Tony. Elle a besoin de porte-drapeaux et il en fait partie. Aujourd’hui, c’est le seul boxeur qui a une aura auprès du grand public.

Pourquoi vous êtes-vous associé au promoteur anglais Ben Shalom pour organiser cette réunion ?

Parce que cela faisait sens en permettant d’avoir une affiche plus consistante avec, en plus, le championnat d’Europe des mi-lourds entre le Britannique Dan Azeez et Thomas Faure ainsi qu’un combat de Lauren Price, championne olympique des -75 kg à Tokyo. Sans compter une diffusion sur Sky Sports afin que Tony soit davantage exposé à l’international, sachant son combat sera retransmis aux États-Unis, au Canada et en Amérique latine via ESPN. Je pense que l'avenir est à ces partenariats entre promoteurs de la nouvelle génération. Vu le contexte économique, mutualiser ainsi nos forces et nos moyens permet de voir plus grand.

Quels sont vos objectifs ?

Continuer à organiser entre trois et quatre événements d’envergure par an dans des grandes salles parisiennes ou en province - comme l’Accor Hotel Arena, Roland-Garros, la H Arena - afin d’amener nos boxeurs au niveau mondial. Il y a actuellement une nouvelle génération qui arrive et une petite dizaine de Français qui ont un potentiel mondial. L’idée est de les aider à éclore. Dans cette optique, je travaille avec tout le monde et je suis ouvert à tous les partenariats intelligents. Je l’ai prouvé en collaborant avec Top Rank, Camille Estephan, Matchroom et maintenant, Ben Shalom.

A consulter également

Découvrez aussi
crossmenu
linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram