Toujours parmi les beaux souvenirs de la boxe en Picardie voici un quart de siècle, celui du poids léger Jean-Baptiste MENDY qui vient en Picardie et plus particulièrement à Creil pour défendre son titre européen. Ce titre, l’élève de Houari Amir, son nouvel entraîneur, l’a conquis deux mois plus tôt, le 27 mars en battant le tenant du titre, l’Italien Antonio RENZO. Jean-Baptiste MENDY est un boxeur hors pair, un champion d’une rare élégance sur un ring et surtout il est très grand pour un homme de son poids (1m77). Mais il aura dû attendre d’avoir 29 ans pour toucher enfin au but. En attendant mieux. MENDY s’était imposé par arrêt de l’arbitre au 9e round. Entre les deux combats, six semaines seulement vont s’écouler mais c’est encore dans la salle Albert Camus que ce combat a lieu. Ce combat est télévisé en direct sur TF1 et c’est Thierry Roland qui commente avec à ses côtés l’acteur Richard BOHRINGER, l’ami fidèle de MENDY et dont il suit tous les combats. MENDY va s’imposer encore avant la limite et cette fois, l’Italien Stefano CASSI abandonne au cours de la quatrième reprise.
Deux fois, Jean-Baptiste MENDY va donc enchanter le public creillois et surtout lui qui était connu pour un styliste, il démontre qu’il peut être un formidable combattant. Du reste dans le Courrier Picard, nous avions titré « Jean-Baptiste MENDY, l’homme aux poings d’acier ». De son côté, Jean-Michel ROUET titrait : » MENDY avec classe ». Au fait, ces deux galas n’avaient pas été organisés par les frères ACARIES mais par Jean-Max SKENADJI qui avait ensuite choisi HOUARI Amri pour entrainer MENDY et ce dans le but de relancer la carrière de MENDY. Les deux hommes croyaient en effet au destin de MENDY qui avait été une fois stoppé durement au Pavillon Baltard près de Paris en étant mis ko au 8e round par un adversaire qu’il avait pourtant largement dominé auparavant, Abel BEN SAYEL (14 novembre 1988). Progressivement, MENDY était revenu à la surface et ce titre européen n’était après tout qu’une première étape de sa rédemption. Au cours de cette réunion du 28 mai 1992, le public creillois avait pu voir en action Freddy SKOUMA et Tex N’KALANKETE, deux beaux puncheurs et qui devaient remporter leur combat. A noter que la France n’avait plus eu de champion d’Europe dans la catégorie des poids légers car il fallait remonter à . 1966 avec Maurice TAVANT. A noter enfin que pour son premier championnat d’Europe, il n’y avait aucun représentant de la Fédération Française de Boxe ce qui est tout à fait lamentable. D’autre part, un contrôle anti-dopage devait normalement se dérouler. Les deux boxeurs ont longtemps attendu jusqu’à 1h30 du matin mais le médecin préleveur, un certain Dr JOLAIN était reparti chez lui, prétextant que les locaux étaient trop vétustes. Du coup, le boxeur italien estima qu’il pouvait peut-être profiter d’une disqualification de MENDY mais fort heureusement, l’ E B U ne l’a pas suivi.
Par Lionel HERBET