Brillantes à l’heure d’en découdre dans le dernier carré, Maloé Teresi et Mathilda Fragnieres se sont qualifiées pour la finale des championnats d’Europe, à Porec. En revanche, Djamel Djemmal ne connaîtra, hélas, pas ce bonheur.
Maloé Teresi auteur d’une « prestation aboutie »
Maloé Teresi (-54 kg) l’a emporté sur le fil (4-3) devant l’Ukrainienne Bozhena Melnyk (Ukraine) en misant sur son cross du bras arrière, lequel a été la clef de son succès. « Elle a su être offensive et faire reculer son adversaire mais également la contrer dès que cette dernière initiait une action, analyse Malik Nahim, entraîneur national en charge du collectif féminin jeunes. En revanche, Maloé a été quelque peu désorganisée dans sa boxe lorsque Bozhena Melnyk a commencé à accrocher et à être assez désordonnée dans ses initiatives, au point de perdre la troisième reprise. Surtout, elle s’est montrée très généreuse au point de, parfois, quelque peu confondre vitesse et précipitation alors qu’elle aurait dû temporiser pour conserver son efficacité. Elle s’est compliquée la tâche. Elle aurait pu gagner plus aisément en gérant mieux son effort et en étant plus posée. » Cependant, l’entraîneur national ne boude pas son plaisir et apprécie la performance remarquable de la Niçoise : « Sa prestation reste aboutie et je suis très fière d’elle. A mon sens, elle aura les faveurs des pronostics, en finale, devant la Grecque Ourania Kantzari qui est assez prévisible et qui devrait vouloir imposer un pressing de bout en bout. »
« Mathilda impressionnante à la fois de maturité et de spontanéité »
Que dire de l’imperturbable Mathilda Fragnieres (-48 kg) qui poursuit implacablement son chemin après avoir étrillé (5-0) l’Ukrainienne Lyniv Solomiia comptée au bout de… trente secondes ? « Mathilda devait être offensive et c’est ce qu’elle a fait, résume Malik Nahim. Ensuite, elle a déroulé au fil du combat grâce à son bras avant toujours aussi percutant, ce qui lui a permis d’enchaîner avec son direct du bras arrière. Même si elle n’était pas toujours à bonne distance, elle a appliqué la stratégie que nous avions définie, à savoir, faire reculer sa rivale et la contrer dès qu’elle commençait à se jeter. Les débats ont d’ailleurs été à sens unique. Mathilda est vraiment impressionnante à la fois de maturité et de spontanéité alors qu’elle dispute, en Croatie, son premier grand championnat international. » Des vertus dont la Bragarde devra faire étalage face à l’Anglaise Ruby Imogen Whyte au petit gabarit mais au style académique et entreprenant.
« Djamel Djemmal a manqué de conviction »
Enfin, Djamel Djemmal (-60 kg) a logiquement cédé aux points (5-0) devant l’Ukrainien Bohdan Cheldyk. « Il est passé à côté et a manqué à la fois de conviction et d’engagement dans ses coups, admet Mohamed Taleb, entraîneur national en charge du collectif masculin jeunes. L’Ukrainien recherchait systématiquement la mi-distance pour aller à la bagarre et frapper en force. Il fallait donc ne jamais rester dans l’axe, se déplacer ou, au contraire, occuper le centre du ring pour le stopper en enchaînant bras avant - bras arrière en ligne. Même si cette tactique était bonne et qu’il a débité beaucoup de coups, Djamel n’a pas réussi à trouver le chemin. Il voulait marquer des touches mais il aurait dû chercher à être plus efficace. Il est retombé dans ses travers. En effet, il a toujours eu cette difficulté à appuyer ses coups vers l’avant. Il a de bons déplacements mais il a du mal à se poser et à pilonner car il a une mauvaise synchronisation entre ses appuis et ses frappes. C’est dommage car l’Ukrainien était à sa portée. »