Kevin Lele Sadjo aux forceps

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Le tenant du titre WBA intercontinental des super-moyens (15 v) a conservé son bien, le 5 décembre, à Levallois, en s’adjugeant le premier succès de sa carrière… aux points (97-92, 99-90, 98-91). Un verdict qui traduit les problèmes que lui a posés son adversaire, le très rusé Ronny Landaeta (17 v, 3 d).

L’Espagnol ne se laissait pas impressionner par le pedigree du Français, vainqueur avant la limite de toutes ses précédentes sorties. Qu’importe, c’était bien le visiteur qui plantait les premières banderilles. Cependant, très vite, il était mis sur le reculoir par le tenant qui avançait en ligne, les mains bien hautes, en délivrant des crochets larges. Après avoir pris quelques minutes pour caler la mire, on crut que le scénario habituel allait se dérouler sans anicroche.

« Le Val-de-Marnais se muait en disciple de Mike Tyson »

En effet, dès la deuxième reprise, il parvenait à déclencher à la bonne distance et commençait à laminer son rival, lequel n’avait - déjà - d’autre option que de truquer en s’accrochant systématiquement dès que le bateau tanguait trop. Dans le troisième round, le Val-de-Marnais se muait en disciple de Mike Tyson et avançait en multipliant les rotations de son buste musculeux pour, ensuite, travailler en ligne sans discontinuer. La subtilité de la chose consistait à déclencher ni trop loin pour ne pas toucher en bout de course ni trop près pour ne pas se faire saisir par le roublard Ibère. Précis, actif, explosif, puissant : le Francilien était fidèle à lui-même. Son pressing ne laissait guère la possibilité à son contradicteur de s’organiser durablement. D’ailleurs, ce dernier, qui officie également en MMA, ne répliquait que ponctuellement, quand il le pouvait, préférant s’évertuer à passer les mains lorsqu’il y avait véritablement péril en la demeure.

Toujours était-il, il fallait se méfier de ce combattant qui a plus d’un tour dans son sac, suffisamment vicieux pour tenir la distance et désorganiser la belle mécanique tricolore. A force de bouger dans tous les sens, de saisir, de répliquer en assénant des petites piques venues, croyait-on, de nulle part, il empêchait Kevin Lele Sadjo d’enchaîner à satiété et, par conséquent, de toucher autant qu’il l’eut voulu. Il arrivait même que le Saint-Maurien décoche des crochets dans le vide ou bloqués. Pour déjouer le piège, ses coachs lui donnaient la recette : se calmer, changer de rythme et varier les zones de frappe.

« Je n’ai pas su trouver la solution »

Plus facile à dire qu’à faire d’autant qu’après avoir vacillé dans le septième opus sur une gauche pleine face, le challenger reprenait illico presto du poil de la bête dans le suivant et éprouvait physiquement The Punisher en quête d’un second souffle. Moins vif, Tonton, pour les intimes, délivrait quelques coups à la godille et s’exposait, en particulier aux uppercuts de Ronny Landaeta, in fine assez précis dans ses initiatives. Une légère baisse de régime sans conséquence majeure, qui ne lui faisait pas perdre l’avance emmagasinée dans le première partie de la confrontation. Les juges en convenaient et confirmaient sa victoire riche d’enseignements dans l’optique de futurs défis planétaires.

Le Français en convenait au micro de RMC Sport : « Le plus important était de l’emporter après plus d’un an sans boxer. Je ne cherchais vraiment pas le KO. J’étais crispé sur le ring et je n’ai pas développé ma boxe. Je n’ai pas réussi à me relâcher, si bien que mes coups ne partaient pas. Il fallait trouver la solution, chose que je n’ai pas su faire. On va continuer de bosser avec ma team pour avancer. Affronter l’Anglais Callum Smith ? Pourquoi pas mais sincèrement, je suis quelqu’un de très humble. Or, franchement, il me reste beaucoup de travail parce qu’au regard de ma prestation de ce soir, je ne pense pas être encore prêt. »

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