Yvan Mendy : « Je repars de plus belle »

Partager cet article sur 
Retour aux actualités

Le Français disputera, ce samedi, chez lui, à Pont-Sainte-Maxence, le deuxième championnat d’Europe de sa carrière, celui vacant des légers. Il recevra la réplique de l’Italien Gianluca Ceglia (17 v, 1 n, 3 d). A trente-sept printemps, la victoire est impérative. Il le sait.

Paradoxalement, abordez-vous ce championnat d’Europe avec un peu de dépit, en l’occurrence, celui de ne pas avoir eu une chance mondiale à la place ?

Non. Je l’aborde assez bien parce qu’avec la Covid-19, les choses ont été assez compliquées pour les trois quarts des boxeurs, en France. Beaucoup n’ont pas eu la chance de boxer. En ce qui me concerne, j’ai la chance de revenir en disputant une ceinture EBU alors que je sors de plus d’un an d’inactivité. Honnêtement, Je ne peux qu’en être satisfait même si l’on m’a destitué de ma teinture WBA gold parce que je ne l’ai pas défendue. Maintenant, il est vrai que j’ai toujours à l’esprit de disputer un championnat du monde mais je ne me prends plus la tête. Je prends les choses comme elles viennent. Pendant la crise sanitaire, j’ai beaucoup réfléchi. J’ai pris du temps avec ma famille. Le fait d’avoir une vie un peu plus calme m’a fait du bien. Si un championnat du monde devait avoir lieu tant mieux, sinon je ferais avec. Je suis quelqu’un qui relativise beaucoup

Redoutez-vous de ne pas retrouver la grinta qui était la vôtre il y a quelques années ?

J’aurai la réponse samedi, après le combat. Il me permettra de me repérer. Là, honnêtement, je ne peux pas répondre. Ce que je sais, c’est que tout va bien. Il est sûr qu’en cas de défaite, la suite de ma carrière sera compromise. Il ne faut pas se leurrer. C’est pour cela que je ne veux pas me poser trop de questions sur ce que je ferais si je l’inclinais. Je dois impérativement gagner. Si cela ne se passe pas comme prévu, alors mon niveau sera remis en question. Ce sera peut-être le moment de penser à autre chose…

« Je ne voulais pas boxer pour boxer »

Lors de vos deux derniers combats, en octobre et décembre 2020, on vous a trouvé moins tranchant non pas parce que vous auriez perdu vos qualités pugilistiques mais parce que vous avez donné l’impression d’être moins impliqué. On se trompe ?

Vous avez bien résumé les choses. Il est vrai que j’ai été moyen lors de ces deux confrontations. Elles avaient lieu en huit rounds, sans titre en jeu. Le but était simplement de gagner et de rester actif. J’ai eu du mal à trouver la motivation. Mais là, pour ce championnat d’Europe, je l’ai ! Durant ces deux ans, j’ai eu des opportunités de disputer des combats mais, honnêtement, même si je n’étais pas non plus à deux doigts d’arrêter, je ne voulais pas boxer pour boxer. J’ai déjà bien roulé ma bosse et suffisamment tourné pour cela. Là, il y a un enjeu et je repars de plus belle. Le titre EBU, c’est une bonne opportunité. Je ne crache pas dessus d’autant que c’est une ceinture que je n’ai jamais eue. J’avais disputé un championnat d’Europe contre Edis Tatli, en Finlande, en avril 2015, mais en ayant été appelé au dernier moment, quinze jours avant l’échéance, et j’avais été injustement déclaré perdant aux points.

Comment faudra-t-il vous y prendre face à l’Italien ?

Sa boxe n’est pas toujours lisible. C’est quelqu’un qui aime bien la castagne et qui y va. Par moments, ses attaques sont désordonnées ou, en quelque sorte, aléatoires. A moi d’être prêt et de ne pas me faire avoir en le laissant imposer un faux rythme. Je serai à l’affût. Le but sera de m’imposer physiquement, de saper sa confiance et de montrer, dès le début du combat, que c’est moi qui mérite la ceinture. Je ne me fie pas au fait qu’il compte peu de victoires avant la limite. Cela ne veut rien dire. Je ne fais pas trop de plans. Je m’adapterai en fonction de la tournure des débats.

Propos recueillis par Alexandre Terrini

Découvrez aussi
crossmenu
linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram