Le Français (3 v) n’a éprouvé aucune difficulté pour terrasser prestement le modeste Belge Ali Baghouz (10 v, 1 n, 2 d), 278e mondial, arrêté par l’arbitre dès la deuxième reprise, le 16 décembre, sur le ring de La Scène musicale de Boulogne-Billancourt.


L’objectif était clair pour le camp tricolore : se relancer avec la manière, par un succès probant et spectaculaire, emmagasiner de la confiance pour repartir de l’avant et, accessoirement, faire taire les critiques naissantes dénonçant, pêle-mêle, un manque de puissance patent pour un lourd, une assiduité à l’entraînement pas toujours sans faille ou encore, des prestations peu convaincantes. Bref, la litanie connue des reproches que l’on peut adresser à une super star programmée, consciente de son formidable potentiel et qui a le culot de le proclamer. Pour sûr, Tony Yoka a rempli son contrat sans discussion en martyrisant à l’étouffée son rival du soir, lequel n’a jamais existé durant les moins de six minutes qu’ont duré un duel qui n’en a rapidement plus été un.
« Ce n’est pas fini ! Ce n’est que le début ! »
La donne de la confrontation n’était un mystère pour personne : nettement plus petit, le Belge se devait de prendre le risque d’avancer pour casser la distance et imposer à la fois un pressing constant et un mano a mano de près. Tout aussi classiquement, le Francilien comptait le repousser en exploitant son allonge nettement supérieure et en donnant son direct du bras avant, histoire de s’ouvrir un boulevard et de passer dans la foulée son uppercut ou sa droite en piston. Problème : si le second, d’emblée extrêmement entreprenant, se tint à son plan de bataille, le premier n’osa pas en faire autant. Le résultat fut sans appel : encaissant à satiété les directs du gauche de l’Yvelinois, Ali Baghouz fut compté une première fois puis une deuxième dès la reprise initiale après avoir été touché par des crochets droits au visage. Ce fut le chant du cygne car dans l’opus suivant, le scénario fut strictement identique. De quoi inciter le directeur de combat à siffler la fin de la partie.


Tony Yoka pouvait exulter et s’expliquer devant son public : « J’ai tout changé, notamment de coach. Je suis également allé aux États-Unis. Cela a mis un peu de temps à se mettre en place. Il a fallu que je m’adapte. Je n’avais pas autant brillé que je l’aurais voulu lors de mon précédent combat. Il me manquait de l’agressivité et de l’envie. Là, je me suis lâché. J’avais vraiment à cœur d’offrir un beau spectacle ce soir. Ce n’est pas fini ! Ce n’est que le début ! » Nul n’en doute et tout le monde le souhaite.
Par Alexandre Terrini
Mise en ligne par Olivier Monserrat-Robert
Crédit images - KDLP/Ringstar