Le 22 octobre, chez lui, à Bourgoin-Jallieu, l’Isérois (12 v) a dominé sans discussion, aux points (99-91, 99-91, 99-91) Tamaz Avdiev (12 v, 17 d) pour s’emparer du titre national des welters. Il suit sans ciller son tableau de marche.
Entraîneur du vaincu, Vincent Felice a l’immense mérite d’allier fair-play et impartialité dans l’analyse. « C’était une opposition de styles.Yanis est un magnifique styliste tandis que Tamaz est davantage un boxeur résistant, dur au mal. Cela a donné dix beaux rounds. Tamaz a fait ce qu’il pouvait au regard de la qualité de son adversaire et du peu de temps de préparation qu’il a eu, soit cinq semaines. La stratégie consistait à travailler au corps sur deux ou trois coups au maximum pour ne pas s’exposer aux contres de Yanis dont on sait qu’il est très rapide de bras et possède un super coup d’œil. Yanis était une classe au-dessus. Franchement, je n’ai rien à reprocher à Tamaz. Il a fait exactement ce qu’il fallait faire. Peut-être aura-il dû pendre un peu plus de risques mais qui sait s’il serait-il alors allé au bout ? », interroge le technicien Guebwillerois qui espère que son protégé aura une nouvelle chance nationale.
« Je pense avoir le niveau européen »
« Le plan était de boxer en misant sur ma vitesse et ma technique sans forcément chercher le coup dur, confirme Yanis Mehah. C’est ce que j’ai fait pendant dix rounds. Dans un premier temps, Tamaz était un peu dans l’attente si bien que j’ai avancé. Il voulait me pousser dans mes retranchements sur le plan physique car c’était le premier dix rounds de ma carrière. Ensuite, comme il était en retard au pointage, il a davantage attaqué, si bien que j’ai sciemment reculé pour mieux désaxer et remiser. Franchement, cela s’est vraiment passé comme je le voulais », se félicite le protégé de Papou Ouajif qui a fait montre de la vista dont on le sait capable.
Cela n’avait, au demeurant, rien d’évident car le Rhônalpin s’était fracturé la main droite en février dernier. Une blessure qui avait nécessité une intervention chirurgicale et dont, fort heureusement, il ne se ressent plus. Toujours est-il que cet aléa a, en sus de l’épidémie de Covid-19, retardé le cours de sa carrière.
A présent, il ambitionne logiquement de défendre sa ceinture avant de viser un échéance continentale. « Même si je pense avoir le niveau européen, je souhaite procéder étape par étape, assure-t-il. Néanmoins, il faut encore que je gagne en puissance pour arriver à abréger mes combats. »
