Le Tricolore s’est incliné devant l’Irlandais Aidan Walsh qui a fait parler son allonge supérieure. Une cruelle désillusion car il y avait sans nul doute la place pour franchir l’obstacle.
Immédiatement dans le ton et le vif du sujet, le Français se montrait entreprenant et laissait entrevoir ses facilités techniques. C’est lui qui s’efforçait de prendre les débats à son compte en veillant à ne pas partir à l’abordage la fleur au fusil. Ce qui impliquait de ne pas se jeter, quitte à temporiser pour faire déclencher l’Irlandais, plus grand que lui. De louables intentions mais insuffisantes pour prendre l’ascendant. Notamment parce qu’il avait trop tendance à en découdre les mains basses ou trop écartées, ce qui offrait des ouverture à son rival, lequel n’en demandait pas tant. Dans le deuxième opus, le Mulhousien se montrait opportunément plus tranchant mais avait le tort de ne pas assez désaxer en sortie d’attaque afin de ne pas s’exposer aux remises de son contradicteur.
« Je n’ai aucune excuse »
De fait, un peu moins généreux dans l’effort, le Britannique était, en revanche, un tantinet plus précis et efficace, ses touches étant plus nettes. Surtout, ses pas de retrait et ses esquives empêchaient le Français de le cadrer, ses coups arrivant en bout de course. Et quand l’Alsacien réussissait à s’approcher, l’Irlandais opposait une garde compacte à souhait pour bloquer les assauts du champion de France ou, au pire, passait les bras. Fort de son avance, le visiteur se contentait de gérer dans la dernière reprise en en décousant sur les jambes et en obligeant Wahid Hambli à le chasser sans réussir à le coincer dans les cordes pour porter l’estocade.
« La solution, c’était de travailler à mi-distance et de le bousculer davantage, analyse John Dovi, manager général des équipes de France seniors masculines. Wahid avait systématiquement un temps de retard devant un adversaire qui a su le tenir et le maintenir à distance. » « J’ai eu du mal à casser la distance même si c’est quelque chose que nous avions bossé à l’entraînement, convenait, de son côté, le vaincu. Le staff et moi savions que ce n’est pas le genre de boxeur qui me fait briller. Pour autant, je n’ai aucune excuse. C’est une immense déception. Je me doutais que le premier round serait extrêmement important. Le fait que l’Irlandais l’ait gagné a changé la physionomie du combat. Derrière, il a tourné et pris son temps tandis que moi, je me suis exposé à ses contre-attaques. Je reviendrai plus fort. »
