Vincent Legrand au pied du mur

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A trente ans, le Nordiste (32 v) relèvera, ce vendredi, en Irlande du Nord, un défi de taille : détrôner le champion d’Europe des coqs, le frappeur écossais Lee McGregor (10 v). Même si tout n’a pas été simple, il a les armes pour créer une immense surprise.

Disputer un titre continental à l’extérieur, de surcroît à Belfast, dans une ambiance qui s’annonce pour le moins surchauffée : voilà qui n’impressionne aucunement le toujours très flegmatique Vincent Legrand : « Je l’aborde bien. Je ne suis pas d’une nature inquiète. On va composer avec les éléments. Il n’y a pas lieu d’avoir la pression. Je suis content de vivre ça et d’être à l’affiche d’une réunion organisée par MTK en partenariat avec Top Rank. J’ai commencé la boxe à cinq ans pur connaître des moments comme celui-là. Ce sera une belle expérience dans ma vie d’homme. Cela reste un combat de boxe. Je ne vais pas à la guillotine. J’ai vu ce que Lee McGregor a montré lors de sa précédente défense de titre face à Karim Guerfi mais d’un combat à un autre, d’un style d’adversaire à un autre, ce n’est pas forcément significatif. Je m’attends à ce qu’il avance car il a une boxe offensive. »

« Il faudra que je le travaille avec mon bras avant »

Dans ces conditions, que faudra-t-il faire pour ne pas être submergé ? « Ce sera à moi de faire le combat dans la mesure où c’est moi le challenger et où l’on sera chez lui. On sait comment cela se passe en Grande-Bretagne. Ce sera la première fois que je rencontrerai quelqu’un d’aussi grand que moi. A moi d’être vigilant, de prendre le moins de coups possible, en particulier en début de combat pour ne pas me faire cueillir à froid, et… de le boxer. Il faudra que je le travaille avec mon bras avant afin de l’empêcher de construire sa boxe, ne pas le laisser s’organiser et pouvoir le contrer. Dans un premier temps, je miserai sur ma technique. Puis, si au fil des rounds et en fonction de leur déroulement, il est nécessaire d’y aller, j’irai. »

Celui qui est entraîné par son père Joël n’aura pas la partie facile, lui qui est donc monté en coqs, catégorie où il « se sent mieux car il était vraiment très compliqué de faire la limite en mouches ». Cependant, il n’a plus fréquenté le carré magique depuis décembre dernier. Par ailleurs, cela fait trois ans qu’il n’a pas disputé de championnat d’Europe ni de titre international. Une injustice sportive car le Français le méritait amplement, lui qui a longtemps figuré dans le top trois planétaire et qui pouvait légitimement aspirer a minima à une demi-finale mondiale. « Mais on ne me l’a pas proposé », déplore-t-il.

« Mon manque d’activité de me fait pas peur »

Par-delà ce déficit de compétition dans les jambes et les poings, Vincent Legrand n’a été sollicité pour en découdre outre-Manche que mi-juin. Au regard de la conjoncture marquée par des opportunités qui se font très rares, il n’a pas tergiversé avant d’accepter le challenge, certes pas au pied levé mais pas loin. « C’était ça ou rien, résume-t-il. Mon manque d’activité de me fait pas peur. De toute façon, maintenant que la machine est lancée, il n’y a plus à avoir peur. La préparation a été extrêmement compliquée. A cause de la crise sanitaire, nous n’avons pas eu de sparring-partner même étranger. Si bien que je n’ai mis les gants qu’avec des petits jeunes de mon club et qu’une seule fois à Pont-Sainte-Maxence, avec Hugo Legros. » De plus, l’intéressé n’a pas été détaché, à l’approche de l’échéance, par la Mairie qui est son employeur au sein du service des sports. La nouvelle équipe municipale n’a, en effet, pas donné suite à la demande en ce sens qui lui a été adressée. Un choix avec lequel le sociétaire de l’USOBL Boxe Bruay a dû composer.

En cas de défaite sur les bords de la mer d’Irlande, il n’est pas sûr que le Tricolore poursuive l’aventure entre seize cordes. « Honnêtement, c’est une hypothèse qui est dans ma tête, avoue-t-il. Même si je gagne aussi d’ailleurs… Disons que si je l’emporte et que j’ai ensuite une chance mondiale, bien sûr, je la saisirai. Mais si je m’aperçois que l’on repart dans le schéma actuel, je mettrai un terme à ma carrière. Quand on voit l’étendue des dégâts et ce qu’il se passe à cause de l’épidémie de Covid-19, je ne sais pas où l’on va. »

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