Victor Young Perez, la mémoire éternelle

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Mardi 16 avril, à l’Insep, avait lieu la traditionnelle cérémonie commémorant le tragique destin de l’ex-champion du monde des mouches, victime de la barbarie nazie. L’occasion de rappeler à chacun la nécessité du vivre ensemble, a fortiori par les temps actuels.

Grand ordonnateur de cet événement aux vertus à la fois fraternelles et didactiques, Azdine Ben Yacoub, Président du Comité de la mémoire des enfants déportés parce que nés juifs mais également du Ring de Fontenay, a retracé l’itinéraire de Victor Young Perez, enfant de Tunis, venu en Métropole y chercher gloire et fortune entre seize cordes. Ce qu’il trouva en devenant champion du monde, en 1931, à vingt ans, après avoir terrassé l’Américain Frankie Genaro, à Paris, dans un Palais des Sports en ébullition.

Le chant du cygne, déjà. En cause, pêle-mêle, un relâchement coupable à l’entraînement, des défaites, des amours contrariés et, surtout, la montée des périls dans la France de la Collaboration. Arrêté par la police, l’ancienne gloire des rings fut déporté à Auschwitz. Lors de la tristement célèbre Marche de la mort, cette évacuation ordonnée par les SS alors que la victoire des Alliés se dessinait irrémédiablement, il fut abattu dans la neige pour être sorti des rangs et être allé chercher un sac de pain à l’intention de ses camarades d’infortune, comme lui, à bout de force. Depuis vingt-cinq ans, une plaque à son nom est apposée dans la salle d’entraînement du pôle France de boxe, à l’Insep.

Directeur de l’Insep, Fabien Canu a assuré que « le sport n’a de raison d’être qu’au regard des valeurs de fraternité et d’amitié qu’il véhicule mais aussi du devoir de mémoire que nous avons, notamment vis-à-vis de tous ces sportifs qui ont donné leur vie pour la France. Il est d’ailleurs prévu que l’année prochaine, nous honorions de la même manière, dans notre piscine, le nageur de confession juive Alfred Nakache. » Lequel fut interné dans les camps mais qui, lui, eut la chance d’en revenir.

Après avoir excusé l’absence des équipes de France olympiques masculines et féminines, respectivement en lice aux championnats d’Europe, à Belgrade, et en stage aux États-Unis, tandis que les juniors venaient juste de rentrer de l’Euro qui s’était déroulé en Croatie, la Président de la FF Boxe, Dominique Nato, qui était présent lors de la pose de ladite plaque, a rappelé qu’il s’est récemment rendu, avec le mouvement sportif, à Auschwitz. « On a pu mesurer ce qu’il s’est passé, ce que les prisonniers comme Victor Young Perez ont vécu », a-t-il raconté sobrement.

Enfin, le député du Val-de-Marne, Guillaume Gouffier Valente, a évoqué « un très grand homme, symbole des valeurs républicaines et humanistes ainsi que de l’amitié entre les deux rives de la Méditerranée, un martyr de la lutte contre l’antisémitisme et de tous les fléaux que l’on connaît, en premier lieu, le fascisme. » Et d’affirmer que « Victor Young Perez est un nom qui parle à toutes les générations, que l’on connaisse ou pas la boxe ».

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