Ce samedi, chez elle, à Saint-Maur, la Française (13 v, 2 d) tentera de remporter la ceinture EBU vacante de super-légers. Pour cela, elle devra venir à bout de la solide Roumaine Ioana Fecioru (7 v, 2 d).
Sébastien Piteau est un père aimant mais un père lucide, lui le coach habituel de sa progéniture. Mais, voilà, il a eu l’intelligence de reconnaître les limites du genre. « Nous avons changé des choses, raconte-t-il. Lorsque Victoire avait disputé et perdu, sur décision partagée, le championnat WBC silver contre la Mexicaine Magali Rodriguez, en juin 2022, certains petits détails avaient manqué durant la préparation. Si nous avions été meilleurs, le match n’aurait pas été serré. Nous nous sommes dit qu’il fallait faire en sorte que cela ne se reproduise plus. Or, en ce qui me concerne, je dois faire tourner mon bar, organiser quasiment tout seul et de A à Z les galas et j’entraîne Victoire. Or, pour une échéance de haut niveau, on ne peut pas faire ça. Ce n’est pas assez professionnel. J’ai donc fait le choix de confier Victoire à un ami. Pendant plus de quatre mois, elle est partie se préparer à l’Olympic Boxing Tarn, avec Nicolas Fernandez qui est l’un de mes anciens boxeurs. J’ai une totale confiance en lui. »
Dans le Sud-Ouest, l’Indrienne a mis l’accent sur la mi-distance, un secteur où, dixit son paternel, « elle n’était pas toujours très performante et un peu désunie ». Il s’est aussi agi d’améliorer ses points forts que sont la précision et la vitesse. Sans compter des mises de gants, notamment avec Narymane Benloucif, Anissa Benyoub, Lilia Cherifi et Audrey Chibani.
« Victoire n’a jamais été aussi forte »
Quant à la Roumaine, elle a un profil identifié. « Elle avance tout le temps et ne baisse pas de régime, décrypte Sébastien Piteau. Elle imprime un rythme élevé mais toujours linéaire, sans changement. Et puis, même si elle est vaillante, elle est très perméable défensivement et prend trop de coups. » Dans ces conditions, Victoire Piteau s’efforcera d’imposer sa boxe offensive pour tenter de faire reculer sa rivale, laquelle n’est vraiment pas à son aise quand il s’agit d’enclencher la marche arrière. « Le but sera d’avancer en étant mobile du buste, en désaxant pour varier les angles de frappe et en sortant latéralement. La blessure sera un paramètre à ne pas négliger car ce sera un choc entre une gauchère et une droitière. Le travail physique qui a été effectué devrait porter ses fruits d’autant que le combat sera dur dans la mesure où personne ne voudra lâcher, prédit Sébastien Piteau. Mais Victoire arrive dans la forme de sa vie. Elle n’a jamais été aussi forte et elle a, cette fois, très bien géré son poids. »
Bref, tous les feux sont au vert pour celle qui se produira à guichets fermés devant son public.