Le 13 décembre, dans la banlieue de Châteauroux, la Française (15 v, 3 d) a été maîtresse de son sujet pour conquérir le titre WBA gold des super-légers aux dépens de la Vénézuélienne Alys Sanchez (18 v, 1 n, 10 d), battue aux points (98-92, 98-92, 97-93).
Appliquée, l’Indrienne démarrait comme il le fallait et comme la chose était prévue : en restant à distance et en s’évertuant à être propre techniquement. Les mains bien hautes, elle donnait classiquement son bras avant pour, ensuite, passer son gauche. En face, la Sud-Américaine jouait crânement la partition à laquelle on s’attendait. A savoir, se ruer à l’attaque pour imposer des corps-à-corps usants et, au besoin, pourrir les débats en accrochant. En somme, elle cherchait la bagarre et même si certains de ses crochets trouvaient leur cible, la Saint-Maurienne ne se laissait pas embringuer dans des mano a mano à l’issue incertaine. Dès qu’elle avait touché en remisant, elle effectuait un pas de retrait opportun, histoire de se mettre hors de portée de la Latina et de repartir en bon ordre. Alys Sanchez ne s’en laissait pas compter et continuait à imposer le pressing et l’épreuve de force comme si de rien n’était. De faits, ses rochets courts des deux mains faisaient mouche par intermittence.
Une propension à sortir rapidement de la zone de contact tout en soignant les moyens de défense
Cependant, la Tricolore s’efforçait de ne pas tomber dans le piège. Son bras arrière en ligne faisait merveille, de même que sa vitesse gestuelle quand elle déclenchait des séries en cross au visage, de près. Sans oublier, parfois, des coups uniques - uppercuts, jabs, et droites plongeantes - de toute beauté. Suffisant pour la voir prendre un avantage mérité et creuser logiquement l’écart. Sa propension à sortir rapidement de la zone de contact tout en soignant les moyens de défense - garde serrée et esquives rotatives - empêchait la visiteuse de débiter avec l’efficacité escomptée.

Pour autant, cette dernière ne faiblissait pas et n’en démordait pas. Elle poursuivait son forcing pas toujours dans un style académique qui eut ravi les puristes mais avec un entrain infernal qui débouchait sur de fréquents chocs de têtes. Tout le mérite revenait à Victoire Piteau qui, tantôt, prenait l’initiative, tantôt, remisait mais ; dans les deux cas, avec maîtrise et détermination, en proposant des combinaisons plus élaborées et plus justes.
Un constat que les juges validaient sur leurs bulletins en lui accordant une victoire importante et pleine de panache.

