Ce samedi, dans la banlieue de Châteauroux, la Française (14 v, 3 d) tentera de s’emparer de la ceinture WBA gold des super-légers. Pour cela, elle devra venir à bout de la solide Vénézuélienne Alys Sanchez (18 v, 1 n, 9 d).

L’Indrienne sait à qui elle aura affaire et qu’il faudra la jouer serré. « La Vénézuélienne est très expérimentée. Elle vient des catégories de poids inférieures et a déjà été titrée au niveau mondial, rappelle son père, Sébastien Piteau. Pour le reste, elle a un style latino. Elle ne lâche rien et va à la guerre mais sans être décousue. Surtout, c’est quelqu’un qui sait s’adapter. Dès qu’elle est embêtée par quelque chose, elle trouve la solution pour ne plus se faire toucher. Elle est extrêmement dangereuse en début de combat car elle prend pas mal de risques. En revanche, elle a, ensuite, tendance à s’émousser physiquement. Et puis, techniquement ainsi qu’en termes de vitesse de bras, elle est, à mon sens, inférieure à Victoire. »
Laquelle, étant plus grande et dotée d’une allonge supérieure, devra « tenir à distance la Sud-Américaine, enchaîner et sortir rapidement de la zone de contact, prévient son paternel. Surtout, elle devra ne pas faire durer les échanges à mi-distance car Alys Sanchez sait très intelligemment pourrir les débats quand elle est en difficulté. Il faudra donc aussi que Victoire se déplace plus que d’habitude, de manière juste et précise, sur un ou deux pas, pour empêcher l’adversaire d’attaquer ou de contre-attaquer. C’est d’ailleurs un domaine qu’elle a travaillé durant la préparation et dans lequel elle a progressé. »
« Victoire doit assumer son statut »
La Tricolore a également mis l’accent sur le physique, assure Sébastien Piteau : « Après le championnat du monde WBA extrêmement serré, en juillet dernier, contre Samantha Worthington, à l’issue duquel nous aurions pu revendiquer la victoire, nous nous sommes remis en question et nous nous sommes demandé ce que nous aurions pu faire pour l’emporter. En l’occurrence, prendre de la densité musculaire pour avoir davantage de puissance dans les coups, à l’impact. Ce que Victoire a fait. Elle a désormais un vrai poids de super-légère. »
N’est-ce pas trop risqué de disputer un duel aussi relevé avec autant d’enjeu seulement cinq mois après la défaite concédée sur le fil devant Samantha Worthington ? « Non, répond Sébastien Piteau. Aujourd’hui, Victoire doit assumer son statut. Quand on a l’ambition d’aller tout en haut, cela ne sert à rien de faire des six rounds contre des filles de moindre niveau. »

