La Fuméloise a été battue pour la cinquième fois, samedi à Pontarlier, en finale du championnat de France. Son engagement complet dans son sport depuis six ans finira par payer.
Marine Rostan ne compte pas les heures passées sur le ring, ici à Fumel, ou en stage. Crédit image « SO »
Arrivée à la boxe un petit peu par hasard il y a six ans avec quatre copines, Marine Rostan a bien fait de privilégier le noble art au football, avec lequel elle hésitait. « On cherchait un sport et ma cousine faisait de la boxe. Mes parents connaissaient l'entraîneur, Tahar (Houaoura, NDLR) donc je me suis décidée, je ne le regrette pas », se souvient Marine Rostan. Des cinq adolescentes, elle est la seule à avoir poursuivi l'aventure avec assiduité et réussite. « Petite, j'étais assez renfermée, la boxe m'a permis de m'ouvrir », constate-t-elle. D'ailleurs, aujourd'hui, elle est employée par la mairie de Monsempron-Libos, qui la soutient, et s'occupe des enfants dans le cadre des activités périscolaires, tout en étant détachée pour pouvoir s'entraîner. « On fait des animations, du sport, pas souvent de la boxe, je trouve difficile d'entraîner des enfants qui ont entre 8 et 13 ans, je suis sûrement trop exigeante, je préfère faire d'autres sports avec eux ». Mais elle s'occupe quand même des jeunes du club et de l'aéroboxe, une version plus ludique. Entre son emploi, les entraînements et ses propres séances de préparation quotidiennes, « les emplois du temps sont chargés. Mais on s'habitue ».
Du temps et des kilomètres
Entre les séances de travail physique (fractionné, sac...) et technique et les mises de gants, il ne faut compter ni son temps ni ses kilomètres. « Il n'y a pas de filles à son niveau ici. Elle est obligée d'aller mettre les gants à Bordeaux ou à Montauban. Il ne faut pas avoir peur de se déplacer », précise Tahar Houaoura, l'entraîneur et mentor de Marine Rostan. Et avant certaines grandes échéances, comme celle de samedi soir à Pontarlier (Doubs), elle fait même une séance de vidéo pour étudier son adversaire. Pour cela, elle peut s'appuyer sur son entraîneur (voir ci-dessous). « Il m'a tout appris, il m'a formé depuis le début », assure la native de Bordeaux, désormais résidente de Duravel (Lot). Jusqu'à l'amener à une place de numéro 1 française et numéro 4 mondiale. « Quand j'ai commencé, je ne m'imaginais pas en arriver là, je ne voyais pas l'enjeu. Maintenant, ce n'est plus pareil ». Les stages en équipe de France lui ont aussi permis de progresser. « C'est très dur, on s'entraîne jusqu'à trois fois par jour, on mange boxe, on dort boxe. Il y a davantage de mises de gants. Et c'est encore plus vrai quand on va à l'étranger et qu'on rencontre des boxeuses qu'on est susceptibles de combattre lors des grands championnats », explique Marine Rostan. Elle avait déjà croisé son adversaire de samedi, Delphine Mancini, lors de ces stages. Le travail n'a pas encore payé mais la suite devrait être bien plus rose. « Marine n'a que 23 ans, elle a l'avenir devant elle », s'enthousiasme Tahar Houaoura dans un grand sourire.
Par Adrien Larelle
Source : Sud Ouest