L’Assemblée générale fédérale s’est tenue, en présentiel, samedi 25 septembre, à Saint-Denis, au siège du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Un lieu inédit, censé marquer un nouveau départ, celui de la reprise sportive et de la reconquête des licenciés.
Mobilisation, union, concertation : tels sont les maîtres-mots aux allures de devise martelés par le Président de la Fédération, Dominique Nato, lors de son rapport moral. Un triptyque refondateur qui n’a rien d’usurpé alors que la FF Boxe affiche une perte de 50 % de ses licenciés, elle-même synonyme d’une baisse de recettes d’un million d’euros. Sans compter un zéro pointé aux Jeux olympiques de Tokyo. Bien sûr, l’heure est plus que jamais à la relance. Dans cette optique cruciale, la Fédération entend se montrer « proactive et facilitatrice », dixit Dominique Nato. Une double exigence matérialisé par le versement de plus de 800 000 euros aux comités et aux clubs via le Projet sportif fédéral (PSF), lequel comprend un Plan de relance de l’activité. Sans compter 50 % de réduction sur les taxes d’organisation et d’autres ristournes.
« Être mesuré et ne pas faire table rase du passé »
Un soutien qui a produit les effets escomptés, s’est félicité Pascal Cordier, vice-Président délégué de la Fédération, en évoquant les activités de la Ligue nationale de boxe professionnelle (LNBF). « Si la boxe pro a été fortement impactée, désormais, on enregistre en moyenne entre cinq et six réunions chaque week-end, a-t-il précisé. On voit donc que c’est reparti. On constate également un regain d’activité concernant les championnats de France. » Pour conforter pareille tendance à l’embellie, la FF Boxe a décidé de maintenir en vigueur ladite remise de 50 % et que ceux qui se licencient en cette rentrée le resteront jusqu’à fin 2022. Par ailleurs, a assuré Pascal Cordier, un Comité directeur et un Président de la LNBF seront élus d’ici 1er janvier 2022. Les pugilistes pros sont, quant à eux, fermement invités à opter pour le statut d’auto-entrepreneur. A cette fin, la Fédération a conclu une convention avec la société Hurdler, laquelle est mandatée pour épauler gratuitement les athlètes, les entraîneurs et les clubs dans cette démarche.
Depuis de longs mois, la FFBoxe se démultiplie çà et là, comme l’a détaillé la Secrétaire générale, Marie-Lise Rovira, dans son rapport adopté à l’unanimité des voix. Organisation des AG électives en distanciel dans les comités régionaux ; signature de partenariats avec la Fédération française du sport d’entreprise, la plate-forme Fight Nation ou encore, avec les Cutmen nationaux et Century 21 ; déploiement du contrôle de l’honorabilité des dirigeants et des encadrants etc. : les dossiers à traiter n’ont pas manqué, loin s’en faut.
Néanmoins, pas besoin d’être grand clerc pour deviner qu’en ces temps de crise sanitaire et de récession, les finances ne sont pas au beau fixe même si la gestion rigoureuse de la précédente mandature avait permis de constituer de précieuses réserves qui se sont révélées fort utiles pour traverser sans trop d’encombres la période actuelle. Il n’empêche, le trésorier de la Fédération, Patrick Forrett, a confirmé que les comptes de l’année 2020 étaient grevés par un déficit aisément compréhensible de 535 000 euros. Quant au budget prévisionnel de 2021, marqué du double sceau « du réalisme et de la transparence », il a été élaboré en tablant sur un déficit de 103 000 euros et un panel de 40 000 licenciés.

La nouvelle équipe, aux manettes depuis six mois, n’a pas été épargnée entre la crise sanitaire à gérer, les urgences à régler et les échéances majeures à honorer telles l’organisation pleinement réussie du TQO européen. Dans tous les cas, la méthode demeure la même : prendre le temps de la réflexion pour ne pas verser dans la précipitation et éviter les excès en tous genres. « Notre ambition est d’être mesurés et de ne pas faire table rase du passé », a résumé Dominique Nato. Ce qui signifie que les réformes engagées lors de l’olympiade passée seront menées à bien. Le tout dans la transparence et la légalité, en particulier financière. Idem en ce qui concerne la constitution et l’activation en plusieurs étapes des différentes commissions dont le périmètre a été dûment précisé afin que « le projet s’appuie sur des femmes et des hommes motivés », a insisté Dominique Nato.
« Mehdi Nichane sera notre capitaine de route »
Une exigence qui vaut tout autant pour les membres de la Direction technique nationale expressément sommés « d’être sur le pont » et de jouer collectif pour redresser la barre. Une union sacrée plus que jamais de mise après le fiasco de Tokyo. « Les résultats n’ont pas été à la hauteur pour des raisons que nous sommes en train d’évaluer. A nous de nous poser les bonnes questions et de ne pas faire deux fois les mêmes erreurs car la priorité absolue est d’être sur le podium à Paris, en 2024 », a averti le Président de la FF Boxe. Nouveau Directeur technique national (DTN), Mehdi Nichane sera aux commandes pour mener la troupe sur le chemin du succès retrouvé. « Il sera notre capitaine de route tant il maîtrise le haut niveau tout en ayant des compétences de terrain, a justifié Dominique Nato. Il sait ce qu’il se passe dans les clubs car il n’est pas coupé des réalités. Il a cette capacité à bien comprendre les problématiques que l’on retrouve dans les comités. »
Une polyvalence des plus appréciables tant les chantiers sont pluriels. « La FFBoxe ne se résume pas uniquement à la haute performance, a souligné son Président. Qu’il s’agisse du développement, de la formation, de la BEA etc., nous avons des obligations vis-à-vis de vous, les clubs. Nous ne voulons laisser personne en chemin ni privilégier un secteur par rapport aux autres. C’est tous ensemble que nous gagnerons. »