La tonalité de l’Assemblée générale, qui s’est tenue le 10 juin, à Hyères, a été marquée du sceau de cette saison post-olympique, de surcroît élective, puisqu’en février dernier, le Président et son équipe ont été reconduits dans leurs fonctions.
Patrick Wincke va succéder à Kévinn Rabaud
Le formidable palmarès olympique des Bleus aux JO de Rio - dix qualifiés, six médailles - a été l’occasion de rendre hommage au travail accompli par les clubs, les comités et l’ensemble de la Direction technique nationale, en particulier par le DTN, Kévinn Rabaud, qui a souhaité donner une nouvelle orientation à sa carrière professionnelle.

« Il a su mener la DTN à l’excellence, tant sur le haut-niveau et les collectifs France que sur les formations fédérales et sur la partie développement de la boxe pour tous », a souligné le Président de la FFB, André Martin. Et d’annoncer le nom de son successeur, Patrick Wincke, « qui n’est pas un spécialiste des sports de combat mais un battant et un travailleur ».
Des finances au vert, des licenciés en augmentation
Sur le plan comptable, les finances sont au vert avec un résultat largement positif, fin 2016, lequel a été approuvé à la majorité quasi-absolue des membres de l’AG tout comme le budget prévisionnel du prochain exercice. Outre d’une politique rigoureuse, il est aussi le fruit d’une convention d’objectifs revue à la hausse en 2016 par rapport à 2015 (+3,5 %) et de cotisations qui ont logiquement augmenté (+8,5 %) dans la mesure où la FFB peut s’enorgueillir d’un nombre de licenciés en croissance exponentielle.

Il est en effet passé de 46 024 à l’issue de l’exercice 2015-2016 à 55 409 lors de la présente saison avec, en toile de fond, une féminisation accentuée notamment en ce qui concerne les pratiquants (10 041 femmes et 30 411hommes en 2016). Quant au nombre de clubs et d’écoles, il est lui aussi en progression constante : 871 à ce jour contre 784 au terme de la saison 2012-2013. Pour asseoir cette dynamique, la FFB continuera de récompenser les clubs mais également, et ce sera une nouveauté, les comités affichant une évolution significative de leur nombre de licenciés et de clubs. A noter que dans le souci de pérenniser la démocratisation de la discipline, la FFB a fait le choix de ne pas relever le barème des cotisations pour la saison 2017-2018.
La boxe professionnelle, le grand chantier
Mais aussi flatteur soit-il, ce bilan ne serait rien sans perspectives. A cet égard, le premier d’entre eux est sans doute celui de la boxe professionnelle, à l’heure où le nombre d’organisations et donc de combats en France ne cesse d’augmenter avec, à la clef, des titres internationaux pour les pugilistes tricolores. Sans compter les organisateurs professionnels qui n’ont jamais été aussi nombreux et qui, a insisté André Martin, « entretiennent de très bonnes relations avec notre Fédération et les télévisions ».
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Il n’empêche, a déploré le Président de la FFB, « la création d’une ligue nationale de boxe professionnelle a été un semi-échec de la part du préfigurateur désigné par le secrétariat d’État aux Sports de l’époque. Ni le secrétariat d’État aux Sports, ni la Fédération française de boxe n’avaient de garanties quant au modèle économique propre à cette institution, au statut du boxeur professionnel, au statut des clubs accueillant des boxeurs pro. » Ce qui ne signifie pas que le projet soit mort-né, loin s’en faut : « Nous ne fermons pas la porte à la création d’une entité dédiée à la boxe professionnelle mais un travail de fond doit être mené pour cadrer cette future ligue et qu’elle soit bénéfique pour les acteurs qui font vivre cette boxe professionnelle : les boxeur(se)s, leur staff, les organisateurs professionnels, les partenaires et diffuseurs TV. »
De nouvelles pratiques à destination de nouveaux publics
Autres priorités, conformes à la politique prônée par le ministère des Sports, continuer de développer de nouvelles pratiques à destination de nouveaux publics. Il s’agit là de soutenir, pêle-mêle, la boxe santé, la boxe en entreprise, la boxe comme outil d’éducation, d’insertion et de mixité ; voire la boxe comme outil thérapeutique à destination de patients atteints de certaines pathologies avec l’idée de la rendre accessible sur ordonnance médicale et qu’elle soit donc prise en charge par le régime de Sécurité sociale.
Structurer la Fédération et ses organes déconcentrés
DTN par intérim, Daniel Emelin a, quant à lui, insisté sur « la nécessaire structuration de notre Fédération et de ses organes déconcentrés ». « Des efforts sont encore à réaliser et la réforme territoriale en sera l’occasion, a-t-il prévenu. Une structuration efficace passe nécessairement par l’emploi. La question de l’emploi devra être au cœur des préoccupations des prochaines années en privilégiant un cadre en charge du développement sur les treize grandes régions sans oublier de mieux accompagner les territoires ultramarins. »
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A cette fin, l’article 4 des Règlements généraux a été modifié avec l’instauration de dix-neuf comités régionaux : Auvergne - Rhône-Alpes, Bourgogne - Franche-Comté, Bretagne, Corse, Centre - Val-de-Loire, Grand Est, Guadeloupe, Guyane, Hauts-de-France, Île-de-France, Martinique, Normandie, Nouvelle-Aquitaine, Nouvelle-Calédonie, Pays de la Loire, Polynésie française, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie et La Réunion.
Les nouveaux comités régionaux devront proposer leur projet pour validation au Comité directeur fédéral avant le 30 novembre prochain. Pour cela, ils « seront assistés et accompagnés en fonction des besoins et il n’y aura pas d’ingérence de la part de la Fédération », a insisté le Secrétaire général de la FFB, Bernard Benabdallah. Et de rappeler que « comme les deux dernières saisons, les comités régionaux sont entrés dans une démarche de conventionnement avec la FFB, l’accompagnement financier de la Fédération envers ces comités s’est soldé par le subventionnement de quatorze » d’entre eux.
La prise de licence en ligne
L’avenir, c’est aussi le progrès et l’ouverture à la technologie. Dans cette optique, la prise de licence en ligne sera effective à partir du mois d’août et donc pour la saison sportive 2017-2018. Une innovation qui concernera l’ensemble des licences, exceptées celles de boxe amateur et de boxe professionnelle dans la mesure où celles-ci requièrent de se soumettre à des examens médicaux et de fournir les justificatifs afférents. Dans le cadre de ce dispositif, les clubs présaisiront les licences dans un espace dédié tandis que les comités régionaux devront valider les informations.
Par Alexandre Terrini