C'est fait pour Ballesta

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Le 16 mars, à Toulouse, l’Héraultais (18 v, 1 n) s’est emparé de la ceinture nationale vacante de super-légers en dominant aux points, à l’unanimité des juges (97-93, 98-92, 97-93), le valeureux Yves Mesny (4 v, 1 n, 13 d) appelé au dernier moment.
 
 
Le boxing business ayant ses raisons que la raison n’ignore pas, l’affiche de ce championnat de France n’était pas celle prévue. Initialement, c’est en effet Gallus Coulon qui devait donner la réplique à Bastien Ballesta. Mais il avait déclaré forfait deux jours avant l’échéance. Si bien qu’il fallut dégoter dans la précipitation un autre cochallenger. Certains ont renoncé et un a accepté de monter sur le ring au pied levé. En l’occurrence, Yves Mesny, méritant baroudeur des rings, habitué à en découdre à l’extérieur comme en atteste son palmarès négatif. Il n’empêche, ce changement d’opposition était plutôt une épine dans le gant du prometteur Bastien Ballesta, bombardé plus que jamais favori. Ce qui, à son jeune âge, et pour la première chance nationale de sa carrière, n’était pas forcément un cadeau.
 
Le début du duel le confirmait. Bien que pouvant miser sur une allonge supérieure, il peinait à se libérer, notamment à enchaîner. De surcroît, ses coups n’étaient pas franchement tranchants car pas suffisamment précis et souvent bloqués. D’autant qu’en face, son adversaire, plus trapu et également gaucher, faisait le métier et plutôt bien. Loin de se contenter de gérer en tournant et en montant les mains, il répliquait en délivrant des séries courtes. Très mobile mais pas pour autant fuyant, donnant des jabs avant d’accepter de brefs mano a mano de près, le Rhône-Alpin arrivait même à passer son bras arrière. Bref, il faisait mieux que de la résistance.
 
Il fallut attendre la quatrième reprise pour que le fils de Patrick Ballesta commence à se lâcher. Plus incisif et déterminé, ses combinaisons étaient enfin appuyées avec le souci d’alterner les zones de frappe, visant d’abord les flancs avant de remonter à la face. Doté d’une vitesse de bras supérieure et un peu plus actif, il prenait l’ascendant. Cependant, au terme de chaque round pris isolément, l’écart avec son contradicteur était loin d’être abyssal. Un relatif équilibre des débats à mettre à l’actif d’Yves Mesny qui gérait les échanges en vieux briscard, remisant à satiété et qui, grâce à sa capacité de se mouvoir quand et comme il le fallait, ne s’exposait pas durablement et n’était donc jamais débordé. En somme, le natif de Rillieux-la-Pape jouait crânement sa chance. En dépit des circonstances, il n’était assurément pas venu en Haute-Garonne en victime expiatoire.
 
« Yves mérite tout mon respect et celui du public de la boxe »
 
Néanmoins, les longs segments du Biterrois l’empêchaient d’avancer comme il l’eut aimé. Bastien Ballesta se plaisait à boxer, lui aussi, sur les jambes, parfois les mains basses, en adoptant une belle attitude traduisant une certaine aisance gestuelle, cependant pas toujours efficace. C’est que son manque de puissance lui interdisait de faire davantage la différence. Surtout, si les deux fausses-gardes se livraient sans avoir la main sur le frein, la confrontation se déroulait sur un faux rythme, certes assez soutenu mais sans embellie notoire. Mais, plus complet techniquement et inscrivant davantage de touches, de surcroît plus nettes, l’Héraultais l’emportait logiquement et sans discussion.
 
Devant les caméras de la chaîne L’Équipe, il avait le bon goût de rendre hommage à son rival : « Yves mérite tout mon respect et celui du public de la boxe. C’est un champion. Cela faisait un mois et demi que je me préparais et je me suis dit que le combat n’allait pas se faire. Lui a relevé le défi là où d’autres se sont échappés. »
 
Par Alexandre Terrini
 
Mis en ligne par Olivier Monserrat-Robert
 
Crédit images - Laurent Piccolilo

 

 

 

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