Un vrai combat de coqs

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Championne d’Europe des coqs, Delphine Mancini (5 v) remettra en jeu pour la première fois sa ceinture EBU face à sa compatriote Maïlys Gangloff (6 v, 3 d), ce vendredi, à Lyon. Un duel franco-français qui s’annonce passionnant.

A trente-cinq printemps, quand on a déjà été dix fois championne de France amateur dont huit en seniors, double médaillée continentale avant d’être sacrée à l’échelon hexagonal et européen dans les rangs professionnels, il en faut beaucoup pour être angoissée. De son propre aveu et sans pour autant nourrir un complexe de supériorité qui serait déplacé, la tenante du titre est des plus sereines, loin d’être rongée par l’inquiétude d’être défiée par une opposante réputée pour frapper. « On verra bien sur le ring, esquisse-t-elle. Je me suis préparée pour. Le but sera de faire étalage de mon bagage technique pour être au-dessus. Pour le reste, je n’ai pas de game plan particulier. La puissance de Maïlys ne m’impressionne pas forcément. Il n’y a pas spécialement quelque chose que je crains chez elle. Ce n’est pas le style de boxeuse que je redoute spécialement. »

La Francilienne a concilié sa préparation avec son emploi d’éducatrice à la Mairie de Vigneux-sur-Seine. Elle a notamment mis les gants avec l’Yvelinoise Marine Tollet et n’a pris que deux jours de congés. Cependant, tous les feux sont vert, aucune blessure n’étant à déplorer. Physiquement, l’Essonnienne, qui n’appréhende pas de devoir en découdre à l’extérieur, se sent bien, ayant « réussi à gérer afin de ne pas accumuler de la fatigue ». En cas de succès, l’objectif sera de briguer une chance mondiale.

De son côté, Maïlys Gangloff est impatiente d’entrer dans l’arène : « J’aborde ce championnat avec beaucoup d’excitation. J’attends de boxer Delphine depuis septembre 2022. En effet, nous devions initialement nous rencontrer en championnat de France mais cela ne s’est pas fait, rappelle-t-elle. Néanmoins, cela fait un an que je me suis préparée mentalement à l’affronter. Enfin, cela va arriver ! »

Maïlys Gangloff « a beaucoup appris avec Myriam Lamare »

Un report qui s’est accompagné d’une mue salvatrice suite à une collaboration fructueuse, l’hiver dernier, avec Myriam Lamare. « J’ai beaucoup appris avec elle, assure la Savoyarde. Tout d’abord, j’ai commencé à vraiment m’intéresser à la boxe, par exemple en regardant à la télévision ce que font les meilleures sur la scène internationale. J’ai découvert des choses. Si bien que je ne vais pas boxer comme d’habitude. »

Quelles sont les nouvelles cordes à l’arc de l’Aixoise qui s’entraîne, à présent, sous la houlette de Saadi Mechiche ? « Tout, répond -elle sans ambages. A la base, j’étais juste un bulldozer. Je roulais sur la fille en face de moi. J’ai conservé cette qualité mais je l’ai peaufinée. Sans cracher dans la soupe, ce que je faisais jusque-là était très brouillon. Désormais, je pense faire preuve de beaucoup d’intelligence sur le ring. Je boxe davantage avec ma tête. J’initie des actions à bon escient pour mettre à bout mes adversaires, si bien que je me fatigue moins physiquement. Je me suis également améliorée en ce qui concerne mes déplacements, mes appuis ainsi qu’en termes de rapidité gestuelle. Défensivement, j’ai aussi progressé, là encore parce que je suis plus mobile. Auparavant, j’étais un peu un sac de frappe. »

Résultat, le challenger se sent bien dans sa tête et dans ses gants : « Je vais y aller pour montrer tout ce que je sais faire avec. Ce sera le premier combat au cours duquel je vais m’amuser et réellement prendre du plaisir. Cela va être génial. J’envisage tous les scénarios. Cela se jouera à celle qui s’adaptera le mieux aux contraintes que l’Autre lui imposera. » Vrai.

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