Mohamed Dahmane Djemmal, Djamel Djemmal, Mathilda Fragnières et Maloé Teresi ont tous les quatre brillé en huitièmes de finale des Mondiaux juniors, à Budva, au Montenegro. Le podium n’est plus très loin.
« Mohamed Dahmane Djemmal a fait ce qu’il avait à faire »
On le sait, Mohamed Dahmane Djemmal (-54 kg) est à la fois capable de déployer une belle boxe en fin technicien qu’il est ou de se muer en battant organisé en mettant du cœur à l’ouvrage. Contre le Moldave Ion Leni, battu (4-1), « j’ai voulu qu’il privilégie l’aspect technique, quitte à ce que je lui fasse quelques piqûres de rappel dans le premier round, sourit Mohamed Taleb, entraîneur national en charge du collectif masculin jeunes. Finalement, Mohamed Dahmane s’en est tenu au schéma tactique convenu : à savoir, se positionner devant le Moldave et donner son direct du gauche ou un uppercut suivi d’un crochet dès qu’Ion Leni avançait ou encore, désaxer immédiatement en frappant puis enchaîner en revenant dès qu’il avait mis le Moldave dans le vent. Face à un bagarreur qui se jetait, cette stratégie s’est avérée la bonne. » En outre, le fait d’avoir mis l’accent sur l’explosivité au cours de la préparation a porté ses fruits. En effet, le Roubaisien « arrive à mettre des coups rapides et puissants, ce qui lui a permis de prendre plusieurs fois le Moldave de vitesse, lequel s’attendait à un bras de fer. En somme, Mohamed Dahmane a répondu présent et fait ce qu’il avait à faire », se félicite l’entraîneur national.
« Djamel Djemmal a été beaucoup plus intelligent et fin »
Quant à Djamel Djemmal (-63,5 kg), il s’en est également très bien sorti en triomphant (4-1) du Colombien Daniel Ramirez Bonett, « très costaud, très dur, bon encaisseur, au style pro, qui boxe sur un ou deux coups puissants pour détruire, quitte à négliger les moyens de défense, résume Mohamed Taleb. Pour cela, il a mis du rythme en délivrant des séries à distance tout en étant bien campé sur ses appuis au moment de frapper avant de désaxer immédiatement pour ne pas rester en face. Djamel Djemmal a été plus rapide, plus mobile, plus varié et, surtout, beaucoup plus intelligent et fin dans sa façon de mener les débats. » Seul bémol : le Nordiste a manqué de vigilance et été compté dans la deuxième reprise après avoir été touché au visage. Ce qui ne retire rien à sa prestation dans l’ensemble très aboutie grâce à sa capacité à tirer tout le parti de ses qualités.
« Mathilda Fragnières a mis en place les consignes »
Du côté des féminines, Mathilda Fragnières (-48 kg) est parfaitement entrée dans le vif du sujet en dominant aisément (5-0) l’Azérie Lala Madatova. « Même si nous savions que Matilda était au-dessus, il y avait un peu d’appréhension la concernant dans la mesure où elle n’avait pas boxé depuis juillet dernier, explique l’entraîneur national, Malik Naïm. Or, rien ne remplace la compétition. Pour un premier combat, elle a réussi à mettre en place les consignes données. En l’occurrence, garder le centre du ring, contrer l’adversaire avec son direct du bras avant et attendre que cette dernière aille à la faute en se jetant dans la zone de contact pour donner son bras arrière. Cependant, avec son envie de gagner conjuguée à la pression de l’événement, Mathilda a parfois eu tendance à être un peu trop généreuse dans ses offensives. Néanmoins, c’est elle qui a été la plus lucide tactiquement et la plus subtile et efficace techniquement. Le plus important était de prendre du plaisir malgré l’enjeu inhérent à cette échéance. » Ce qui a été le cas.
« Maloé Teresi a fait preuve d’intelligence »
De son côté, Maloé Teresi (-54 kg) avait affaire à la Grecque Maria Vergetaki, une rivale méconnue sur la scène internationale. Ce qui ne l’a pas empêchée de prendre nettement l’ascendant (5-0). « Dans ces conditions, comme nous ne savions pas vraiment à qui nous avions affaire, nous avions mis en place un schéma sur la base de fondamentaux, précise Malik Naïm. Le but était que Maloé s’adapte le plus vite possible dès les premiers échanges. Alors que la Grecque s’est montrée offensive dès le début en rentrant avec son bras avant, Maloé a occupé le centre du ring pour la contrer systématiquement avec son cross du bras arrière, effectuer des enchaînements variés et alterner les cibles. Cela a eu pour effet d’enrayer la fougue de Maria Vergetaki. Elle a fait preuve d’intelligence et a bien écouté les directives. Sa performance va lui donner confiance pour aborder au mieux les prochains matchs.»