Billal Bennama, Sofiane Oumiha et Moreno Fendero se sont qualifiés pour le dernier carré des Mondiaux seniors qui se tiennent à Tachkent. Ils sont donc assurés de monter sur le podium. Quant à Lounes Hamraoui et Makan Traoré, ils ont été éliminés en quart.
« Moreno Fendero a fait un combat construit »
Commençons par celui que l’on n’attendait peut-être pas à pareille fête. Moreno Fendero (-75 kg) a poursuivi sur sa lancée de la veille en prenant l’ascendant (4-1) sur le Tadjik Nekrus Salimov, suffisamment mobile pour rendre le Tricolore un tantinet moins précis. « Néanmoins, Moreno a fait un combat construit tout en se comportant en battant organisé, décrypte Malik Bouziane, entraîneur national en charge de la filière masculine. Il est en pleine confiance. C’est bien de le voir comme çà. En demi-finale, comme à son habitude, il mouillera le maillot. » Personne n’en doute.

Sofiane Oumiha assuré l’ordinaire
Sans être aussi brillantissime qu’il peut l’être, Sofiane Oumiha (-60 kg) a assuré l’ordinaire et l’essentiel sans être inquiété aux dépens de l’Espagnol José Quiles, vaincu 5-0 et que l’Occitan avait déjà dominé il y a un bon mois, au tournoi de Serbie. « Sofiane a eu un petit coup de mou et de fatigue, suggère Malik Bouziane. Surtout, il n’a pas toujours suffisamment monté les mains en sortie d’action, ce qui l’a parfois exposé au bras arrière de l’Ibère. » Il n’en reste pas moins que le Toulousain s’en est sorti sans trembler grâce à sa technique et à sa vitesse. Le voilà plus que jamais en lice pour décrocher son troisième titre planétaire.

« Billal Benanma a travaillé très proprement et à sa distance »
RAS non plus du côté de Billal Benanma (-51 kg) qui « a travaillé très proprement et à sa distance », dixit Malik Bouziane, pour dominer (5-0) le Taïwanais Po-Wei Tu et se hisser, lui aussi, en demie, ce qui lui garantit une troisième breloque mondiale. « En outre, Billal a été moins virevoltant grâce à une meilleure assise sur ses appuis, ce qui a conféré davantage de lisibilité et de puissance à ses coups », note l’entraîneur national. Le Blagnacais a, au demeurant, bien l’intention de ne pas s’arrêter en si bon chemin et vise une première finale planétaire.

« Lounes Hamraoui a trop subi »
Quand bien même affrontait-il un pugiliste local en la personne de l’Ouzbek Ruslan Abdullaev, Lounes Hamraoui (-63 ,5 kg) est, hélas, passé à côté de son duel « Il a trop subi, reconnaît Malik Bouziane. Il s’est plusieurs fois jeté avec son bras arrière sans être suffisamment précis. Ses coups n’atteignaient pas leur cible car il n’était pas à la bonne distance. En somme, il lui a manqué quelque chose. C’est dommage car techniquement et tactiquement, il est supérieur à l’Ouzbek. On dira que c’était un jour sans. » D’autant plus inexplicable que le Normand possède un vécu certain sur la scène internationale. La perspective de décrocher son premier accessit mondial, lui qui avait échoué au même stade de la compétition lors de la précédente édition, a aussi sûrement joué et explique en partie sa défaite (4-1).

« Makan Traoré a été moins tranchant qu’au tour précédent »
Enfin, face à l’expérimenté Kazakh Aslambek Shymbergenov, Makan Taroré (-71 kg), qui a été compté deux fois, s’est incliné (5-0) devant meilleur que lui sans pour autant avoir démérité, loin s'en faut. « Il a manqué de préparation dans ses attaques et a eu tendance à partir d’un peu loin, ce qui le faisait arriver tête baissée au moment de toucher, analyse l’entraîneur national. Il a été moins tranchant qu’au tour précédent. Peut-être à cause de l’enjeu et parce qu’il a eu beaucoup d’émotions à gérer ces derniers jours. Cela n’occulte pas le fait qu’il a réalisé un très bon parcours lors de ces Mondiaux. Cela va lui permettre d’aborder les Jeux européens en pleine confiance. » Ce qui est essentiel quand on a seulement vingt-deux ans.
