Fatia Benmessahel, Amina Zidani et Wassila Lkhadiri ont remporté leur quart de finale, jeudi 22 mars, aux championnats du monde, à New Delhi. Moins en réussite, Davina Michel, Delphine Mancini et Romane Moulai n’ont pour autant pas démérité.
« Le summum d’engagement et d’abnégation » de Fatia Benmessahel
Fatia Benmessahel (-63 kg) a continué d’épater la galerie. Après un premier round au cours duquel elle s’est montrée un tantinet crispée par l’enjeu, quitte à se faire toucher en sortie d’échange pour ne pas avoir suffisamment bien replacé ses mains, la Francilienne s’est remobilisée comme il convenait pour accentuer son pressing et lâcher les chevaux. A la clef, une victoire à l’arrachée amplement méritée, ne serait-ce qu’au regard de son envie et de sa détermination. « C’est vraiment une belle satisfaction, se félicite Stéphane Cottalorda, entraîneur national en charge de la filière féminine. Son match n’était peut-être pas techniquement son plus abouti du tournoi mais il a été un summum d’engagement et d’abnégation. »

Amina Zidani « avec sérénité et confiance »
Devant l’Indienne Manisha Manisha, Amina Zidani (-57 kg) a fait merveille par sa propension à travailler sur les fautes adverses. Plus rapide et plus mobile que sa rivale mais également plus rapide de bras, sa prestation a été un récital à base de contres et d’enchaînements tout en prenant soin de ne pas se livrer. Au final, « un match vraiment maîtrisé, résume Stéphane Cottalorda. Amina est sûre d’elle et de ses forces. Elle boxe avec sérénité et confiance, ce qui lui permet de tenter des choses. A cela, s’ajoutent son coup d’œil et sa capacité, désormais, à bien défendre sans reculer afin de rester à bonne distance de ses adversaires. »

Wassila Lkhadiri « de main de maître »
Troisième vainqueur du jour, Wassila Lkhadiri (-50 kg) a tout bien fait au dépens de la Marocaine Rabab Cheddar. « Elle a mené le combat de main de maître en s’imposant en patronne du ring du début à le fin, a apprécié l’entraîneur national Kamel Hasni. C’était vraiment abouti, très complet et sans lacune. Wassila a fait le match qu’il fallait en étant à l’écoute des consignes. On sent qu’elle monte en puissance et qu’elle est sur une bonne dynamique y compris mentalement. Idem en ce qui concerne la gestion de son poids qui se passe très bien. »
Davina Michel, un quart de finale encourageant
Face à la Chinoise Qian Li, vice-championne olympique, Davina Michel (-75 kg) s’est efforcée de prendre l’initiative et de travailler avec son bras avant mais l’Asiatique a évolué un cran au-dessus en se montrant suffisamment mobile et disponible pour ne pas se laisser enfermer. « Il y a eu un petit déficit de timing et de vitesse de la part de Davina, reconnaît Stéphane Cottalorda. Malgré toute sa bonne volonté, elle n’est pas parvenue à faire la différence ni à trouver la solution. Le fait qu’elle revienne de son opération à l’épaule, en juin dernier, a évidemment joué. Elle est restée sept mois sans boxer et n’a pu remettre les gants qu’en janvier. Il y a donc un déficit de repères et même physique qui a indéniablement pesé dans la balance. Dans ce contexte-là, être quart de finaliste, c’est bien. »
Retour en en boxe olympique réussi pour Delphine Mancini

Delphine Mancini (-54 kg) avait également fort à faire devant la Taïwanaise Wen Hsiao Huang qui avait déjà été championne du monde et qui est notoirement plus grande qu’elle. « Delphine a essayé de réduire la distance et d’être offensive mais elle s’est heurtée à une boxeuse à la fois très longiligne et très mobile, décrypte Stéphane Cottalorda . Même si, par moments, elle a réussi à enchaîner, la marche était un peu haute. Peut-être aurait-elle dû d’abord travailler au corps avant de viser le visage. Néanmoins, nous sommes très satisfaits du parcours qu’elle a réalisé jusque-là pour son retour en boxe olympique. »
« Romane Moulai est dans l’état d’esprit »

Contre la Japonaise Rinka Kinoshita, Romane Moulai (-52 kg) a un peu puisé physiquement. Si bien qu’elle « était un peu moins dans le rythme après avoir eu un pic de forme lors du récent tournoi de Bulgarie, note Stéphane Cottalorda. Elle s’est évertuée à réduire la distance mais elle n’était pas en jambes et a quelque peu eu tendance à boxer large. C’était son dixième combat depuis le Tournoi de présélection olympique en février, soit plus que le nombre de combats qu’elle a disputés en 2022. Cela a forcément laissé des traces physiquement nerveusement. Pour autant, ce qu’a montré Romane est très bien. Elle est dans l’état d’esprit.