Tony Yoka avec mention

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Le champion olympique (6 v) n’a pas fait de détail, le 13 juillet, à Antibes, en dominant, par arrêt de l’arbitre à la 3e reprise, l’expérimenté mais vieillissant Russe naturalisé allemand, Alexander Dimitrenko (41 v, 6 d). Après un an d’arrêt forcé consécutif à trois défauts de localisation lors de contrôles antidopage, le pire semble passé et le meilleur à venir.
 
Il n’est pas exagéré d’écrire que pour son sixième combat chez les rémunérés, le Francilien jouait déjà une partie de son avenir sur la Côte-d’Azur. Parce qu’il avait tout intérêt à ne pas se rater après douze mois d’interruption ; parce que jusque-là, la faiblesse de ses contradicteurs avait avivé les critiques ; parce que sa popularité avait été malmenée ; parce que ses performances dans le carré magique tenaient plus au minimum syndical qu’à l’exploit ; enfin, parce que pour la première fois de sa carrière, il allait défier à adversaire à sa taille sur le plan morphologique mais également doté d’un réel pedigree pugilistique puisque celui qui est éducateur pour enfants en difficulté dans sa ville d’adoption, Hambourg, a été, certes il y a longtemps, champion d’Europe. Lors de la conférence de presse précédant les hostilités, ce dernier avait fanfaronné en claironnant qu’il ne connaissait par Tony Yoka. La démonstration de ce dernier lui aura au moins appris deux choses : qu’à trente-sept printemps, il est bel et bien sur le déclin et de quel bois se chauffe le médaillé d’or de Rio.


 
 
« Cette année de suspension m'a endurci »
 
Lequel l’a emporté aisément et prestement, ce dont, admettons-le, pas tout le monde ne le pensait capable. Pour triompher, ses armes ont été celles qu’on lui connaît : sa vitesse de bras, sa technique léchée, son jab, son intelligence tactique pour marquer d’entrée son territoire et ne pas se faire surprendre pas le bras arrière du visiteur et enfin, une combinaison fatale droite-uppercut. Le Français, plus dynamique et sec que puissant et volumineux dans le carré magique, a donc tenu parole, lui qui avait affirmé, dans un interview à l’AFP, se trouver meilleur « dans tous les domaines : techniquement, tactiquement, physiquement, au niveau de l'expérience chez les professionnels ». « Cette année de suspension m'a endurci, prévenait-il, m'a donné faim et maintenant, je suis focus sur d'autres objectifs parce que ça m'a manqué d'être sur le ring. » A ses yeux, avoir été maintenu malgré lui loin des feux de la rampe n’a pas été synonyme de régression. « Sinon, cela aurait été problématique, assurait-il. Je suis retourné dès le mois de décembre aux États-Unis et j'ai énormément travaillé. Je me sens meilleur que l'année dernière au moment de mon dernier combat. »
 
Le bonheur et le temps retrouvés
 
Au pied du mur face à Alexander Dimitrenko, à la fois pour se relancer et se crédibiliser, l’Yvelinois n’a donc pas tremblé. Il savait que la tâche était à double tranchant. « C'est sûr que je n'ai pas boxé depuis un an et que je ne vais pas arriver avec tous les repères que j'aurais pu avoir si j'avais continué à boxer, expliquait-il. Mais la boxe, ça reste de la boxe. A un moment donné, il ne faut pas se poser de questions et y aller. Mais on ne peut rien imaginer. Je ne sais pas dans quel état d'esprit je vais être : si je vais rentrer dedans ou si je vais construiremon combat avec différentes tactiques. » A présent, on imagine aisément les prédispositions qui le meuvent au lendemain de ce probant succès : le bonheur et le temps retrouvés mais surtout, le soulagement et la conviction que désormais, tout redevient possible ou, à tout le moins, envisageable. C’est tout le sens de ses propos d’après-combat : « Je suis de retour. Cette victoire me donne énormément confiance. Je me prends de plus en plus au sérieux. »
 

Par Alexandre Terrini
Mise en ligne Jérôme Fouache

 

 

 

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