Voici un quart de siècle, Gratien Tonna était, à juste titre, considéré comme un grand champion dans cette catégorie reine des poids moyens. Le jeudi 7 février 1980, l’enfant de Marseille, entraîné par Marcellin Martin, se voit offrir la chance de devenir champion d’Europe face à l’Anglais Kevin Finnegan. Ce dernier n’est pas le premier venu puisque six ans auparavant, il est parvenu à battre le grand Jean Claude Bouttier et surtout à lui chiper son titre européen.
Gratien Tonna ne s’est jamais préparé avec autant de sérieux. Il est en très grande forme et n’a aucune difficulté à faire la limite (72,524kg). L’envoyé spécial du journal l’Equipe Louis Tomasini parle « d’un garçon surdoué qui est à 31 ans un superbe athlète aux mains d’acier sans un gramme de graisse ». Le journaliste interroge ensuite le boxeur marseillais et lui dit qu’avec plus de sérieux, il aurait pu être champion du monde. Gratien Tonna répond « Oui lors de mon combat contre Rodrigo Valdes en 1974. J’y ai cru au cours du 5e round ». Gratien Tonna ne laisse en tout cas pas indifférent. Originaire de Tunis, il était, parait-il, analphabète en arrivant à Marseille. Il aimait aussi se battre dans la rue. Heureusement, al boxe lui a appris une certaine discipline. Ce combat contre Kevin Finnegan, Tonna va le livrer avec beaucoup de courage. Mais il sera déclaré battu au terme d’un combat acharné. De retour dans son vestiaire, complètement exténué, Gratien Tonna qui sortait avec tous les honneurs, devait déclarer aux journalistes « qu’il allait continuer la boxe et que sa défaite s’expliquait surtout par un manque des ring.
Par Lionel HERBET