Tokyo est encore loin

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Les finales des Championnats de France amateurs (CFA), qui se sont déroulées le 16 février, à Vigneux-sur-Seine, ont plus valu par leur intensité et certains bouleversements de la hiérarchie que par la stricte qualité pugilistique des combats.
 
 
Ce qui vaut sur les terrains de football vaut aussi bien souvent entre seize cordes. Selon l’expression consacrée, l’enjeu a fâcheusement tué le jeu. A fortiori en année préolympique, lorsque l’heure de se lancer dans l’impitoyable parcours de sélection a sonné. Locale de l’étape et censée être l’héroïne du jour, Delphine Mancini (BC de Vigneux) en sait quelque chose, elle qui s’est inclinée sans discussion, en -51 kg, devant Wassila Lkhadiri (BAM L’Héritage), laquelle n’était pas, disons-le, favorite sur le papier.
 
 
Seulement, l’Essonnienne, descendue des 54 kg, a été étouffée par le pressing tous azimuts de la tenante, laquelle a montré un visage qu’on ne lui connaissait pas ou plus. Celle d’une attaquante à la fois technique et surtout libérée psychologiquement du manque de confiance qui l’assaillait. Autre déconvenue, moins patente, celle d’Émilie Sonvico (BC d’Uzès), vaincue sur le fil, en -69 kg, par la très mobile Sedia Sanogo (BC de Garges) mais après avoir montré de belles choses, en particulier une boxe en ligne offensive et surtout une volonté appréciable d’enchaîner.
 
Mona Mestiaen élue meilleure boxeuse des finales
 
On ne sera pas surpris que les deux finales les plus relevées, avec celle des -51 kg, aient mis aux prises des membres de l’équipe de France. En -57 kg, Mona Mestiaen (BC Héninois), élue meilleure boxeuse de la soirée, a confirmé son succès de l’année dernière devant Sofia Nabet sans qu’il n’y ait grand-chose à redire.
 
 
Plus précise, puissante et efficace, la Nordiste a inexorablement contrecarré les offensives de la sociétaire du CP Chaunois au style plus académique mais moins percutant. En -60 kg, Amina Zidani (Don’t Panik Team) n’a pas non plus tremblé devant Mariam Sidibe (BC de Garges), issue des -64 kg. Sa vitesse de bras, sa mobilité et sa grande variété technique se sont avérées précieuses afin de prendre l’ascendant sur la Francilienne qui lui a néanmoins donné du fil à retordre en acceptant le bras de fer sans pour autant confondre vitesse et précipitation.
 
Une dimension humaine souvent émouvante
 
Les autres duels ont été d’un moindre niveau mais ont revêtu, en compensation, oserait-on écrire, une dimension humaine souvent émouvante. Ainsi, la pétillante Élodie Bermudez (Boxing Oumiha), qui après être devenue mère d’une petite fille, est revenue aux affaires en -48 kg, elle qui avait été sacrée en 2013 et 2014. Elle a fait mordre la poussière à Gloria d’Almeida (BC de Garges), déjà finaliste il y a douze mois mais pas suffisamment entreprenante pour faire la différence.
 
 
En -75 kg, même si le combat n’a pas atteint des sommets, Davina Michel (BC de Garges), ancien espoir de la Patrie et de la catégorie après un parcours prometteur chez les jeunes, s’est adjugée sa première couronne chez les seniors, alors qu’elle avait raccroché les gants durant deux ans. Pour cela, elle a battu Alexandra De Hutten Czapski (BC de Saint-Quentin-en-Yvelines), championne de France en 2008 et qui a failli laisser la vie dans un accident de moto dont elle a conservé des séquelles.
 
 
En -64 kg, les larmes de joie et d’émotion de Flora Pili (BC de Saint-Avold), vainqueur de la toute jeune (19 ans) mais valeureuse Victoire Piteau (US Saint-Maur Boxe), faisaient plaisir à voir, elle qui avait échoué à deux reprises à ce stade de la compétition, en 2016 et 2017. Cette fois, sa précision alliée à la perméabilité défensive de son adversaire lui ont permis de décrocher la timbale. Imitée en cela par Caroline Cruveillier (Le Noble art du Pays d’Aix), coachée par Nadjib Mohammedi et vainqueur, en -54 kg, de Cynthia Lauvergeon (Boxing Beats Aubervilliers) trop attentiste et pas assez incisive pour empêcher sa cadette de triompher. Reste, à présent, pour les unes, à confirmer sur la scène nationale, et pour les autres, à l’échelon international. Un sacré défi.
 
Par Alexandre Terrini
 
Mis en ligne par Olivier Monserrat-Robert
 
Crédit images - Karim de la Plaine

 

 

 

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