Lors d’une conférence de presse, le 30 septembre, à l’Insep, le Directeur technique national (DTN), Patrick Wincke, a fourni certaines précisions sur les modalités de qualification et de sélection des athlètes pour les prochains Jeux olympiques.

Dans l’optique des JO de 2020, à Tokyo, mais aussi de ceux de 2024, à Paris, la DTN a constitué deux collectifs seniors masculins dont le collectif espoirs qui, lui, a dans le viseur l’échéance de 2024. Surtout, il s’est agi, pour tous, de multiplier autant que faire ce peut les sorties à l’international afin d’acquérir ce qui ne peut s’enseigner : la sacrosainte expérience. « L’objectif est de faire monter en compétence l’ensemble des boxeurs référencés afin de les mettre dans les meilleures conditions mais aussi d’activer une concurrence la plus forte possible », a justifié Patrick Wincke. « Nous sommes complètement dans la préparation, a assuré John Dovi, manager général du groupe masculin seniors. Nous espérons, bien sûr, qualifier un maximum de garçons. Au regard de leur niveau, de ce qu’ils sont capables de fournir sur le ring et du niveau international, il y a la place pour cela. Notre équipe est jeune et encore en formation. Il y a beaucoup de travail mais nos boxeurs seront prêts. On le sent, on le sait. »

Une sélection sur la base de critères objectifs
L’ultime ligne droite, celle censée mener à Tokyo et qui passera par deux Tournois de qualification olympiques (TQO), a donc débuté. Le premier, continental, se tiendra à Londres tandis que le second, mondial, aura lieu en France, à Villebon-sur-Yvette (Essonne), du 10 au 20 mai. Pour préparer ces deux rendez-vous cruciaux, le staff tricolore va constituer un groupe resserré comprennent deux pugilistes, voire exceptionnellement trois, par catégorie, avant de procéder à la désignation des heureux élus qui défendront les couleurs de la Patrie. Cette dernière ne sera pas le fait du prince mais bel et bien d’un comité de sélection composé du DTN, du DTN adjoint, des entraîneurs nationaux concernés, du Président de la FFBoxe et de son vice-Président chargé de l’international. Et ce, sur la base de critères objectifs dûment consignés. Il s’agira d’un choix collectif au regard de tout ce qui aura été accompli par les uns et les autres.
Sachant que la DTN a dû composer avec la modification de dernière minute du chemin de sélection, consécutive à la mise sous tutelle de l’AIBA par le Comité international olympique (CIO), lequel a mis en place une task force en charge de l’organisation des TQO mais aussi du tournoi olympique proprement dit, au Japon. Par ailleurs, a insisté le DTN, « le CIO a pris à bras le corps tout ce qui n’allait pas, c’est-à-dire tous les dysfonctionnements de l’AIBA ». En particulier, le dossier le plus brûlant qu’est l’arbitrage. Là, le CIO a prévu que lors des TQO continentaux, aucun officiel des pays du continent concerné n’officieront. Par ailleurs, il est en train de tester et d’évaluer de nouveaux juges-arbitres afin de disposer d’un réservoir suffisamment élargi qui lui permette de pouvoir évincer, lors du TQO mondial mais aussi lors des Jeux, ceux dont les décisions n’auront pas été conformes à la logique sportive. Autre point, s’assurer de la totale impartialité des personnes qui seront en charge de la désignation des officiels.

« La médaille olympique a vraiment changé nos vies »
Enfin, dans un autre registre, sur le plan national, la DTN entend renforcer la synergie entre les amateurs et les professionnels et assurer un meilleur suivi des athlètes qui passent pros au lendemain de Jeux. « Nous sommes dans la continuité et non dans la rupture », a rappelé le DTN. C’est là tout le sens du passage de témoin qui a eu lieu entre Souleymane Cissokho, ancien capitaine de la Team Solide qui a brillé à Rio en 2016, à son successeur, Sofiane Oumiha. « C’est maintenant qu’il faut faire tous les sacrifices et tout donner pour se qualifier et ramener une médaille, a expliqué celui qui s’était paré du bronze aux JO de Rio. Je le dis haut et fort, la médaille olympique a vraiment changé nos vies. Cela ouvre beaucoup de portes. » Les Bleus ont les clés en main pour forcer leur destin.
Alexandre Terrini
