Taper dans le mille

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Islam Mouklouchev saute dans le grand bain professionnel à l’occasion du gala de l’US Saint-Maur ce soir. Sans pression, le boxeur tchétchène se sent prêt.
 
 
Sa récente blessure à l'entraînement - il s'est déboîté le pouce fin décembre - aurait pu l'affaiblir, le déstabiliser alors que se profilaient ses débuts en tant que boxeur professionnel. Il n'en est rien. « La reprise, ça a été un peu chaud, pendant deux semaines j'ai eu la main dans le plâtre. Maintenant, je suis tout neuf », lance Islam Mouklouchev, 22 ans, le nouveau leader de la boxe saint-mauroise.
 
"La boxe pro c'est plus posé"
 
Dans la dernière ligne droite avant le moment fatidique, le Tchétchène est serein. « Pour l'instant, je n'ai pas de pression. La pression, je ne l'ai pas avant les combats, mais quand je monte sur le ring et que j'entends les spectateurs ». Dans sa salle omnisports de Saint-Maur, Islam sera porté par plus d'un millier de supporters, une donnée non négligeable. « Quand tu es chez toi, tu as plus de pression qu'ailleurs. Mais je préfère, je sais que j'ai mon public, ça peut être un gros avantage quand on met un coup et qu'on sent que le gars est touché, ça donne de l'énergie ! » Face à lui ce samedi, Dimitrije Djordjevic, venu de Belgrade (Serbie), tout jeune boxeur de 19 ans, qui compte deux combats depuis qu'il est passé professionnel, pour autant de défaites. « Je ne le connais pas du tout, et je n'ai pas posé de questions, reconnaît Mouklouchev. On ne l'a jamais vu boxer. Normalement, Loïc (Fouré, son entraîneur) cherche des vidéos de l'adversaire, ensuite il met en place ce que je dois faire face à lui, mais pour l'instant il n'a rien trouvé. Ce sera la surprise… » Cela ne changera pas les habitudes du boxeur saint-maurois. « En amateur, j'apprenais le nom de l'adversaire sur le ring ». Sûr de sa force, Islam Mouklouchev ? « Je me sens prêt. Même avec l'entorse je n'ai pas arrêté l'entraînement, j'ai fait une préparation physique "unlimited limits" (*), je faisais des tractions avec quatre doigts, je pouvais quand même bouger le coude, l'épaule, et j'ai fait beaucoup de course à pied sur tapis ». Il estime que son dernier combat amateur, perdu aux points à Nantes il y a quelques semaines, était « une belle expérience. J'étais face à Anas Messaoudi lors d'un challenge pour une ceinture, un boxeur qui a participé aux Jeux européens. Je ne suis pas déçu de cette défaite. J'espérais pouvoir imposer ma boxe mais il ne me laissait rien faire sur le ring ». Imposer sa boxe, tel est désormais le leitmotiv de Mouklouchev, qui fait aussi preuve de pragmatisme. « C'est d'abord la victoire à tout prix. Je ne monte pas sur un ring pour perdre ! » Il l'a prouvé en amateur, décrochant seize victoires (dont trois avant la limite) sur les vingt-trois combats qu'il a disputés. Le Tchétchène sait cependant qu'entrer dans le monde professionnel, outre le passage de trois à quatre rounds de trois minutes, implique d'être plus au point tactiquement. « Avant, je rentrais dedans tout le temps, c'était plutôt la bagarre. La boxe pro, c'est plus posé, le premier round c'est de l'observation. Maintenant je travaille avec la tête, je ne veux pas donner de coup dans le vide, quand il part il faut que ça touche ! » Islam Mouklouchev veut taper dans le mille, et changer de dimension.
 
(*) Sans limites.
 
Samedi 4 février, à la salle omnisports de Saint-Maur, début des combats à 19 h. Entrée : 8 €. Pesée le vendredi 3 février, à la Dernière Séance à Châteauroux, à 18 h 30.
 
Par : Sébastien Bourcier
 
Source : La Nouvelle République

 

 

 

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