Le 16 novembre, à Levallois, le champion de France des super-moyens (15 v, 1 n) a conservé sa ceinture nationale en l’emportant à l’unanimité des juges. Cependant, le score (100-89, 100-89, 100-89) ne doit pas occulter le courage du challenger, Steven Crambert (8 v, 6 d), lequel a fait honneur à son rang.
Les duellistes entamaient les hostilités dans les règles de l’art, par un travail du bras avant. Une manière de se jauger et d’essayer de voir dans quelle mesure il était possible d’enchaîner. Manifestement, Gustave Tamba trouva plus vite l’ouverture en ayant la judicieuse idée de dédoubler ses crochets gauches et en s’efforçant de passer sa lourde droite de frappeur dans la foulée. Vaillant, le challenger était ébranlé dès la reprise initiale mais tenait bon. Plus entreprenant, plus rapide, plus saignant aussi dans ses attaques, le champion prenait l’ascendant, notamment en touchant derrière les gants du Malouin mais également entre sa garde, en uppercut. D’une grande bravoure, Steven Crambert encaissait gaillardement mais, forcément, reculait. Il mettait un genou à terre dans la troisième reprise sur un coup au plexus. Dans la suivante, l’Azuréen essayait bien d’en finir en martelant son rival sous tous les angles mais son opposant laissait passer l’orage et, mieux, tentait sa chance même s’il pâtissait d’un déficit de puissance.

Quant à Marvelous Tamba, il en décousait parfois de trop près au lieu d’exploiter son allonge supérieure. Il se laissait quelque peu engluer dans ce faux rythme en dépit de répliques sporadiques de classe. Et lorsque le Sudiste passait la surmultipliée, comme dans la septième reprise, le Breton faisait montre d’une résistance très au-dessus de la moyenne. Dans ces conditions, inutile d’insister : il était dit que le Varois, malgré sa supériorité technique et sa gestuelle de haute tenue, ne feraient pas rompre Steven Crambert, remarquable d’abnégation. Il fit donc le choix, dans la dernière partie de la confrontation, de gérer en boxant tout en mobilité. Et lorsqu’il dérogea une fois à sa ligne de conduite dans l’ultime opus, il se fit nettement contrer par le Malouin et sermonner par son coin. Un rappel à l’ordre qui ne remettait évidemment nullement en cause sa domination constante ni son avance au pointage.
« Nous avons une vraie école de boxe à Saint-Malo »
De quoi avoir le sourire, au micro de Canal+, une fois qu’eut retentit l’ultime coup de gong : « Il faut être deux pour faire un beau combat. Steven est un boxeur très solide et super dur. Je l’ai touché en bas et en haut mais il n’y avait rien à faire. Il est quand même resté debout. Je le félicite. J’ai travaillé un peu trop dur au début. Donc, à partir du septième round, j’ai commencé à relâcher et à boxer sur les jambes. C’est vrai que j’ai trop cherché à durcir et cela m’a un peu vidé au départ. J’ai eu quelques petits pépins lors de mes mises de gants et je n’en ai fait que trois. Si j’en avais fait plus, cela aurait été mieux. Malgré tout, cela a été. »
Entraîneur de Steven Crambert, Jean-Michel Brunet ne pouvait que louer la performance et le comportement de son protégé : « Nous avons voulu livrer un combat pour montrer que nous avons une vraie école de boxe à Saint-Malo et que nous savons réagir. Steven a fait un combat admirable sur le plan défensif. Il a manqué d’explosivité. Il a dignement représenté un club, le Central Ring Malouin, qui a soixante-quinze ans d’existence. »