Le Français (36 v, 1 n, 5 d) a parfaitement renoué le fil de sa carrière en infligeant un KO (7e) au prometteur Allemand d’origine kosovare, Senad Gashi (17 v, 3 d), à Londres, le 22 décembre.

Depuis sa probante prestation, le 28 octobre 2017, à Cardiff, face à Anthony Joshua, soldée par un arrêt de l’arbitre que certains ont jugé prématuré à la dixième reprise, puis une défaite par KO devant Dereck Chisora, le 28 juillet dernier, à Londres, alors qu’il menait aux points, le Franco-Camerounais a la cote en Angleterre. Au point d’avoir convaincu le promoteur Eddie Hearn de le mettre à l’affiche de ses galas. Il n’en reste pas moins que l’élève de Joseph Germain avait beaucoup plus à perdre qu’à gagner devant l’Allemand. Une défaite aurait en effet sérieusement compromis son ambition de remonter dans les classements mondiaux afin d’avoir de nouvelles opportunités internationales. Il courait, de surcroît, le risque de n’être plus que ce valeureux boxeur servant de faire faire-valoir à des pugilistes en devenir ou en quête de réhabilitation.
Conscient de la chose, il entamait la confrontation avec prudence mais en prenant soin d’être le plus actif et d’avancer. Son bras avant en guise de tête chercheuse, il visait alternativement les flancs et la tempe de son rival, qui, moins puissant, répliquait bien trop sporadiquement avec son jab pour inquiéter le Noiséen. Bref, ce dernier gérait les débats en père tranquille cherchant la faille tout en restant vigilant défensivement. A partir du cinquième opus, le Francilien, en quête de repères, augmentait le rythme et imprimait quelques accélérations qui lui permettaient de passer sa droite.
Dereck Chisora ou Johann Duhaupas ?
Senad Gashi, lui, après s’être contenté de reculer sans guère se montrer réellement incisif, acceptait enfin la confrontation. Seulement, il n’arrivait pas à tenir la cadence. Moins fin techniquement et donc plus stéréotypé, quand bien même changeait-il de garde, il cherchait un second souffle la bouche ouverte. Ce qui incitait Carlos Takam à vouloir en finir, quitte à se jeter et à se faire inutilement cueillir plusieurs fois par la gauche en piston de son opposant. Il parvenait néanmoins à ses fins à l’entame du septième round, grâce à un premier enchaînement gauche-droite d’école qui envoyait son contradicteur au tapis. Deux crochets gauches du natif de Douala produisaient le même effet et l’arbitre prenait la sage décision d’arrêter là les frais sans même compter le vaincu.

Le vainqueur, lui, pouvait descendre du ring avec le sourire, répéter combien il sent chez lui outre-Manche et lancer à un défi à Dereck Chisora en réclamant une revanche. Les supporters tricolores, eux, pencheraient plutôt pour un duel très attendu devant Johann Duhaupas.
Par Alexandre Terrini
Mis en ligne par Olivier Monserrat-Robert
Crédit images - Karim de la Plaine