Coupe de la Ligue. À un mois et demi de la finale, Sylvain Luce, le poids lourd-léger caennais, s'entraîne avec un champion belge dans l'espoir de progresser pour viser plus haut encore.
Sylvain Luce (à droite) vit à Caen et est licencié à Saint-Maur (36). « El Loco » vient de s'entraîner avec le prodige belge Ryad Mehry. Crédit Janlou Chaput
N'y aurait-il pas comme un air de revanche ? 14 décembre 2012, Pont-Sainte-Maxence dans l'Oise. Sylvain Luce enfile pour la première fois ses gants de boxeur pro face à un autre débutant, Ludovic David. Un combat qui, de l'avis des juges, tourne à l'avantage du second. Mais depuis cet échec, le Caennais a progressé et a remis les compteurs à zéro en novembre dernier en dominant le combattant de l'Oise en finale du Tournoi de France. La belle aura lieu le 11 avril prochain, à Vendôme, en finale de la Coupe de la Ligue de la catégorie des lourds-légers, une distinction prestigieuse qui rapprocherait le vainqueur d'un face-à-face avec le champion de France dans l'optique d'un titre national. Affiche prometteuse, donc.
Un mentor, et un sparring-partner
Décrit comme un guerrier qui va jusqu'au bout de lui-même, Sylvain Luce ne lésine pas sur les moyens pour parvenir à ses fins et s'entraîne tous les jours de la semaine. « J'ai des objectifs de vie et je ferai tout pour y arriver », lance-t-il. Son ambition ? « Il ne faut pas chercher à aller plus vite que la musique. Parce qu'à vouloir griller les étapes, on se brûle les ailes. Mon objectif : remporter la Coupe de la Ligue. Rien de plus actuellement ». Cet ancien danseur de hip-hop, originaire de Vitry-sur-Seine et venu vivre en Normandie sur un coup de tête, fait la paire avec Patrick Goyer, son premier entraîneur en qui il a gardé toute confiance. « J'ai appris dans les différents clubs où je suis passé mais avec Patrick, c'est autre chose. Tous les jours, il cherche à apprendre et à améliorer sa compréhension de la boxe pour me la faire partager ». Avec succès. Car depuis que le duo s'est reformé en novembre 2013, les victoires s'enchaînent : cinq, en six confrontations. « Quand je l'ai repris, il manquait de mobilité et de tonicité, précise le coach. J'essaie de le faire progresser techniquement et il a beaucoup gagné sur ce point ». Avant le retour du mentor, Sylvain Luce comptait un bilan de deux victoires pour quatre défaites en professionnel. « C'était un challenge pour moi de le tirer vers le haut ». Défi en passe d'être réussi. « On est vraiment soudé et on croit l'un en l'autre, reprend Patrick Goyer. C'est ce qui nous permet d'espérer des objectifs intéressants ». Seul le colosse belge Yves Ngabu, neuf victoires en neuf combats, a eu raison du Caennais en 2014, dans une salle acquise à sa cause. Le 4 avril prochain, le champion du Plat pays défendra son titre contre un jeune Bruxellois de 22 ans prometteur, Ryad Merhy. Ce dernier vient de passer en Normandie pour s'entraîner le temps d'un week-end avec Sylvain Luce. « C'est l'occasion pour moi de voir le style d'adversaire qui a mis en difficulté Ngabu, lâche le gant de bronze belge. Et j'espère aussi qu'il me donnera quelques tuyaux... ».
Les conseils, il les reçoit. Car en retour, sa maîtrise du noble art fait le bonheur de l'équipe de Sylvain Luce. « C'est génial de pouvoir combattre contre un tel talent », glisse le boxeur. Patrick Goyer, lui, mesure le chemin qu'il reste à parcourir. « Ryad est vraiment très bon et vaut largement un champion de France. On voit ce qu'il faut travailler pour aller plus haut ». Et justement glaner ce fameux titre de champion de France qui fait tant rêver...
Source : Ouest-France