Sirak repasse à l'attaque

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Après une première moitié de saison mi-figue mi-raisin, Sirak Hakobyan (Blagnac), Castelroussin d’adoption, monte en puissance ces derniers temps.
 
 
Mois de juin florissant pour Sirak Hakobyan. Photo archives. NR, Stéphane Delétang
 
Sirak Hakobyan a toujours été un jeune homme pressé. Pressé de passer professionnel, pressé de faire ses preuves dans le grand monde, peut-être trop. Mais depuis son arrivée au club de Blagnac, l'été dernier, l'ancien sociétaire du BC Châteauroux a appris à calmer ses ardeurs. « Quand je suis arrivé là-bas, ils m'ont demandé quelles étaient mes ambitions, explique-t-il. Je leur ai dit : "Je veux être champion de France. "Ils m'ont répondu : "Ouh là, doucement jeune homme, remet tes rêves à plus tard, tu as encore beaucoup de travail à faire. "Ils avaient raison. Je n'ai que 21 ans, j'ai encore tout le temps devant moi. »
 
En quittant Châteauroux, Sirak était brut de décoffrage, avec une boxe certes percutante, mais à hauts risques. « A Blagnac, on m'a fait comprendre que ça ne servait à rien de mettre dix coups pour en prendre huit, sinon à avoir très mal à la tête les jours suivant le combat, rigole-t-il. Je m'exposais trop et c'est d'ailleurs pour ça que je me suis fait mettre KO par Thézenas en février dernier. Sur un coup, un seul, parce que je n'ai pas fait attention… » Mais Sirak a retenu la leçon, manifestement. Depuis cet impair douloureux au gala de Romorantin, la seule de ses trois défaites pros récoltée sur KO à ce jour (11 victoires, 1 nul), il a maîtrisé sa fougue en écoutant les conseils de son coach, Mohamed Bennama, ex-mentor du grand Mahyar Monshipour. « Je sais que je suis avec les bonnes personnes pour progresser. Il me suffit de les écouter », assure-t-il. Du coup, ses deux dernières sorties, marquées par deux succès, ont été la preuve de sa maturité. « A Pau, le 29 avril dernier, contre Mohamed Toubal, je voulais écourter le combat. Mais mon entraîneur m'a convaincu d'aller au bout des six reprises pour travailler ma boxe », dit-il. Mais le naturel revient parfois vite au galop, et ce week-end, à Royan, sa férocité l'a conduit à plier le Serbe Sladjan Dragisic juste avant la fin du combat. « Il a été arrêté par l'arbitre », précise Hakobyan. Fort de cette montée en puissance, Sirak entend boucler la saison en boulet de canon et ce ne sont pas moins de trois combats (à Clermont, le 10 ; à Blagnac, le 22 ; à Brive, le 30) qui l'attendent en juin. « On fera le point après et on définira la suite à donner à ma carrière », annonce-t-il. De toute façon, sa carrière est une notion secondaire en ce moment.
 
"Abdlekrim c'était mon ami avant tout "
 
Comme tous les ex du BCC, Sirak Hakobyan a très bien connu Abdlekrim Bahi. Son décès tragique est une plaie ouverte dans le cœur de Sirak. « Ses conseils étaient précieux car il a fait une grande carrière en son temps. Mais c'était avant tout mon ami. Et dire que je l'ai vu juste avant qu'il ne parte en Grèce, où il est décédé, j'ai vraiment du mal à réaliser. Je vois encore son visage, c'est dur, très dur… », souffle-t-il. Bien qu'exilé à Blagnac, Sirak n'est jamais très loin de Châteauroux, où on le voit régulièrement.
 
Par Ludovic Lagasse
 
Source : La Nouvelle République

 

 

 

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