Pour son premier combat en six reprises, Sirak Hakobyan est sorti vainqueur d’un combat intéressant pour l’avenir. Sa cinquième victoire chez les pros.
Pour son premier combat en six rounds, le Castelroussin, Sirak Hakobyan, a pris le dessus sur Samuel Boulogne, un boxeur de Dax plus expérimenté
Prévu d'abord à Tours pour les Princes du Ring, le Castelroussin Sirak Hakobyan a finalement pris la direction de Châtellerault (Vienne) ce week-end. Samedi soir, la pression est montée d'un cran juste avant son combat, le premier des deux professionnels offerts par le gala. Son clan pugiliste et familial a d'ailleurs bouilli d'impatience jusqu'à ce qu'il entre en scène. En face de lui, un boxeur plus expérimenté venu de Dax, Samuel Boulogne (26 ans, 20e Français sur 52 en super-mi-moyens). Mais Sirak Hakobyan avait bien toutes ses chances sur la ligne de départ, parce que rien n'est jamais écrit à l'avance. Devant son père, à qui il loue toute son admiration, le sociétaire du BCC est rentré sur le ring avec l'envie de terrasser son adversaire.
"Ça fera un grand bonhomme"
D'entrée, ce dernier a pris ses marques en touchant avec appui le Dacquois. Une première fois envoyé au tapis dans le coin droit, Boulogne s'est montré sonné, mais pas encore K.-O. Il n'avait pas effectué 450 kilomètres pour servir de punching-ball… Pourtant, Hakobyan lui a servi un nouveau crochet dont il a le secret. L'arbitre du combat a été obligé de compter Boulogne jusqu'à 9. Tout le public a alors cru à une victoire par K.-O. Mais le Dacquois a encaissé sans broncher. « Il a été plus malin que moi, il a beaucoup donné dans les deux premiers rounds, analysait Samuel Boulogne après coup. Il a vu que j'étais touché. Ensuite, il a boxé intelligemment, en m'accrochant pour éviter que je pose ma boxe ». Habitué à boxer en trois rounds, Sirak Hakobyan a effectivement concentré ses efforts sur les deux premières reprises. Avant de chercher son second souffle, dès le troisième passage de Cristal Cruze, la "ring girl". Boulogne a alors recouvré ses moyens et ses esprits. Il s'est mis à frapper avec insistance. Le Castelroussin a bien monté sa garde, laissant la tempête passer en serrant les dents. Boulogne a bien pris l'ascendant, a renversé l'ordre établi, mais Hakobyan a tenu bon. « Quand il aura trouvé la précision, ça fera un grand bonhomme », assurait Bechelgui Bahi, son entraîneur. Le gong final a retenti, permettant au clan Hakobyan d'exploser de joie. « C'est un gamin courageux et travailleur. Depuis qu'il a commencé ces combats amateurs, il a la même soif de victoire. Il a une marge de progression conséquente, je suis fier », soulignait Hakobyan père. Sirak remportait sa cinquième victoire de rang.
À chaud
Sirak Hakobyan (BCC) bat Samuel Boulogne (Dax) : 58-55, 59-53, 58-54
Sirak Hakobyan (BCC) : « L'adversaire était très solide. Il va deux fois au tapis, mais revient et encaisse. Je n'ai pas pu finir comme je voulais. Il y a beaucoup de progression dans ma technique et la puissance, mais pas encore assez. D'ici une dizaine de combats, je devrais être encore plus fort. C'est une bonne expérience pour mon sixième combat professionnel. Le travail commence à payer. Cette victoire face à Samuel Boulogne me donne encore plus la rage de vaincre. J'ai la boxe dans le sang. A mon arrivée en France, j'avais la rage, l'envie de réussir, pour moi mais pas seulement. Quand j'ai vu mes parents se sacrifier pour nous, pour avoir une bonne éducation, du travail, nous nourrir, je me devais de réussir. Je commence à allier technicité et puissance. Dans l'avenir d'ici quelques mois, ma plus grande fierté serait de combattre pour un titre de champion de France, et de le ramener le titre ».
Par Romuald Pena
Source : La Nouvelle République