Samedi soir à la salle Gayant de Douai, l’invaincue Ségolène Lefebvre (15 v) défendra son titre mondial des poids super-coqs face à l’espagnole Melania Sorroche (18 v, 2 d, 2 n), ex championne d’Europe de la catégorie inférieure.
Ce sera le 11eme combat disputé pour une ceinture en seize sorties de la douaisienne de bientôt 29 ans ! L’irrésistible Ségolène Lefebvre a franchi un nouveau palier lors de son dernier combat en surclassant la dangereuse mexicaine Paulette Valenzuela pour devenir championne du monde WBO et être ainsi la seule boxeuse française à détenir un titre mondial. Désormais la réputation de Ségolène Lefebvre a franchi les frontières et elle semble parée pour marcher sur les traces de Dina Thorslund et Amanda Serrano, ses deux prédécesseurs au palmarès, qui font partie aujourd’hui des meilleures boxeuses mondiales, toutes catégories de poids confondues. Malgré l’humilité qui la caractérise, Ségolène Lefebvre se déclare prête pour conserver sa ceinture samedi soir devant son nombreux et fidèle public.
Comment vous sentez-vous ?
Je me sens en pleine forme, l’entrainement a baissé en intensité et cette semaine, on peaufine les détails. Maintenant place à la récupération, on refait de l’énergie pour samedi.
Depuis combien de temps préparez-vous ce championnat mondial ?
Cela fait trois mois, j’ai repris l’entrainement progressif, il faut réadapter son corps à l’effort. On a monté en intensité tout au long de cette préparation. Je ne partais pas de zéro car même en période de repos, je continue de m’entretenir avec des activités physiques pas trop fatigantes, tels que le footing ou le renforcement musculaire, cela me permet de maintenir un certain niveau de forme.
Que connaissez-vous de Melania Sorroche ?
Je sais qu’elle est championne d’Europe des poids coq et qu’elle un peu plus petite que moi et c’est tout. Je ne regarde jamais de vidéos de mes adversaires, ce sont Robert (Pantigny) et les autres coachs, mon frère aussi, qui font ce travail. Ils en parlent entre eux et ils mettent une stratégie en place en fonction de ce qu'ils auront pu observer.
Vous êtes très proche de votre frère, quel rôle tient-il ?
Barthélemy, c’est un couteau suisse, il est partout (rires). Il regarde les vidéos, il s’entraine avec moi, il me pousse, c’est un gros soutien pour moi.

La victoire et rien d'autre
Vous avez travaillé avec Delfine Persoon, la grande championne belge…
Oui et ce fut un réel plaisir. Déjà, Delfine est une fille géniale et on ne peut pas trouver mieux dans notre secteur géographique. C’est une fille très gentille, humaine et quelle boxeuse ! C’est véritablement le top du top à tous les niveaux, ces échanges m’ont beaucoup apporté. Elle est plus lourde que moi mais en même temps c’est réconfortant. Robert m’a dit : « si tu résistes à une championne des poids légers comme Delfine, tu es armée pour faire face à toutes les super-coqs du monde ».
Le fait d’être la seule française championne du monde vous donne-t-il une pression particulière ?
Quand on dit seule championne du monde français, je ne suis pas tout à fait d’accord. Estelle (Mossely) est championne IBO, j’ai été dans cette situation avec la WBF et c’était frustrant d’être un peu sous-évaluée, je n’oublie pas... Donc oui je suis la seule championne d’une fédération majeure et non cela ne me fait pas ressentir de la pression et tant mieux pour moi. Je n’ai pas besoin de cela pour être performante.
Comment envisagez-vous ce combat ?
La victoire et rien d’autre ! Comme dit Robert mon entraineur, peu importe que ce soit beau ou pas beau, l’important reste de gagner. Alors bien sûr, si je peux briller en même temps, je vais le faire, on verra selon le déroulement du combat. Melania Sorroche a certainement mis en place une stratégie, je serais peut être amenée à changer la mienne et m’adapter avec ce qu’elle va proposer. En règle générale, j’arrive à m’organiser en fonction de mes adversaires mais il faut rester méfiante, elle est entrainée et c’est une championne elle aussi.
Avez-vous déjà songé à la suite après ce championnat ?
Oui et non, car depuis que ce championnat est signé, je me suis concentrée exclusivement sur cette date. Je n’aime pas me projeter, ce combat n’est pas encore gagné, on ne sait pas ce qui peut se passer. Bien sûr, je veux être victorieuse puis gagner encore d’autres titres, mais j’évite d’y penser pour rester fixée sur l’objectif de samedi.
Connaissez-vous les détentrices des autres fédérations mondiales ?
Oui bien sûr et elle me connaissent aussi, vous pouvez en être certain. On a même échangé quelques petits mots, en se disant qu’il fallait que l’on se boxe. Pour le moment, rien n’a été fait, ce sont les hommes en cravates qui font le travail, on sait bien qu’il faut beaucoup d’argent pour monter des unifications.
