La vice-Présidente de la FF Boxe était récemment invitée à deux séminaires organisés sous l’égide du ministère des Sports. L’occasion de promouvoir, comme elle le fait inlassablement, la mixité de genre et sociale. Ce qui commande de faire montre de volontarisme politique et de savoir-faire sur le terrain.
La vice-championne olympique de Rio s’est tout d’abord exprimée, début février, à l’Unesco, lors du colloque intitulé « Sports et objectifs de développement durable dans les temps de l’enfance : les enjeux sociétaux d’une pratique sportive adaptée ». Un évènement organisé dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne.
La nécessité cruciale de miser sur la formation
En toile de fond, un constat que nul n’ignore plus. En l’occurrence, le fait que les premières années de l’enfance et de l’adolescence sont déterminantes dans l’apprentissage de la vie en société et que dans ce cadre, une pratique physique et sportive adaptée aux différents stades du développement des jeunes contribue à leur épanouissement et à leur équilibre, au regard des objectifs de développement durable. Et ce, sachant que la pratique physique et motrice adaptée dans les différents temps de l’enfance (de la petite enfance à l’adolescence) favorise l’acquisition de notions fondamentales pour la vie de l’individu : dans le rapport à soi (notions de motricité et de santé physique et mentale de l’individu, d’intégrité et de sécurité), avec les autres (en référence aux enjeux majeurs de mixité, d’égalité des genres et inhérents à toute autre compétence sociale nécessaire à la vie en société) mais aussi le rapport à l’environnement (éducation au développement durable). En somme, comme l’a réaffirmé la ministre charge des Sports, Roxana Maracineanu, « pour construire et nourrir un rapport au monde respectueux et soucieux de l’avenir, la pratique sportive est un levier fondamental dans l’éducation aux objectifs du développement durable dès le plus jeune âge. »
A l’aune de cet impératif, Sarah Ourahmoune a rappelé la nécessité cruciale de miser sur la formation, celle « des encadrants pour accueillir à la fois des jeunes en situation de handicap et des jeunes valides » à la solde de la mixité mais également « la formation autour des études sur le genre pour déconstruire les stéréotypes » et enfin, « la formation pour mesurer l’impact de la pratique de l’Éducation physique et sportive ».
La réalité du terrain confirme qu’il y a plus que jamais du pain sur la planche. Ainsi recense-t-on « un déficit d’engagement chez les jeunes filles entre cinq et sept ans, a pointé la vice-championne olympique de Rio. On entend souvent parler du décrochage à l’adolescence. Or, il faut vraiment agir très tôt afin de leur permettre d’ancrer de bonnes habitudes et de continuer la pratique jusqu’à l’âge adulte. »

Les vertus des rôles modèles
Pour pérenniser la tendance, les pouvoirs publics doivent se l’approprier par-delà les frontières. C’est pourquoi Sarah Ourahmoune a incité les dirigeants européens à « investir sur le sport, lequel est, aujourd’hui, sous-évalué et sous-représenté. En somme, à investir dans la pratique mais aussi dans les instances dirigeantes. En effet, la place des femmes à des postes de responsabilité pour faire évoluer les choses » demeure encore insuffisante. Un déficit d’autant plus dommageable que les rôles modèles ont une vertu aussi précieuse qu’effective : celle de faire des émules. La championne du monde amateur 2008 en est l’illustration.
Quelques jours plus tard, l’élue de la FF Boxe était invitée à témoigner lors de la sortie lors de la sortie du Guide « Sport de haut niveau et maternité, c’est possible ». Un document de référence qui a toute sa raison d’être. « C’est un pas important qui est franchi avec la parution de ce guide, a d’ailleurs insisté celle qui est aussi vice-Présidente du CNOSF. Pour ma part, j’ai eu la chance, lors de mes grossesses, d’être bien entourée et bien accompagnée, notamment par Carole Maitre (gynécologue de l’Insep, N.D.L.R.). Mais j’avais malgré tout de nombreuses craintes. Je me posais beaucoup de questions et j’entendais encore, à l’époque, ces discours négatifs sur le fait d’avoir un enfant en cours de carrière, que je ne retrouverais peut-être jamais mon meilleur niveau etc. Ces discours ont, certes, un peu évolué depuis mais de telles initiatives vont contribuer à rendre les sportives plus sereines. Elles pourront aller au bout de leur aventure sportive et de femme avec moins d’appréhension. » Un double projet aux allures d’exigence. morale.