Sandy Messaoud enfonce le clou

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Le 5 mai, chez lui, à Saint-Avé, le Morbihannais (15 v, 6 d) a brillamment conservé son titre WBA Intercontinental des welters en battant aux points, sans discussion (98-92, 99-91, 98-92), le Danois Oliver Mollenberg (7 v, 1 n, 1 d). Le route continue.

La confrontation démarrait tambour battant sur un rythme très soutenu. Point de round d’observation à l’horizon. Au contraire, le fausse-garde français entrait goulûment dans le vif du sujet mais jamais de manière désordonnée. Toujours en mouvement, il se déplaçait avec énormément d’aisance, que ce soit latéralement ou d’avant en arrière. Son débit de coups était d’autant plus impressionnant qu’il variait intelligemment les cibles et tirait tout le parti de son panel gestuel. Jabs, directs, crochets, uppercuts onctueux : tout y passait.

Le local, fort de sa vitesse de bras et de sa vista, touchait plus souvent quand le Scandinave touchait plus durement tant il en décousait exclusivement en force et en ligne, en misant essentiellement sur sa lourde droite. Mais le tenant était le plus complet, à la fois défensivement grâce à sa souplesse du buste et offensivement par sa capacité à déclencher sous tous les angles. Ses enchaînements corps-face surprenaient plus d’une fois le Nordique. Avec, toutefois, un léger bémol : une propension à négliger quelque peu ses sorties d’attaque et donc, parfois, à s’exposer inutilement. Néanmoins, c’est lui qui menait les débats avec maestria en maintenant le pied au plancher sans partir à l’assaut la fleur au fusil. Tout un art…

« Je veux entrer dans le top dix mondial »

Le cardio du Breton crevait l’écran tout comme sa faculté à privilégier la souplesse, le coup d’œil et les feintes. Il tissait imperturbablement sa toile quand le visiteur s’époumonait à tenter de faire la différence en abrégeant les hostilités. Une stratégie un peu limitée et surtout stérile. On sentait d’ailleurs Oliver Mollenberg bouillir d’énervement de ne pas trouver la solution. Si bien qu’il s’enferrait au fil des minutes et même se désunissait en déclenchant de trop loin, quitte à se jeter. Du pain béni pour Sandy Messaoud qui n’avait plus, si l’on peut dire, qu’à gérer l’impétuosité de son jeune rival. Pas du genre à tomber dans la facilité sous prétexte qu’il était en tête sur les bulletins des juges, il demeurait vigilant jusqu’au bout, ne commettant aucune faute de concentration.

Sa prestation très aboutie virait à la démonstration et était récompensée par les officiels qui lui accordaient une victoire aussi nette qu’amplement méritée. De quoi le ravir, évidemment. « J’ai ma ceinture ! Ce n’est pas de la chance. C’est le travail qui paie. J’espère aller le plus loin possible. Je veux entrer dans le top dix mondial. Avant, je n’avais pas de rêve. On ne m’en avait jamais vendu. A présent, je commence à en avoir. C’est moi l’homme qui bat les invaincus, souriait-il au micro de Fight Nation. La rage, l’œil du tigre, j’ai tout ça en moi. J’ai trente-quatre ans mais je me sens au top de ma forme et techniquement. C’est le fruit d’un travail de longue haleine. Je suis vraiment fier de moi. »

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