Le Français a battu l’Anglais Niall Farell (3-2) en seizième de finale des championnats du monde. Visiblement remis de sa déconvenue olympique, il a montré le meilleur de lui-même en associant savamment entrain constant et vigilance permanente.
L’Aquitain enclenchait d’entrée la marche avant mais sans se jeter. Réfléchi dans ses initiatives, il prenait le temps de construire ses attaques avec son jab avant d’enchaîner avec des séries courtes des deux mains. Ce qui lui permettait de ne pas se retrouver collé à son rival et de désaxer avant que ce dernier n’ait le temps de remiser. Et lorsque le Français faisait le choix de rester en face pour accepter l’épreuve de force, celle-ci tournait à son avantage car son débit de coups ainsi que sa puissance étaient supérieurs.
Légèrement plus grand, Niall Farrell tentait bien de se ressaisir dans le deuxième opus et de prendre la main mais il se heurtait à la force physique et à l’efficacité du Lormantais qui le contraignait à reculer. Fidèle à son tempérament, ce dernier ne rechignait pas à aller au contact mais toujours en bon ordre, en s’efforçant de faire déclencher auparavant le Sujet de Sa Gracieuse Majesté. Très mobile du buste et volontaire, virevoltant sur les appuis, le Girondin était plus qu’à son aise dans le carré magique.
« Samuel a montré de choses qu’il ne faisait pas avant »
Le Britannique peinait d’ailleurs à suivre la cadence et était le plus souvent dépassé. Même s’il se faisait réprimander par l’arbitre pour frapper parfois avec l’intérieur du poing, Samuel Kistohurry se livrait à un véritable récital. Tout y passait dans le troisième round : uppercuts, directs du bras arrière, crochets courts, jabs assénés en tournant… Bref, du grand art d’autant que le Bleu levait les mains quand il le fallait afin de ne pas s’exposer inutilement. Il avait le bon goût de maintenir son louable effort jusqu’à l’ultime coup de gong pour s’offrir un succès prometteur.
Qui ravit l’entraîneur national, Malik Bouziane : « Samuel a réalisé une belle prestation, en particulier tactiquement. Il a su allier travail à distance et à mi-distance. Il a montré des choses qu’il ne faisait pas avant, ce qui m’a beaucoup plu. Il prend encore quelques coups dans la zone de contact. Il doit faire attention à cela. D’habitude, il a un statut de bagarreur qui boxe en force. Là, il a pris son temps en mêlant vitesse et précision. » Un cocktail gagnant.