Les deux Azuréennes ont remporté, jeudi 24 juin, les championnats d’Europe des moins de 22 ans à Roseto degli Abruzzi, en Italie. Un succès qui les lance idéalement à l’aube de cette nouvelle olympiade avec, forcément, les JO de Paris dans le viseur.
En -51 kg, Romane Moulai a triomphé avec la manière (5-0), en finale, de l’Allemande Maxi Klotzer. « Elle a été tout à la fois plus déterminée, plus agressive, plus offensive et plus variée que son adversaire, résume l’entraîneur national Stéphane Cottalorda. En travaillant au corps et à la face, elle a fait mal à Maxi Klotzer et l’a contrainte à reculer. La prestation de Romane est à l’image de son parcours tout au long du tournoi : très bonne. Elle est montée crescendo au fil des matchs. Nous sommes très satisfaits d’elle. » L’arrêt des compétitions nationales, pour cause de crise sanitaire, n’avait guère permis au staff d’étalonner la vice-championne de France 2020.

Romane Moulai « pas du tout paralysée par l’enjeu »
Sachant qu’elle avait déjà été finaliste de ce même Euro en 2019. Pour Stéphane Cottalorda, cette médaille d’or est donc « le signe d’une progression et la confirmation d’un talent avéré. Le fait qu’elle s’entraîne dans un club où il y a beaucoup de boxeurs professionnels, en l’occurrence le Challenge Boxing, l’incite à rechercher l’efficacité sur le ring même si le revers de la médaille est, parfois, un manque de préparation de ses actions et de rigueur défensive. En revanche, en termes d’engagement et d’intensité, c’est très positif d’autant que pour son poids, elle frappe très fort. Il faut simplement qu’elle cherche davantage à construire qu’à détruire car c’est en faisant l’un qu’elle réussira l’autre. En outre, c’est quelqu’un qui est très dynamique et positif, pas du tout paralysé par l’enjeu. Elle a envie d’en découdre. »
Déjà engagée dans la vie active, puisqu’elle est gestionnaire des affiliations au sein de la mutuelle AG2R La Mondiale, la Phocéenne n’a pas vocation à devenir interne à l’Insep. En revanche, la Fédération souhaite conclure une convention d’insertion professionnelle avec son employeur afin de lui dégager davantage de temps pour s’entraîner.

Caroline Cruveillier « désireuse de marquer les esprits »
Également sacrée dans la Botte, en -54 kg, Caroline Cruveiller a, quant à elle, réalisé le doublé puisqu’elle était montée sur la plus haute marche du podium il y a deux ans. La vice-championne du monde était venue chercher le titre de l’autre côté des Alpes. Pour cela, elle a dominé (5-0), en finale, la locale Julia Lamagna. « Elle a littéralement écœuré sa rivale qui a tenté peu de choses, commente Stéphane Cottalorda. Elle l’a dominée copieusement en étant plus active, plus précise et plus puissante. Elle n’a eu de cesse d’avancer tout en ayant un débit de coups nettement supérieur ».
Une performance qui n’avait rien d’évident dans la mesure où après sa défaite en finale des championnats de France, en -57 kg, la Sudiste n’avait pas été retenue pour disputer le TQO de Londres. Sans compter une blessure au poignet qui a nécessité une intervention chirurgicale. Voilà donc la pensionnaire du Noble art du Pays d’Aix, qui bénéfice du soutien matériel de la FDJ, totalement relancée. « Elle est mobilisée sur le projet Paris 2024, se réjouit Stéphane Cottalorda. Elle a pleinement le profil pour cela car c’est une boxeuse très complète et professionnelle dans la gestion de son poids. Elle est perfectionniste et déterminée dans son approche. Elle se donne les moyens d’atteindre ses objectifs. Nous repartons sur un nouveau cycle et elle était désireuse de marquer les esprits. Il va falloir attendre les décisions de l’AIBA pour savoir quelles seront les catégories au programme des Jeux de 2024 afin que Caroline puisse déterminer dans laquelle elle s’alignera. »
Globalement, les Bleues ont réalisé un carton presque plein puisque sur les cinq athlètes engagées, quatre se sont paré d’une breloque, Rim Bennama (-48 kg) et Shannon Touré (-69 kg) s’étant adjugé une prometteuse médaille de bronze de même que Moreno Fendero (-75 kg) chez les garçons.