Rocky, quarante ans sur le ring

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« Creed : l'Héritage de Rocky Balboa », le septième volet de la saga « Rocky », sort aujourd'hui. Cela fait quarante ans que Sylvester Stallone va au combat avec son boxeur emblématique.

Est-ce le poing final ? Quarante ans après la sortie du premier « Rocky » en 1976, Sylvester Stallone, 69 ans, né la même année que le héros de sa saga pugilistique, parti de (presque) rien comme lui, s'offre un ultime come-back. Sa notoriété a grandi avec celle de son héros. Le revoilà sur les écrans dans la peau de Rocky Balboa, le fameux Etalon italien des rings, le multichampion du monde au nom inspiré du boxeur Rocky Marciano et aux débuts calqués sur ceux d'un obscur poids lourd, Chuck Wepner, que Sly Stallone avait vu tenir le coup face à l'imbattable Mohamed Ali, à New York, en 1975.

L'idée du personnage à la plus grande longévité du cinéma - devant Schwarzenegger dans « Terminator », Harrison Ford dans « Indiana Jones »... et Stallone encore dans « Rambo » - est née comme ça. Et le palmarès de l'acteur s'est étoffé en parallèle à celui de son double de cinéma : les six premiers « Rocky » ont totalisé plus de 1 Md$ de recettes dans le monde, tandis que Rocky Balboa remportait douze titres mondiaux par KO.

Creed : quelles sont les recettes d'un bon Rocky ?

La légende vivante de Philadelphie

Un raccourci du rêve américain matérialisé à l'écran. Mais le rêve pour un sportif a aussi l'âge de ses artères. Et il s'étiole forcément. Le sixième opus de la franchise « Rocky Balboa » avait connu un petit coup de mou sur la fréquentation. L'acteur avait décidé de raccrocher les gants une fois pour toutes. On l'a même vu l'an dernier dans une comédie d'action pleine d'autodérision, « Match retour », où, vieux boxeur fatigué, il renfilait les gants pour affronter Robert De Niro en le chambrant sur sa bedaine. Et puis, le jeune réalisateur californien Ryan Coogler, 29 ans, a fait remonter la sève avec son idée de transmission d'héritage.

A l'affiche de « Creed : l'Héritage de Rocky Balboa », la star de Hollywood a accepté de revenir au bord du ring, mais pas de remonter entre les cordes. Il incarne le coach du jeune Adonis Creed, fils d'Apollo Creed, qui fut son plus coriace adversaire avant de devenir son ami. « J'avais vécu quarante ans avec ce personnage, il était temps de passer le flambeau à quelqu'un d'autre, a raconté Stallone à l'Equipe Magazine. L'idée du fils d'Apollo Creed a été un coup de génie ». Sylvester Stallone est conscient de ce que Rocky Balboa, plus encore que John Rambo, représente pour des générations de fans. Le personnage possède sa statue au pied des fameuses 72 marches du musée des Arts de Philadelphie, immortalisées dans les entraînements du puncheur. « Quand je retourne là-bas et que je prends conscience que la ville a adopté ce personnage, ça me fait vraiment quelque chose », a raconté le comédien à la télévision américaine. Pour le monde de la boxe, Rocky fut souvent un détonateur de vocations. « Stallone a parfaitement compris ce que sont les ressorts de ce sport, estime Michel Chemin, auteur d'ouvrages sur la boxe. Quand les premiers films sont sortis, des tas de jeunes se sont mis à fréquenter les clubs en France, même si beaucoup ont vite abandonné, vu la difficulté des entraînements. On avait assisté au même engouement pour le karaté avec les films de Bruce Lee ». Si les combats du héros laissent dubitatifs bien des pros - il encaisse bien trop de coups pour tenir -, quarante ans plus tard, la musique du premier « Rocky » est encore diffusée dans les salles durant les grands championnats. Une forme de reconnaissance.

La boxe amateur retrouve ses valeurs dans Rocky

« Creed : l’héritage de Rocky Balboa » : Retour gagnant ****

2014. Jeune boxeur moyen mais passionné, Adonis Johnson décide néanmoins de laisser tomber son job prometteur dans la finance pour tenter une carrière professionnelle. Il a ça dans le sang : son père, mort sur le ring juste avant sa naissance, n'est autre que le fameux Apollo Creed, qui fut champion du monde poids lourd et adversaire coriace de Rocky Balboa. Adonis décide de retrouver Rocky pour qu'il l'entraîne. Devenu restaurateur dans sa ville de Philadelphie, jamais remis du décès de sa femme Adrian, celui-ci finit par accepter le challenge en souvenir de Creed dont il s'estime en partie responsable de la mort... En ayant su s'effacer derrière un jeune réalisateur inspiré et un jeune acteur brillant, Michael B. Jordan, Stallone signe sans doute son meilleur « Rocky » depuis le premier. Fatigué, malade, touchant, le héros est très crédible en coach à l'ancienne. Loin des lumières de Vegas, « Creed : l'héritage de Rocky Balboa » se recentre sur la pratique de la boxe dans ce qu'elle a de plus âpre et de plus exigeante. Ça sent le cuir, la sueur et le camphre. Il se dégage en revanche de l'intrigue une certaine douceur, hormis le combat final, contre un puncheur de Liverpool, d'une intensité telle qu'il nous laisse KO.

Creed - L'Héritage de Rocky Balboa

Film d'action américain de Ryan Googler, avec Michael B. Jordan, Sylvester Stallone, Tessa Thompson...

Durée : 2 h 14.

Par : Hubert Lizé

Source : Le Parisien

 

 

 

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