La salle Marcel Dufour de Louvroil affichait complet. Ils étaient près de 1000 spectateurs présents à ce magnifique gala concocté par le club de Louvroil, petite localité près de Maubeuge dans le Nord. Les aficionados ont pu apprécier, voire même découvrir, cinq beaux champions français : Cédric « Titi » Vitu, Guillaume « Gui-Gui » Frénois, Hassan Azaouagh, Howard Cospolite, Moez Fhima qui a offert une belle réplique au champion de France des poids moyens Karim Achour, et bien entendu le guerrier kabyle Karim « Amzigh » Achour. Cette soirée était diffusée sur Ma Chaîne Sport avec aux commentaires Jean-Philippe Lustyk et Julien « Bobo » Lorcy.
Frénois casse le nez de Jeiranashvili
Guillaume Frénois (31 ans ; 34 victoires, dont 6 avant la limite, 1 revers), en ce début de combat, cherche la bonne distance. Après seulement une minute, sur un crochet droit à la tempe, il fait vaciller Irakli Jeiranashvili (9 succès, dont 4 expéditifs, 5 nuls, 4 défaites). Ce dernier est compté 7 par l’arbitre de centre. Le Géorgien, au tout début de la seconde reprise, tente un crochet rentrant, malheureusement pour lui il trouve le front du Saint-Quentinois. Le nez fracturé, l’arbitre met fin au combat. Guillaume « Gui-Gui » Frénois revient sur son combat : « C’est frustrant car on s’entraîne dur. Je n’ai pas eu le temps de m’exprimer, de travailler. C’est aussi dommage pour l’adversaire parce qu'il repart avec le nez cassé… ». Le Picard sera sur le carré magique de Saint-Quentin le 8 mars prochain.
Un Cédric Vitu sans éclat s’impose
Cédric Vitu (29 ans ; 41 victoires, dont 16 avant la limite, 2 revers), en ce début de combat, travaille parfaitement en bas avec son bras avant ce qui lui permet de trouver des ouvertures dans la garde peu hermétique de son adversaire. Davit Ribakoni (20 ans ; 6 succès, dont 1 expéditif, 5 nuls, 6 défaites) est dépassé par la vitesse d’exécution de l’ex-champion de France. Le duel monte en intensité. Dans le troisième round, Le Picard continue son forcing, use de son bras avant. Le Géorgien profite de quelques errements défensifs du challengeur au titre européen pour lui asséner quelques bonnes droites. Sur les attaques placées de notre représentant, le visiteur, bien que dominé, se montre dangereux sur les remises. Et c’est avec le nez rougi que Vitu regagne son coin. On sent le Français un peu agacé par la résistance de son adversaire. Il en oublie souvent de remonter son bras droit. Les trois dernières reprises seront une réplique des précédentes. Son coup d’œil, sa vitesse d’exécution, ses désaxements lui ont permis d’enlever logiquement la décision des juges. Il lui faudra cependant gommer bon nombre d’imperfection s’il veut prétendre au titre de roi d’Europe. Ce n’était pas ce soir du grand Vitu. Ce dernier revient sur son combat : « C’est mon 43ème combat ce soir. J’ai 29 ans et j’ai l’impression de faire du surplace. J’inspire à faire des grands combats. Dans le 1er round, j’essaie de me transcender humainement. Je fais quelques belles choses. Et ensuite, j’ai fait un combat nul. Plus les rounds avançaient et moins j’étais concentré. J’ai pris des coups que je n’aurai jamais dû prendre. Maintenant, je vais me préparer pour le championnat d’Europe qui est mon objectif cette année ». Le diamant brut picard a certes perdu de sa superbe ce soir mais gageons qu’il retrouve ses éclats légendaires.
Hassan Azaouagh s’impose avec la manière
Fidèle à son habitude, l’ex-champion de France marche sur son assaillant. Vif et rapide des deux bras, le Français domine les débats. Le Géorgien ne parvient pas à dresser la mire. L’Héninois par ses petits coups de patte en haut et en bas, finit par user le pauvre Edisherashvili (19 ans ; 9 succès, dont 7 expéditifs, 2 échecs). Ce dernier commence à baisser pavillon sur les coups de mitraillette du nordiste. Dans la quatrième reprise, après avoir pris de plein fouet un terrible crochet droit au foie, le visiteur goûte au tapis. Compté par l’arbitre, son coin décide de jeter l’éponge. Hassan Azaough (28 ans ; 17 victoires, dont 7 avant la limite, 9 défaites), efficace et appliqué renoue avec la victoire et de fort belle manière. Il revient sur son combat : « J’aurais aimé aller jusqu’au bout ce soir. Ma dernière défaite en championnat d’Europe fut assez difficile à digérer. Je suis très satisfait de mon combat. Maintenant, il y a toujours des choses à revoir. C’est une bonne préparation en vue du championnat de France ».
Howard Cospolite remporte la Coupe de la Ligue
Pas de temps mort entre les deux finalistes de la Coupe de la Ligue. Ousmane Kone varie, se désaxe parfaitement et tente l’épreuve de force. Howard Cospolite quelque peu surpris par la détermination adverse se montre attentiste. Il faut attendre la moitié du round pour le voir prendre ses marques. Ses uppercuts rentrants trouvent souvent la mire. Mais attention aux larges crochets en sortie du Marseillais. Le Parisien avec son jab du gauche suivi du son crochet gauche en bas fait plier Koné (29 ans ; 9 succès, dont 3 expéditifs, 13 défaites) mais ce dernier lui réplique par de terribles crochets. Le duel ne baisse pas d’intensité. Les deux hommes se rendent coup pour coup. Dans la quatrième reprise, Howard Cospolite (32 ans ; 11 victoires, dont 5 avant la limite, 1 nul, 4 revers) tourne autour de son belligérant, distille au passage quelques beaux pointus du gauche. En toute fin de reprise, le Francilien, sur un enchaînement gauche-droite-gauche suivi d’un uppercut, ébranle Koné. Ce dernier est asphyxié par les coups à répétition du parisien. Il est au bord du knock-out. Dans la cinquième, le Parisien continue son forcing. Les coups pleuvent sur le visage de Koné. Ce dernier tente de s’accrocher mais s’en est trop. L’arbitre décide de mettre fin au supplice du marseillais. Howard Cospolite s’empare de la Coupe de la Ligue. Howard Cospolite revient sur son combat : « Je savais que c’était un boxeur dangereux, qui ne recule pas, qui frappe, il a plusieurs victoires avant la limite. Pour toutes ces raisons, je m’attendais à un combat difficile. Néanmoins, j’apprécie les adversaires qui vont au combat. J’ai pu travailler à distance et cela a bien fonctionné. Au 1er round, c’est vrai que je n’étais pas à bonne distance et j’ai pris quelques bonnes droites. Ensuite, j’ai tourné autour de lui et j’ai trouvé des ouvertures. Je suis content de mon combat et de cette victoire. Maintenant, avec ce succès en Coupe, j’espère avoir ma chance pour une ceinture nationale ».
Achour et Fhima match nul
Les deux hommes ont décidé d’en découdre dès les premières secondes. Les deux gladiateurs se font fronts. L’épreuve de force est entamée entre les deux belligérants. Ils se rendent coup pour coup. Le challengeur en fin de première reprise sur une remise droite gauche anesthésie les velléités visiteuses. Les accrochages sont nombreux. Le Nordiste use de malice ce qui a le don d’agacer le Picard. On sent de la nervosité chez « Amzigh ». Le duel ne baisse pas d’intensité. Mais au jeu de dupe, c’est bien le local qui s’en sort le mieux. Le sextuple champion de France a du mal à trouver la bonne distance. En fin de cinquième round, Moez Fhima prend un avertissement pour retenue abusive. Il en sera de même pour Achour dans la neuvième reprise. Moez Fhima (33 ans ; 1,76 m ; 23 succès, dont 8 expéditifs, 2 nuls, 3 défaites) ne laisse pas le champion imposer son rythme. Au fil des rounds, le 61ème champion de France, toujours autant actif, se montre de plus en plus précis. Ses crochets gauches et son uppercut droit parviennent souvent à destination. Cependant, le guerrier tunisien, malin, vif, lui assène quelques contres assassins qui viennent punir les errances défensives du champion. Après ce match nul obtenu au forceps, Karim Achour (28 ans ; 18 victoires, dont 3 avant la limite, 3 nuls, 4 revers) règne toujours sur l’échiquier national. Karim Achour : « je ne suis pas content de mon combat. Ce n’était pas facile de faire un beau combat. Il n’était pas venu avec l’intention de boxer. Ce fut un combat très compliqué. Je voulais boxer et j’ai eu à gérer beaucoup trop d’accrochage. Je n’ai pas pu m’exprimer comme je l’aurais souhaité mais bon c’est la boxe. Maintenant, ce n’est pas Moez que je critique. Lui a fait son jeu. Je garde mon titre et c’est le moindre mal. Je suis challengeur au titre européen et j’espère avoir une chance très rapidement ».
Résultats : combats professionnels : super-welters (6x3) : Cédric « Titi » Vitu (Creil) bat aux points Davit Ribakoni (Géorgie) ; poids coq (6x3) : Hassan Azaouagh (Hénin-Beaumont) bat par jet de l’éponge 4ème Gagi Edisherashvili (Géorgie) super-plume (6x3) : Guillaume « Gui-Gui » Frénois (Saint Quentin) bat par arrêt de l’arbitre 2ème Irakli Jeiranashvili (Géorgie) ; championnat de France des poids moyens (10x3): Karim « Amzigh » Achour (Pont Saint Maxence) et Moez Fhima (Louvroil) match nul (score 95-94 Achour, 95-95, 94-97 pour Fhima) ; finale de la Coupe de la Ligue : poids moyens (10x3): Howard Cospolite (Saint Ouen) bat par arrêt de l’arbitre 5ème Ousmane Koné (Marseille).
Par Stéphane Lefeuvre